Test du DJI Mini 5 Pro : qualité d’image ne s’améliore pas
Le Mini 5 Pro pèse moins de 250 grammes et dispose d’un capteur CMOS de 1 pouce, ce qui représente une évolution par rapport au Mini 4 Pro avec son capteur de 1/1,3 pouce. DJI propose le Mini 5 Pro au prix de 799 euros pour le modèle standard et de 999 euros pour le Fly More Combo, qui inclut deux batteries supplémentaires.
DJI poursuit le développement de sa gamme de drones ultralégers, facilement pilotables sans formation obligatoire. Le nouveau modèle phare, le Mini 5 Pro, succède à un Mini 4 Pro déjà performant. Ce drone s’impose comme le modèle haut de gamme des drones Mini, pesant moins de 250 grammes. Avec ses systèmes de détection d’obstacles à 360 degrés, ses fonctions de suivi intelligent et ses capacités photo et vidéo professionnelles (RAW, D-Log M 10 bits), le Mini 5 Pro rivalise avec des modèles de gammes supérieures comme les Air et Mavic. Ses compromis incluent un seul objectif et une puissance moteur réduite pour respecter la limite de poids.
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Le Mini 5 Pro représente l’essence d’un drone compact et léger. DJI a réussi à améliorer ce qui semblait presque parfait, tout en restant sous la barre des 250 grammes. Ce poids plume lui permet d’avoir une classification C0, un avantage réglementaire qui l’exempte de formation et lui permet de survoler des zones résidentielles ou des personnes (avec prudence).

La nouveauté la plus marquante est l’intégration d’un nouveau capteur CMOS de 1 pouce. Plus grand et mieux défini, associé à une optique de 24 mm, il promet un saut qualitatif considérable. Un double capteur LiDAR permet également une détection d’obstacle précise, même dans l’obscurité presque totale. La motorisation a été optimisée, augmentant la puissance et la résistance au vent tout en améliorant légèrement l’autonomie. Le potentiel est immense. Faisons le point.
Spécifications techniques
Ce test a été réalisé avec un drone prêté par DJI.
Le raffinement dans les détails
À première vue, le Mini 5 Pro ressemble beaucoup à son prédécesseur. Cependant, des détails subtils mais significatifs révèlent des évolutions. L’avant de l’appareil est légèrement plus trapu en raison de la nouvelle nacelle, plus volumineuse, conçue pour accueillir le capteur de 1 pouce et son objectif plus imposant. Cette nacelle conserve la possibilité de pivoter à 90° pour des prises de vue verticales, un atout pour les créateurs de contenu sur les réseaux sociaux. Elle peut même s’incliner de manière intermédiaire, offrant davantage de possibilités de cadrage.

La sécurité en vol, priorité pour DJI, est assurée par un ensemble de capteurs. Outre les caméras fisheye de détection d’obstacle à l’avant, à l’arrière et sous le drone, lui fournissant une vision à 360°, on trouve maintenant une paire de capteurs LiDAR à l’avant. Cette technologie, inspirée des modèles haut de gamme comme le Air 3S ou le Mavic 4 Pro, permet de cartographier l’environnement en 3D avec des lasers. Elle fonctionne efficacement en basse lumière, voire de nuit, là où les capteurs optiques traditionnels échouent. Le drone peut ainsi éviter les obstacles frontaux avec plus de fiabilité dans des conditions de vol difficiles.

Le véritable atout du Mini 5 Pro est sa compacité. Une fois les bras repliés, ses dimensions sont de seulement 157 × 95 × 68 mm, ce qui lui permet de tenir dans la paume de la main. Il se glisse facilement dans n’importe quel sac photo, voire dans la grande poche d’une veste, sans se faire remarquer. Cet aspect est un avantage décisif par rapport à d’autres modèles comme l’Air 3S ou le Mavic 4 Pro. Cela augmente considérablement les occasions de créer des images.

Sur le corps du drone, on trouve les éléments essentiels. Le bouton on/off, situé sur le dessus, suit le processus habituel de DJI : une pression courte pour vérifier le niveau de batterie, puis une pression longue pour allumer ou éteindre l’appareil. DJI a ajouté une fonction auparavant réservée aux modèles haut de gamme : le drone s’allume automatiquement lorsque les bras sont dépliés et s’éteint en les repliant. Un petit détail qui améliore l’expérience et renforce la qualité perçue du produit.
À l’arrière, une trappe protège le port USB-C, utilisé pour la recharge et le transfert de fichiers, ainsi que le lecteur de carte microSD. Une nouvelle fonctionnalité appréciable est le stockage interne de 42 Go. Cela offre une marge de sécurité : oublier une carte mémoire ne signifie plus que la session de vol est compromise. Il est possible de filmer plusieurs minutes en 4K sans problème avant de saturer la mémoire interne.

Un capteur amélioré hérité du Air 3S
Le Mini 5 Pro se distingue réellement de ses prédécesseurs et d’une grande partie de la concurrence grâce à un changement de capteur. Le remplacement du capteur CMOS 1/1,3 pouce du Mini 4 Pro par un modèle de 1 pouce marque une petite révolution. Ce capteur, hérité du Air 3S, améliore la collecte de lumière, la dynamique et le rendu des couleurs.
Pour aller plus loin
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Avec un objectif lumineux (f/1,8) équivalent à 24 mm, le capteur offre un champ de vision large, idéal pour les paysages, similaire à celui des smartphones modernes. Ce capteur de 50 mégapixels utilise le mode « pixel binning » par défaut, regroupant quatre pixels adjacents en un « super pixel » pour produire des clichés de 12,5 mégapixels. Cette méthode, également utilisée en vidéo, diminue considérablement le bruit numérique en basse lumière et améliore la plage dynamique de l’image. Le résultat est impressionnant : le drone capture un maximum d’informations, aussi bien dans les hautes lumières que dans les ombres les plus denses.

Il est également possible de désactiver ce mode pour enregistrer à la pleine définition de 50 mégapixels, en particulier en format RAW (DNG). Dans cette configuration, le Mini 5 Pro surpasse sans conteste son prédécesseur, générant des images plus propres, avec moins d’artefacts et de bruit chromatique lors d’un examen à 100 %.
La progression la plus notable concerne la colorimétrie. Le rendu des couleurs est plus riche, plus naturel et plus fidèle que sur le Mini 4 Pro. Les teintes de vert, souvent trop saturées ou artificielles, apportent maintenant une restitution fidèle de l’herbe, des feuillages, des tons de peau et des ciels bleus, réduisant ainsi le besoin de retouches.

Le processeur d’image a également été mis à jour. Il permet désormais de filmer en 4K jusqu’à 120 images par seconde (contre 100 i/s pour le Mini 4 Pro), offrant ainsi des ralentis encore plus fluides et détaillés. En cadence normale, la définition maximale est de 4K60p, suffisant pour presque tous les usages. Enfin, la haute résolution du capteur permet un zoom numérique jusqu’à 3x en vidéo, avec une perte de qualité très limitée, une flexibilité appréciable pour se rapprocher d’un sujet sans déplacer le drone.
La sérénité avant tout
Pour les novices, le Mini 5 Pro est probablement le meilleur drone pour commencer. Tous les systèmes de sécurité sont activés par défaut. L’appareil ne décolle pas sans avoir acquis un signale GPS suffisant, et son système de détection d’obstacles omnidirectionnel (APAS 5.0) le rend extrêmement sécurisant. Il peut freiner, s’arrêter et contourner intelligemment les obstacles sur sa trajectoire.
L’appréhension initiale, surtout en vol au-dessus de l’eau ou près d’arbres, disparaît rapidement, laissant place au plaisir du pilotage. En cas de perte de signal ou de faible batterie, la fonction « Return to Home » (RTH) avancée permet de ramener le drone à son point de départ en toute sécurité, en évitant les obstacles sur le chemin du retour.

Comme d’habitude, DJI propose différentes options de télécommande.
- La DJI RC-N3 : Télécommande de base livrée dans le pack standard à 799 euros. Elle ne possède pas d’écran et nécessite la connexion d’un smartphone pour retransmettre la vidéo via l’application DJI Fly. Bien qu’économique, cette solution présente des contraintes. Il faut utiliser un téléphone avec un écran lumineux pour une bonne visibilité en plein soleil, et certains modèles peuvent diminuer leur luminosité en cas de surchauffe.
- La DJI RC-2 : La télécommande recommandée, incluse dans le pack Fly More le plus onéreux. Elle intègre un écran LCD de 5,5 pouces, très lumineux et performant. L’expérience utilisateur est incomparable : elle se met instantanément en service, démarre en moins d’une minute et est plus confortable à manipuler. Mieux équilibrée, elle comprend des pas de vis pour fixer une sangle tour de cou, facilitant son port sur le terrain.

La transmission vidéo repose sur la dernière technologie de DJI, O4+, garantissant une portée théorique allant jusqu’à 20 km. En Europe (norme CE), la portée est théorique de 10 km, dépendant fortement de l’environnement (interférences, obstacles). En pratique, la connexion reste stable sur plusieurs kilomètres en terrain dégagé, mais s’affaiblit plus rapidement en milieu urbain ou forestier. Le RTH est là pour parer à toute éventualité.
L’application DJI Fly, que ce soit sur smartphone ou sur la RC-2, conserve une ergonomie exemplaire. Claire, intuitive et réactive, elle permet d’accéder facilement à tous les réglages.
Plus puissant, plus rapide
Sur le plan dynamique, le Mini 5 Pro se montre plus affirmé. Le nouveau moteur offre un couple supérieur, entraînant des accélérations plus marquées, tandis que la vitesse ascensionnelle passe de 6 m/s à 10 m/s en mode sport. Le drone donne une impression générale de vivacité supérieure au Mini 4 Pro. Sa résistance au vent a également été améliorée, pouvant supporter des courants de 12 m/s. C’est un progrès notable qui le rend plus serein dans des conditions côtières. Cependant, avec ses 249 grammes, il ne faut pas attendre des performances comparables à celles d’un Mavic 4 Pro. Par vent fort, sa vitesse peut être considérablement réduite, souvent par deux, aspect à prendre en compte avant d’envoyer le drone au loin pour s’assurer qu’il aura suffisamment de batterie pour le retour.
Autonomie : le nerf de la guerre
DJI annonce une autonomie maximale théorique de 36 minutes, soit deux minutes de plus que le Mini 4 Pro. Plus concrètement, le constructeur mentionne une autonomie « typique » de 21 minutes dans des conditions réelles. Lors de mes tests sur la côte Atlantique, avec un vent souvent présent, j’ai atteint et souvent dépassé cette durée, ce qui constitue une amélioration. Le nouveau moteur, à la fois plus coupleux et plus efficient, est le principal responsable de ce gain, accompagné d’une légère augmentation de la capacité des batteries (2800 maH environ contre 2600 maH pour le Mini 4 Pro).

Cependant, il convient de noter qu’une seule batterie est insuffisante. Pour toute sortie créative, l’achat du pack Fly More, qui inclut deux batteries supplémentaires et un hub de charge, est essentiel. Le scénario est toujours le même : la première batterie sert au repérage et à l’exploration de la zone ; la seconde est utilisée pour les prises de vue prévues, et la troisième permet de réessayer une scène si la lumière change ou de saisir un autre angle. Limiter à une seule batterie garantit une frustration importante.

Le hub de charge triple est indispensable. Il charge les trois batteries séquentiellement (une à la fois) et peut recharger l’ensemble du pack en environ deux heures avec un chargeur Power Delivery de 65 W (non fourni).
Pour les créateurs nomades, les solutions de recharge en extérieur sont à envisager. Lors de ce test, j’ai utilisé une station d’énergie DJI Power 2000, permettant de recharger plusieurs fois les batteries de plusieurs drones, sans dépendre d’une prise secteur.

Pour une utilisation exclusive avec le Mini 5 Pro, une station plus modeste comme la DJI Power 500 (environ 300 euros) offre plusieurs jours d’autonomie complète pour les batteries et la télécommande, une solution idéale pour des week-ends en van ou des randonnées prolongées.
Vidéo : des capacités pros au format mini
Le Mini 5 Pro est une caméra volante d’une polyvalence et d’une précision impressionnantes. Si la différence de piqué est parfois subtile par rapport au Mini 4 Pro, l’amélioration en colorimétrie et flexibilité de traitement est évidente. Le drone propose trois formats d’enregistrement principaux :
- Normal (8 bits) : Idéal pour des vidéos prêtes à l’emploi avec des couleurs vives et contrastées.
- HLG (10 bits) : Format HDR (High Dynamic Range) offrant une large plage dynamique, destiné à être visualisé sur des écrans compatibles.
- D-Log M (10 bits) : Le format choisi par les professionnels et les passionnés. Ce profil de couleur « plat » (logarithmique) enregistre un maximum d’informations de lumière et de couleur. L’image brute apparaît délavée, mais permet un large éventail de retouches (étalonnage) en post-production.
Pour ceux qui craignent l’étalonnage, l’application LightCut de DJI facilite la tâche en appliquant automatiquement la LUT (Look-Up Table) officielle aux fichiers D-Log M, permettant de retrouver des couleurs naturelles en un clic.
Le drone est également doté de modes de prise de vue intelligents qui automatisent des mouvements complexes :
- QuickShots : Cette série de séquences préprogrammées (Dronie, Fusée, Cercle, Spirale, Boomerang, Astéroïde) permet au drone d’effectuer un mouvement autour d’un sujet sélectionné.
- MasterShots : Un mode avancé réalisant plusieurs manœuvres cinématiques autour d’un sujet, puis montant automatiquement le tout en une courte vidéo dynamique pour un partage rapide.
Le suivi ActiveTrack 360° a été amélioré, bien qu’il ne soit pas toujours infaillible. Il permet de suivre de manière autonome un sujet (personne, véhicule). Il est possible de choisir de le suivre, de tourner autour (Point d’Intérêt) ou de le garder dans le cadre tout en pilotant manuellement (Spotlight). On peut également dessiner une trajectoire à l’écran pour un suivi dynamique à 360°. Bien que les performances aient été rehaussées, le système peut parfois perdre le sujet, notamment pour les personnes se déplaçant vite dans des environnements complexes (comme des surfeurs sur l’eau). Le suivi est le plus fiable sur les véhicules.
La fonction Waypoints est un outil puissant, permettant de programmer un itinéraire de vol précis en plaçant des points de passage sur une carte. Le drone peut ensuite reproduire ce trajet à volonté, mémorisant l’altitude, la vitesse et l’orientation de la caméra à chaque point. C’est parfait pour réaliser des plans-séquences complexes ou des timelapses sur de longues périodes.
Enfin, les modes Timelapse (Libre, Cercle, Course Lock, et Waypoint) facilitent la création de vidéos accélérées spectaculaires, un atout qui justifie pleinement l’investissement dans plusieurs batteries.
Photo : La perspective aérienne en très haute définition
Un drone est également un appareil photo remarquable, et le Mini 5 Pro excelle dans ce domaine. Grâce à son « grand » capteur, il produit des images d’une qualité impressionnante. Pour optimiser la qualité, il est conseillé de photographier en format RAW (DNG) à pleine résolution de 50 mégapixels. Cela procure une flexibilité maximale lors de l’édition avec des logiciels comme Lightroom. Le Mini 5 Pro se démarque du Mini 4 Pro par des fichiers 50 MP plus nets, avec moins d’artefacts. Les couleurs sont plus naturelles et nécessitent moins de corrections. Il est préférable d’éviter le format JPEG, dont le traitement interne tend à augmenter fortement la netteté.

Le drone propose également plusieurs modes photo avancés :
- Bracketing d’Exposition (AEB) : L’appareil prend 3 ou 5 photos consécutives avec des expositions variées. En les fusionnant, on obtient une image HDR avec des détails présents dans toutes les zones de lumière.
- Rafale : Limité à 7 images, ce mode est relativement lent et n’est pas conçu pour les actions rapides, mais il peut être utile pour capturer le bon moment d’une scène moins dynamique.
- Photo à intervalle : Il est possible de programmer le drone pour qu’il prenne une photo à des intervalles de 5, 7, 10, 15, 20, 30 ou 60 secondes, idéal pour créer un timelapse assemblé manuellement.
- Panorama : Le drone capture automatiquement une série de images pour former des panoramas sphériques (360°), à 180° ou grand-angle. Bien qu’il génère un JPEG assemblé, les fichiers RAW originaux peuvent être conservés. En les fusionnant soi-même dans un logiciel dédié (Lightroom, PTGui), on obtient des images gigantesques de plus de 100 mégapixels, d’une qualité exceptionnelle.
Un tarif inchangé
Bonne nouvelle, DJI lance son Mini 5 Pro au même tarif que son prédécesseur.
- DJI Mini 5 Pro (avec télécommande RC-N3) : 799 euros. Comprend le drone, une batterie et la télécommande standard.
- DJI Mini 5 Pro Fly More Combo (avec télécommande RC-N3) : 999 euros. Comprend deux batteries, un hub de charge, un sac de transport et un jeu de 3 filtres ND pour des vidéos naturelles.
- DJI Mini 5 Pro Fly More Combo (avec télécommande RC-2) : 1 129 euros. Le pack complet et recommandé, identique au précédent, mais avec la télécommande à écran intégré.
- Une batterie supplémentaire est vendue seule au prix de 79 euros.

Il est regrettable que les batteries « haute capacité », offrant une autonomie proche de 50 minutes, ne soient toujours pas officiellement commercialisées en Europe. Celles-ci feraient passer le drone au-dessus de 250 grammes, le soumettant à des contraintes réglementaires différentes. Espérons qu’une solution sera trouvée pour offrir cette option aux utilisateurs européens souhaitant se conformer à la législation — moi le premier !
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