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« Test du Fujifilm X Half : un utilisateur dévoile son avis »

Le Fujifilm X Half est proposé à 799 euros par le constructeur et est équipé d’un capteur d’un pouce délivrant des images d’une définition de 17,4 mégapixels. Maxence Muller, résident à Paris et ayant une pratique quasiment professionnelle de la photo, a testé l’appareil pendant un peu plus d’une semaine.

Vous êtes attiré par l’esthétique vintage du Fujifilm X Half ? Ce petit appareil au rendu argentique est proposé à 799 euros par le fabricant. Mais est-il adapté à vos besoins ? Pour le découvrir, nous l’avons confié à l’un de nos lecteurs.
Le Fujifilm X Half // Source : Fujifilm

Lire des tests sur Frandroid est une chose, mais pouvoir manipuler les produits en question est toujours préférable. C’est pourquoi nous avons prêté le Fujifilm X Half à l’un de nos lecteurs. Pendant plus d’une semaine, ce dernier a utilisé cet appareil compact de Fujifilm, conçu pour reproduire l’expérience argentique en mode numérique.

Maxence Muller, qui vit à Paris, a une pratique presque professionnelle de la photographie. En tant que chef opérateur, il travaille quotidiennement avec l’image, la lumière et maîtrise l’art délicat de l’étalonnage. C’est donc un utilisateur exigeant.

Que propose le Fujifilm X Half ?

Avec son design rétro et son écran vertical, le Fujifilm X Half se positionne clairement comme une alternative compacte aux appareils argentiques, sans en avoir les contraintes.

L’appareil présente un format minimaliste qui se glisse dans presque toutes les poches. Extrêmement portable, il est conçu pour être sorti rapidement quand vous souhaitez prendre des photos.

Doté d’un capteur d’un pouce, cet appareil produit des images d’une définition de 17,4 mégapixels, avec un objectif de 10,8 mm (équivalent plein format 32 mm) et une ouverture de f/2,8, réglable manuellement jusqu’à f/11.

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Le Fujifilm X Half // Source : Fujifilm

Ce qui le distingue des autres, c’est son approche audacieuse. Le Fujifilm X Half vise à reproduire le grain et les couleurs de l’argentique, tout en restant connecté au format vertical prisé sur les réseaux sociaux.

La promesse est simple : partagez vos meilleures photos et vidéos vintage sur vos plateformes sociales verticales préférées. L’appareil inclut 26 filtres intégrés et 13 simulations de film.

Un format « très appréciable »

Le premier aspect que notre photographe expérimenté a apprécié sur le Fujifilm X Half est son design « compact et très léger ». Cela lui a permis de l’emporter partout pendant la durée de son test. “C’est extrêmement simple de le sortir pour shooter” remarque-t-il. Un atout considérable pour capturer l’instant. Sa petite taille lui permet également de “se glisser sans aucun souci dans une poche”, évitant ainsi de transporter un sac supplémentaire.

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Source : Fujifilm

Le design vintage est également séduisant, bien que pour cet habitué des appareils argentiques, le poids léger du boîtier présente des avantages et des inconvénients. En utilisation nomade ou en voyage, son poids plume est « un avantage clair », mais pour ceux habitués aux modèles argentiques des années 80 « qui sont plus lourds, l’impression d’avoir un jouet dans les mains peut être déroutante ».

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En mode pellicule, l’écran ne sert plus à la visée et il faut passer par le viseur optique // Source : Tristan Jacquel pour Frandroid

Le design compact n’affecte toutefois pas son autonomie. Sa petite batterie dure sans problème plus d’une semaine. Un atout remarqué par Maxence qui constate qu’il n’a « rechargé l’appareil qu’une seule fois lors du test de 10 jours ». Fujifilm garantit en effet jusqu’à 880 images sur une seule charge et 95 minutes de vidéos.

L’argentique sans contraintes

Une autre caractéristique de cet appareil est l’approche photographique qu’il propose, reposant sur plusieurs dimensions.

Les photos prises avec le Fujifilm X Half se prêtent parfaitement aux réseaux sociaux.

Tout d’abord, l’orientation du capteur et de l’écran qui n’offre qu’une prise de vue à la verticale. Pour Maxence, cette proposition est surprenante : “j’ai l’habitude de tourner l’appareil pour faire une photo à la verticale” constate-t-il. Avec le Fujifilm X Half, il a dû abandonner cette habitude : « il faut un petit temps d’adaptation mais c’est assez intuitif » explique-t-il.

Ensuite, en ce qui concerne le rendu, Fujifilm a choisi de proposer 13 rendus de pellicules fabriquées par la marque et 18 filtres colorimétriques. Cette large gamme permet de faire des choix éclairés selon l’environnement. “Je trouve intéressant d’avoir toutes les pellicules à disposition, car j’ai pu, en fonction de l’ambiance lumineuse, tester plusieurs options pour trouver la palette de couleurs qui convient le mieux à mon rendu”, se réjouit Maxence.

Les filtres sont appliqués directement et ne nécessitent pas de retouches.

Entre les pellicules Eterna, Provia, Classic Neg ou ACROS, il existe un large éventail de choix de température de couleur ou d’ambiance. Les filtres Toy camera, Miniature, Pop color, High-key ou Low-key apportent également des effets uniques à chaque image.

Enfin, Fujifilm propose un mode appareil photo argentique. Il suffit de choisir entre 36, 54 ou 72 poses, de sélectionner la pellicule, et vous ne pourrez voir vos images qu’après développement de la pellicule numérique via l’application Fujifilm.

Pour Maxence, cette option offre une possibilité que l’argentique ne permettait pas : “il y a toujours quelques poses gâchées pour finir la pellicule et l’envoyer au labo. Avec cet appareil, cette contrainte n’existe plus. » observe-t-il. La pellicule peut être renouvelée indéfiniment, et le développement se fait par planche contact directement via l’application Fujifilm X Half.

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La planche contact développée via l’application Fujifilm X Half. // Source : Johana Hallmann pour Humanoid XP

Une “application facile à appréhender

Pour accompagner son appareil, Fujifilm a développé une application compagnon, très complète, conçue pour le partage d’images. « Honnêtement, le couplage de l’appareil à l’application se fait en quelques minutes », constate Maxence avec satisfaction.

L’appareil utilise son propre Wi-Fi, ce qui est judicieux en déplacement, mais moins pratique à la maison : « À l’extérieur, c’est très utile pour un transfert rapide et un partage immédiat, mais à la maison, cela me déconnecte de mon Wi-Fi. »

Avec la possibilité de partager directement sur les réseaux sociaux ses nouvelles images, de les transférer sur son smartphone ou même de faire développer numériquement ses pellicules, l’application Fujifilm X Half agit comme un véritable centre de contrôle relié à son boîtier numérique.

Et la combinaison des deux fonctionne parfaitement. Les images sont facilement accessibles dans un onglet dédié et peuvent être combinées en diptyques depuis le téléphone ou le boîtier.

Enfin, chaque photo dans l’album de l’application fournit un ensemble d’informations sur les réglages, permettant de reproduire des ajustements d’une image à l’autre.

Au final, « un appareil pour ceux qui veulent s’initier à l’effet argentique »

Après une semaine et demie d’utilisation, Maxence Muller souligne que cet appareil est bien conçu pour son public cible, tout en notant certains points à améliorer. “Je pars avec un biais” admet le chef opérateur. “J’ai l’expérience du vrai argentique, avec ses contraintes et ses avantages, et j’ai appris à apprécier ce médium avec ses qualités et ses défauts.

Cependant, il reconnaît que cet appareil constitue une belle porte d’entrée pour « les jeunes qui n’ont pas connu l’argentique mais qui en apprécient le grain. » Ceux qui souhaitent capturer des images avec l’esthétique de l’ancien « mais tout en ayant des outils de partage sur les réseaux sociaux à portée de main. »

Les filtres sont nombreux et la profondeur de champ est visible sur les images. // Source : Humanoid XP

S’il ne devait citer qu’un seul point à améliorer, ce serait “définitivement son placement tarifaire.” Pour lui, 800 euros ne correspond pas à une cible de photographes amateurs/experts, mais plutôt à « ceux qui cherchent un bel objet avec la promesse d’une photo à l’ancienne sans les contraintes associées. »

Pour ceux qui ont besoin d’un appareil prêt à l’emploi, sans nécessité de retouche sur les images, prêt à être posté sur les réseaux sociaux, tout en ne pesant pas plus de 240 grammes au total, « il sera idéal », conclut Maxence.