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Test de la ROG Xbox Ally X : ne pas acheter tout de suite

La ROG Xbox Ally X pèse 715 grammes, contre 678 grammes pour la ROG Ally X. La ROG Xbox Ally X est vendue au prix de 899 euros avec 512 Go de stockage.

La ROG Xbox Ally X se distingue comme un produit atypique dans le marché émergent des PC consoles portables. En quête de la simplicité d’utilisation d’un Steam Deck, Microsoft a choisi de s’associer à Asus, reconnu pour la ROG Ally X, afin de créer la première console portable Xbox… qui n’est pas véritablement une console portable Xbox.

Cette situation risque de prêter à confusion pour le grand public, mais cela ne devrait pas être le cas pour les passionnés de consoles portables ouvertes qui suivent de près chaque nouveauté. Bien que la ROG Xbox Ally X soit le produit le plus en avant actuellement, son lancement s’annonce malheureusement compliqué si l’on se base sur nos observations…

Fiche technique

La machine a été prêtée par Asus pour ce test.

Design

La ROG Xbox Ally X représente essentiellement la combinaison d’une ROG Ally X avec une manette classique. Cela est évident, même sans lire ce test, les images officielles en témoignent déjà. Ce changement constitue en réalité l’attrait principal de la console, qui devient immédiatement beaucoup plus confortable, que ce soit lors de courtes ou longues sessions de jeu.

Crédit photo : OtaXou

L’aspect surprenant provient notamment du fait que le poids de 715 grammes, qui augmente par rapport aux 678 grammes de la ROG Ally X, n’est pas ressenti. Au contraire, la ROG Xbox Ally X semble plus légère que sa version non-Xbox, car le poids est mieux réparti dans la main. En termes simples : une manette complète offre indéniablement le meilleur en matière d’ergonomie.

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Crédit photo : OtaXou

Présente avec des gâchettes à effet hall, des joysticks classiques, des boutons agencés selon la disposition Xbox, ainsi qu’une croix directionnelle précise… les points positifs et négatifs de la ROG Ally X sont transposés à la ROG Xbox Ally X avec des choix supplémentaires. En effet, on trouve le bouton Xbox à gauche de l’appareil, tandis que le fabricant a opté pour inverser les boutons Start/Select avec les deux boutons dédiés à l’interface de la console.

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Crédit photo : OtaXou

Ce choix ergonomique a cependant un impact. Le bouton Start, désormais positionné en bas, est plus difficile d’accès, le joystick droit bloquant le chemin du pouce. Or, ce bouton est crucial et est pressé par réflexe bien plus souvent que le nouveau bouton Bibliothèque, qui conduit à la liste de jeux sur l’application Xbox. En conséquence, la mémoire musculaire vous fait revenir à la bibliothèque au lieu de frapper Start, créant une frustration jusqu’à ce que les habitudes soient réajustées. Il s’agit donc d’un choix ergonomique discutable.

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Crédit photo : OtaXou

Ce que le format de cette console apporte réellement ? Une qualité de moteurs de vibration nettement améliorée. On se rapproche ici des vibrations douces d’une manette Xbox classique, rendant cette caractéristique bien plus agréable que sur la version précédente au format « tablette ». Cependant, un inconvénient n’est pas à négliger : il est difficile de glisser cette console volumineuse dans un sac, ce qui implique que les coques dédiées à la ROG Xbox Ally X seront probablement encombrantes.

Le terme « portable » dans « console portable » semble se éloigner davantage dans la catégorie des PC. Pourtant, le confort qu’offre le produit est indiscutable, permettant de jouer pendant des heures sans ressentir de fourmillements dans les doigts ou les bras.

Connectique

La connectique reste identique à celle de la ROG Ally X. De gauche à droite, nous avons un port USB-C 4.0 compatible Thunderbolt 3, un port USB-C 3.2 Gen 2, et à droite le lecteur de cartes microSD.

Aucune remarque à faire : pour ce format, c’est toujours de très bon niveau.

Écran

La ROG Xbox Ally X dispose d’un écran IPS LCD de 7 pouces avec une définition de 1920 x 1080 pixels, soit un rapport 16:9 classique. Cet écran est tactile et propose un taux de rafraîchissement de 120 Hz en supportant le VRR via AMD FreeSync Premium.

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C’est une fois de plus… la même chose que la ROG Ally X. D’après nos mesures avec le logiciel CalMAN de Portrait Displays, nous retrouvons une couverture de 98,69% de l’espace sRGB pour 66% de l’espace DCI-P3. La luminosité maximale est mesurée à 480 cd/m², et le taux de contraste est de 1322:1, ce qui est très bon pour un IPS LCD.

Le delta e00 moyen s’établit à 1,64, avec un écart maximal de seulement 3,62 sur les tons bleus. En ce qui concerne la température de la couleur moyenne, elle est de 6902, soit légèrement froide.

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Il reste à noter qu’il n’y a toujours pas de DCI-P3, car l’OLED n’est pas présent. Toutefois, l’OLED coûte très cher, surtout en tenant compte du support du VRR devenu crucial pour les jeux PC à l’ère du rendu assisté par intelligence artificielle. Nous apprécions donc ce choix, même s’il s’agira probablement du dernier modèle à rester compétitif.

Logiciel

Affrontons le problème de front : la ROG Xbox Ally X n’est PAS une Xbox. En d’autres termes, vous ne pourrez PAS jouer à vos jeux Xbox dessus. C’est un PC Windows traditionnel sous la forme d’une console portable. Si vous espérez retrouver les jeux de votre Xbox Series X/S sur cet appareil, vous n’aurez accès qu’à ceux du label « Xbox Play Anywhere », limité à 1000 jeux, dont l’achat permet d’accéder à toutes les versions possibles, même sur PC. Une précision importante, car la communication de Microsoft sur « Ceci est une Xbox » tend à négliger cet aspect essentiel.

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L’un des principaux attraits de la ROG Xbox Ally est la nouvelle interface Xbox, qui contrôle presque entièrement Windows au démarrage de la machine. Cela signifie qu’au lancement de Windows, vous ne rencontrerez pas immédiatement l’explorateur de fichiers ou le bureau ; l’application Xbox se lance à la place, en plein écran, et sert de lanceur de jeux. Vous pouvez revenir au bureau classique à tout moment, mais pour en profiter avec ses optimisations, vous devrez redémarrer l’appareil.

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Cette interface comprend désormais des raccourcis vers les principaux launchers du marché, tels que Steam ou Epic Games, et répertorie tous les jeux présents sur votre système. L’ensemble fonctionne plutôt bien au premier abord, mais les détails peuvent poser problème. Par exemple : les jeux en dehors de l’écosystème Xbox n’ont pas de belle image de présentation, affichant seulement l’icône de l’application sur un carré qui ne remplit pas. Peu engageant sur le plan esthétique. De plus, il est impossible d’ajouter une application manuellement, ce qui signifie que des jeux récents comme 2XKO, qui ne sont pas encore reconnus par l’application Xbox, doivent obligatoirement passer par le launcher dédié, impliquant un clic supplémentaire. Si l’application Xbox ne reconnaît même pas l’existence de ce launcher… c’est un obstacle supplémentaire.

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La principale fonction de cette interface ? Libérer de la mémoire vive. Le terme « un peu » est approprié, puisque les « jusqu’à 2 Go » annoncés par Microsoft se traduisent plutôt par un soulagement d’environ 500 Mo. En fin de compte, cela équivaut à l’équivalent d’une libération de RAM observée dans les modes jeu de smartphones. On note cependant une amélioration dans la reconnaissance de la manette au sein de tout Windows, permettant d’accepter les notifications d’installation d’application, de réseau ou de pare-feu par la manette, ainsi que de passer facilement d’une application à l’autre en maintenant la touche Xbox enfoncée ; l’utilisation de l’écran tactile devient de plus en plus rare.

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Il convient également de mentionner le modèle d’extensions de la Game Bar, désormais au cœur de l’expérience, tandis qu’Armoury Crate d’Asus est relégué en arrière-plan. L’idée est bonne et l’interface fonctionne bien, mais il est regrettable de passer par elle pour accéder à des fonctionnalités essentielles telles que le Wi-Fi ou le Bluetooth. L’intégration de ces fonctions dans l’application Xbox semblerait plus logique en termes de système ; ici, on ressent l’aspect additionnel de cette interface.

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Malgré les petites lacunes ou éléments dérangeants, il faut saluer les fondations mises en place par Microsoft sur Windows. Le système continuera de s’améliorer à l’avenir, et le système d’exploitation montre déjà une plus grande ouverture envers d’autres launchers que Xbox dans ses réglages. Les perspectives d’avenir sont donc encourageantes, même si cette première version de la vision Xbox nécessite encore quelques ajustements pour atteindre son plein potentiel.

Performances

Ce test de la ROG Xbox Ally X est temporaire et sera mis à jour ultérieurement. La raison est simple : la console n’offre pas les performances en jeu qu’elle devrait afficher à son lancement. Il est impossible de savoir combien de consoles sont affectées, mais une chose est sûre : il n’y a pas de fumée sans feu. Nous avons consacré quatre jours complets à analyser cette situation, sur trois consoles différentes fournies par Asus et Microsoft appartenant à deux lots de production distincts.

Alors, que se passe-t-il ? La ROG Xbox Ally X, équipée du nouveau SoC AMD Ryzen AI Z2 Extreme, présente des performances inférieures à celles de la ROG Ally X à cette période de lancement. Cela concerne tous ses modes de fonctionnement, de Silencieux à Turbo en passant par Performances. Vous pouvez vérifier vous-même ces mesures, que nous avons également communiquées à Asus pour analyse.

Pourquoi cela se produit-il ? Sachant que la partie graphique Radeon 890M intégrée ici peut fonctionner à une fréquence maximale de 2900 MHz, ce qui constitue son plafond. En mode bureau Windows, au repos, celle-ci sera à son minimum à 600 MHz. Prenons l’exemple de Cyberpunk 2077 sur la ROG Ally X. En mode Silencieux, la fréquence moyenne est de 800 MHz. En mode Performance, elle est à 1714 MHz. En mode Turbo (30W), elle atteint 2322 MHz.

À titre de comparaison, la ROG Xbox Ally X reste en moyenne à 600 MHz en mode Silencieux, 660 MHz en mode Performance, et 1575 MHz en mode Turbo (35W). Et cela sur les trois consoles que nous avons pu tester, issues de deux lots de production différents. Bien que certains autres jeux s’en sortent légèrement mieux, le constat demeure le même : la partie graphique est largement sous-exploitée lors des jeux, entraînant une déception concernant la puissance.

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Sur une quatrième console récupérée par Frandroid auprès d’un autre partenaire, des mesures plus prometteuses peuvent être constatées, mais avec un comportement comparable. Si Alan Wake 2 semble afficher des fréquences normales, Cyberpunk 2077 est plombé. À 17W, ses fréquences GPU maximales sont inférieures de près de 400 MHz à Alan Wake 2 en 13W, et presque le double en 17W. À 35W, sur Cyberpunk 2077, branché sur secteur, elles sont inférieures à celles du même mode à 25W lorsque débranché.

Ce comportement a été corroboré par la chaîne YouTube ETA PRIME, lors de son test de la Lenovo Legion Go 2, dotée de la même puce (Z2 Extreme) : des performances étrangement similaires sur des titres comme Shadow of the Tomb Raider et Cyberpunk 2077.

Doit-on s’inquiéter ? Rassurez-vous : il est probable qu’il s’agit d’un problème pouvant être résolu par une mise à jour. On peut avancer qu’un simple nouveau driver ou un nouveau BIOS suffira à corriger la situation en peu de temps.

Une disparité se fait généralement sentir lors des benchmarks dits synthétiques de l’outil 3DMark. Pour le test SteelNomad Light, la puce montre des gains oscillant entre 8 % et 28 %.

Mode / Puissance ROG Ally X ROG Xbox Ally X Gain (%)
Silencieux (13W) 1747 2238 +28.07 %
Performance (17W) 2729 3056 +11.96 %
Turbo (30W) 2979 3225 +8.26 %

Comment pouvez-vous l’affirmer ? Parce que nous savons que le matériel est capable de fonctionner correctement. L’établir n’est pas complexe, car il se comporte normalement sur nos benchmarks. Nous observons ci-dessus des scores prometteurs sur l’évolution des performances graphiques de cette solution, et des fréquences GPU similaires à celles de la ROG Ally X. Ces résultats écartent la possibilité d’un problème matériel et favorisent l’hypothèse d’un problème logiciel.

Cet essai, réalisé avec un benchmark, reste valide dans ce contexte. Nous conservons sensiblement les mêmes performances en termes de refroidissement que la ROG Ally X, avec une température ne dépassant jamais les 50°C.

Quand cela sera-t-il corrigé ? Impossible à dire pour l’instant. S’il s’agit réellement d’un simple problème de driver, tout cela pourrait se résoudre rapidement. Mais en fin de compte, seul le constructeur détient le contrôle ici. En attendant cette mise à jour, nous ne sommes tout simplement pas en mesure de déterminer les performances du produit.

Refroidissement et bruit

Les ventilateurs sont légèrement audibles en mode Turbo, sans être particulièrement perturbants, et restent discrets dans les modes de fonctionnement inférieurs. La chaleur est bien séparée des zones de contact avec la peau.

Autonomie

Contrairement à la ROG Xbox Ally classique, la ROG Xbox Ally X conserve l’avantage d’une batterie de 80 Wh. Celle-ci se recharge via n’importe quel bloc d’alimentation USB-C conforme à la norme Power Delivery, mais il est impératif de disposer d’un chargeur d’au moins 65 watts pour profiter du mode Turbo à 35W. Le chargeur n’est pas fourni en raison de la nouvelle législation sur le chargeur universel.

Étant donné les performances décrites précédemment, nous ne pouvons pas réaliser nos tests d’autonomie, car aucun mode ne fonctionne correctement en jeu. Évaluer la durée de sa batterie dans cet état ne serait pas, selon nous, représentatif du potentiel de la console.

Prix et disponibilité

L’Asus ROG Xbox Ally X est proposée au prix de 899 euros pour un stockage de 512 Go. Elle remplace ainsi la ROG Ally X au même tarif de lancement.