High-tech

Sega veut racheter les Angry Birds pour plus de 700 millions d’euros

Après le rachat de Supercell (Clash of Clans, Hay Day…) par des entreprises japonaises puis par le Chinois Tencent en 2016, l’acquisition marque la fin de l’indépendance des fleurons finlandais du jeu vidéo sur mobile.

Depuis le succès planétaire d’Angry Birds au tournant des années 2010, Rovio était resté très dépendant de sa licence faute d’avoir réussi à signer un nouveau jeu-phare.

Créée en 2003 par trois étudiants en informatique à Helsinki, la petite société finlandaise avait été propulsée à la notoriété mondiale en lançant Angry Birds six ans plus tard.

Sa croissance avait plafonné ces dernières années, malgré une suite donnée à son jeu vidéo et des déclinaisons au cinéma, et même en parc d’attractions et livres jeunesse. Ainsi qu’une introduction en Bourse en 2017.

L’offre de Sega, qui représente une prime de 19% par rapport au cours de clôture de l’action Rovio vendredi, s’inscrit dans le cadre de « l’objectif de long terme » de la célèbre marque japonaise de se développer dans le jeu vidéo sur mobile, ont expliqué les deux entreprises dans un communiqué commun.

Sega à la peine

Rovio, qui emploie environ 500 personnes, a recommandé aux actionnaires d’accepter l’offre de 9,25 euros par action.

« Combiner les forces de Rovio et de Sega représente un avenir incroyablement excitant », a commenté le patron canadien du groupe finlandais, Alexandre Pelletier-Normand, en poste depuis deux ans.

Vers 09H30 GMT à la Bourse d’Helsinki, le titre Rovio bondissait de 17,8%, à 9,16 euros.

La capacité du finlandais à rééditer un succès mondial semble toutefois incertaine aux yeux des analystes.

Rovio a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires modeste de 317,7 millions d’euros, pour un bénéfice net d’environ 31 millions.

Sega, qui compte mener l’acquisition entre début mai et juillet, entend finaliser le rachat au cours du troisième trimestre.

Grand acteur du jeu vidéo dans les années 1980 et 1990 avec ses consoles Mega Drive, le japonais est connu pour son célèbre personnage de Sonic, hérisson bleu rapide comme l’éclair.

Mais la firme a ensuite sérieusement décliné, ayant échoué à imposer ses consoles face à Nintendo et son Super Mario, ainsi que Sony et ses Playstation.

Au-delà de la création de jeux vidéo, le groupe – qui s’appelle Sega Sammy Holdings depuis 2004 – est aussi très présent dans les jeux d’arcade et les machines de pachinko (croisement entre flipper et machine à sous) au Japon, un domaine d’activité dont le déclin s’est néanmoins accéléré ces dernières années à cause de la pandémie de Covid-19.

Les jeux sur smartphones sont donc perçus comme une planche de salut par le groupe, qui a réalisé l’an passé un chiffre d’affaires annuel de 381,5 milliards de yens (environ 2,6 milliards d’euros), pour un bénéfice net de 31,5 milliards de yens (214 millions d’euros).

Avec Rovio, Sega met aussi la main sur la plateforme pour jeux sur mobiles du finlandais, Beacon, l’autre actif principal de Rovio.

La Finlande conserve toutefois un éditeur indépendant de jeux vidéo de taille significative, avec le spécialiste de jeux pour consoles Remedy Entertainment et la franchise Alan Wake.