Test de la Sony ULT Tower 9 AC : puissance brute pour la fête.
La Sony ULT Tower 9 AC est disponible au prix de 649 euros. La Tower 10, qui offre une autonomie allant jusqu’à 24 heures, est proposée à 999 euros.
Quand il s’agit d’enceintes Bluetooth, le nom de Sony s’impose rapidement. Depuis de nombreuses années, le géant japonais a su démontrer son savoir-faire avec des produits à la fois efficaces, fiables et souvent à des prix très compétitifs. Sa gamme d’enceintes de soirée ne déroge pas à la règle, en proposant la signature sonore généreuse et les jeux de lumière qui ont assuré le succès de ses modèles nomades.
Cependant, le marché est devenu extrêmement concurrentiel. JBL, son éternel concurrent, domine avec des PartyBox redoutablement performantes, offrant un son calibré avec une grande précision. Mais la compétition s’intensifie avec l’apparition de marques comme Soundcore et sa Rave 3S au format compact et aux fonctionnalités karaoké avancées, Hisense avec ses modèles Party Rock One et Thunder Party, ou encore Samsung qui a récemment investi ce marché avec ses SoundTower ST40F et ST50F. Même Marshall, la marque iconique, s’apprête à marquer son retour avec la Bromley 750.
C’est dans cet environnement compétitif que Sony lance sa nouvelle série : l’ULT Tower. Au sommet de cette gamme se trouve l’ULT Tower 10 à batterie, suivie du modèle testé ici, la Tower 9 AC. Identique à la Tower 9, cette version a cependant fait un choix audacieux : un **prix réduit de 250 euros** en renonçant totalement à la batterie. Ce choix pourrait sembler risqué, surtout pour des enceintes souvent utilisées à l’extérieur, loin des prises électriques. Néanmoins, ce test de la version secteur est tout aussi pertinent pour sa jumelle nomade, l’architecture acoustique étant exactement la même. Préparez-vous, car cela devrait avoir un impact puissant.
### Spécifications techniques
Ce test a été réalisé avec une enceinte prêtée par Sony.
### Design : Un monolithe bien pensé
La première rencontre avec la ULT Tower 9 AC peut être intimidante. C’est un monolithe noir, sobre et massif, qui impressionne par ses dimensions (41 x 91 x 43 cm environ) et surtout par son poids : **près de 30 kg**. Sony a eu l’idée judicieuse d’ajouter une **poignée solide** sur le dessus et **deux roulettes** à la base, facilitant ainsi le transport de ce géant. Il suffira de la faire basculer et de la rouler avec aisance.
Le sommet de l’enceinte dispose d’un large panneau de contrôle tactile, rétroéclairé de plusieurs couleurs, regroupant toutes les commandes essentielles : mise sous tension, appairage Bluetooth, sélection de la source, lecture/pause, volume, et bien entendu, le bouton ULT qui amplify les basses. Bien que le tout soit réactif et agréable à l’œil, l’absence de potentiomètres physiques, notamment pour le volume, pourrait être regrettée. En pleine soirée, il est souvent plus pratique de se fier à un bouton rotatif pour éviter des surprises de volume. Le tactile, bien que chic, peut être moins pratique.
Sur ce plateau supérieur, deux prises jack 6,35 mm permettent de brancher un micro et une guitare, avec des réglages de gain indépendants, idéal pour animer des soirées.
À l’arrière, une trappe dissimule le reste de la connectique : un **port USB-A** (pour la lecture de fichiers et la recharge d’appareils), une **entrée audio analogique mini-jack 3,5 mm**, ainsi qu’une **entrée numérique optique**, permettant de relier l’enceinte à un téléviseur pour l’utiliser comme barre de son.
Un point à noter sur sa robustesse : Sony affirme une **résistance à l’eau**, mais **uniquement pour la partie supérieure**, sans certification IP. Ainsi, elle résistera à quelques gouttes de pluie, mais il vaut mieux éviter de la laisser sous la pluie pendant une longue période.
Impossible de parler de son design sans mentionner les **jeux de lumière**. Des LED sont présentes en façade autour des haut-parleurs, sur le plateau supérieur et dans le pied de l’enceinte. L’effet est reussi et dynamique, personnalisable via une application. Bien que ne remplaçant pas l’éclairage d’une pièce, cela crée une ambiance festive.
### Un cœur de 32 cm pour des basses sismiques
Si l’extérieur est imposant, le véritable secret de la puissance de la Tower 9 AC réside dans son intérieur. Sony a opté pour une **architecture stéréo à trois voies** mais avec une approche singulière pour les basses. Au lieu d’utiliser deux woofers de plus petit diamètre, Sony a choisi un unique **transducteur carré de 32 cm**. Choix qui favorise l’impact et le déplacement d’air, même si cela pourrait altérer la rapidité. L’objectif est d’obtenir des basses profondes et physiques.
Pour le reste du spectre, deux **transducteurs de 12 cm** permettent de diffuser les médiums, tandis que deux tweeters de 5 cm s’occupent des aigus. Ceux-ci sont conçus pour gérer de fortes puissances et jouer fort sans distorsion.
En complément, la Tower 9 AC dispose d’une **paire de tweeters de 4 cm à l’arrière** pour améliorer la diffusion des hautes fréquences. Un large évent tubulaire, servant à rendre les basses encore plus puissantes, débouche vers le bas de l’enceinte.
En matière d’amplification, Sony reste évasif, bien que la consommation maximale de l’enceinte atteigne 150 W, suffisamment pour sonoriser des espaces jusqu’à 40 m². En utilisation modérée, la consommation est d’environ 15 W, ce qui témoigne d’une bonne gestion énergétique.
### Usage et application : peut (vraiment) mieux faire
Pour piloter l’enceinte, il faut passer par l’application Sony Music Center. Malheureusement, l’ergonomie de l’application semble dépassée, nécessitant de naviguer dans plusieurs sous-menus pour trouver les fonctions. Malgré les nombreuses possibilités offertes, cette complexité peut être frustrante.
C’est dans cette application qu’on peut manipuler les profils sonores. Le mode par défaut, ULT1, propose des basses profondes et un son équilibré, tandis que ULT2, plus puissant, conserve les infrabasses du mode 1 tout en ajoutant un **boost dans le haut-grave**. Un égaliseur personnalisable est également intégré pour ceux qui souhaitent affiner leur son.
L’application donne aussi accès à un système d’effets DJ, avec des bruits de foule et petites percussions qui, bien que divertissants, pourraient rapidement devenir répétitifs.
Un **système d’optimisation sonore** est présent dans l’application, censé analyser l’environnement pour adapter la signature sonore, bien que son efficacité semble limitée. Côté connexion sans fil, la Tower 9 AC propose le Bluetooth 5.2, compatible avec plusieurs codecs, y compris le codec haute résolution LDAC.
### Un tsunami de décibels parfaitement maîtrisé
La signature sonore est typique des meilleures enceintes portables de Sony : équilibrée, dynamique et entraînante. Le seul petit reproche pourrait venir de la finesse des aigus. Les tweeters, bien qu’efficaces en puissance, manquent parfois de rapidité. Mais cela reste un détail négligeable pour l’utilisation festive prévue.
L’analyse de la courbe de réponse en fréquence montre que l’accord bass-reflex est centré autour de 40 Hz, garantissant profondeur et puissance des basses. En mode ULT2, le pic à 80 Hz procure une sensation de punch très appréciable. Ce modèle est donc dédié aux soirées animées, avec un grave puissant et un woofer capable de déplacer beaucoup d’air.
Le reste du spectre est cohérent : les médiums sont clairs, bien définis, et les aigus apportent un éclat agréable sans être agressifs. Cependant, la scène sonore, bien qu’optimisée pour l’écoute de face, reste relativement étroite. Les tweeters arrière, dans ce contexte, apportent peu en terme d’expérience immersive.
### Impressions d’écoutes
1. **« Blinding Lights » – The Weeknd** : En mode ULT2, le début de la chanson offre une claque auditive, avec une basse physique et une voix parfaitement intelligible.
2. **« Starlight » – Muse** : La ligne de basse est restituée avec autorité, même à fort volume, la batterie et la guitare sont bien définies.
3. **« Get Lucky » – Daft Punk** : Le groove est irrésistible, le son est chaleureux et entraînant.
4. **« Killing In The Name » – Rage Against The Machine** : L’enceinte ne recule pas devant le rock, fournissant un son puissant sans distorsion.
5. **« One More Time » – Daft Punk** : Une véritable invitation à pousser le volume, le kick est saisissant et l’énergie palpable.
### Pas de batterie… un choix étrange
Le modèle de test, la Tower 9 AC, est uniquement alimenté par secteur sans batterie. La version avec batterie, la Tower 10, propose jusqu’à 24 heures d’autonomie, mais à faible volume. En soirée, la consommation est exponentielle, réduisant rapidement l’autonomie. Pour ceux cherchant de la mobilité sans le coût supplémentaire, il est possible de coupler la Tower 9 AC avec une station électrique portable.
### Prix et disponibilité
La Sony ULT Tower 9 AC est disponible à **649 euros**, tandis que la version à batterie, l’ULT Tower 10, est proposée à **999 euros**. Le choix d’un écart de **250 euros** incite à considérer une station électrique comme alternative. Face à cette concurrence, la JBL PartyBox 710, elle aussi sur secteur, vient souvent avec un tarif plus compétitif.

