Samsung Galaxy Z TriFold : trois fois plus de plaisir et de questions.
Le Samsung Galaxy Z TriFold est un smartphone tri-pliable qui pèse 309 grammes et présente une épaisseur de 3,9 mm lorsqu’il est déplié. Contrairement aux modèles de Huawei, le Galaxy Z TriFold propose deux écrans : une dalle externe de 6,5 pouces pour l’usage smartphone et une dalle interne de 10 pouces pour l’usage tablette.
Avons-nous réellement atteint un tournant ? Ce moment où le marché du téléphone entre dans un nouveau paradigme ? Est-ce le début d’une ère où les smartphones tri-pliables dominent le terrain ? Dans ma prise en main du tout nouveau Samsung Galaxy Z TriFold, je ne vais probablement pas répondre à toutes ces questions, mais j’ai plusieurs réflexions à partager.

Samsung Galaxy Z TriFoldNotre vidéo de prise en main
Samsung Galaxy Z TriFoldLa feuille de papier qui devient une brique (ou l’inverse ?)
Les équipes de Samsung ont soigné la présentation du Galaxy Z TriFold. À son déballage, je le découvre dans sa forme dépliée. Le premier contact est donc très agréable.
À lire aussi :
« Je comprends enfin les pliants », MKBHD a acheté un Galaxy Z TriFold et il est séduit par le format
Une personne non avertie pourrait presque croire qu’il s’agit d’une fine tablette. Je tiens à insister sur ce point : les 3,9 mm d’épaisseur du Galaxy Z TriFold lorsqu’il est totalement déplié sont très agréables à tenir en main et rappellent un peu l’expérience d’une Galaxy Tab S11 Ultra.

Samsung Galaxy Z TriFold // Source : Mathéo Grassi – Frandroid

Samsung Galaxy Z TriFold // Source : Mathéo Grassi – Frandroid
Mais ne vous y trompez pas. Surprise (non) ! Ce qui ressemble à une tablette se transforme en smartphone ! Et lorsqu’il est complètement replié, le Galaxy Z TriFold ressemble, de face, au Galaxy Z Fold 7. Avec un petit détail minuscule à noter : l’ÉPAISSEUR !
Quand le Fold 7 (qui ne se plie qu’en deux) s’est rapproché des formats de smartphones classiques faciles à manipuler, le Galaxy Z TriFold est encore loin de cet objectif. En effet, il y a une couche supplémentaire car il se replie deux fois.

Mais Samsung pourrait difficilement faire mieux : s’il cherche à rendre son téléphone plus fin, il risque de devoir sacrifier le port USB-C. Quoi qu’il en soit, l’appareil est vraiment mince lorsqu’il est déplié et la connectique de charge s’intègre parfaitement dans la tranche.
Autre conséquence : les 309 grammes de l’appareil, invisibles en format tablette, se font fortement ressentir lors de son utilisation en mode smartphone. Ce poids concentré accentue vraiment l’impression de « brique » de l’appareil.
Samsung Galaxy Z TriFoldSamsung vs Huawei : deux visions opposées
Vous remarquerez également que Samsung n’a pas du tout la même approche que Huawei, qui a déjà officialisé deux smartphones tri-pliables (Mate XT et Mate XTs).
Chez Huawei, les modèles tri-pliables disposent d’un seul écran qui se plie en accordéon. Ainsi, la même dalle est utilisée pour le mode smartphone, le mode Fold et le mode TriFold. C’est visuellement impressionnant, mais ce design expose constamment l’écran pliable, qui est plus fragile qu’un écran classique.

De son côté, le Galaxy Z TriFold de Samsung choisit une approche différente. Il dispose donc de deux écrans : un écran externe pour l’usage smartphone (6,5 pouces) et un écran interne pour l’usage tablette (10 pouces).
L’écran le plus fragile, celui qui se plie, reste bien protégé lorsque le smartphone est plié, tandis que l’écran externe en verre plus robuste se retrouve sur la face arrière, au centre, lors de l’utilisation du Galaxy Z TriFold déplié. À noter que, contrairement aux modèles de Huawei qui proposent trois formes possibles, le modèle de Samsung n’en propose que deux. La forme intermédiaire Fold n’est pas utilisable car il y a un pan rabattable qui couvre une partie de l’écran.

Pour simplifier, retenez que le pliage est :
- en U chez Samsung (formant un rouleau en escargot quand il est fermé, comme un wrap) ;
- en Z chez Huawei.
Personnellement, je trouve que la formule de Huawei est plus accrocheuse, sa versatilité est un atout. En revanche, la philosophie de Samsung semble plus rassurante sur le long terme, mais l’ouverture du smartphone est moins fluide.

En parlant d’ouverture, il faut également mentionner la fermeture. Pour replier le Galaxy Z TriFold au format smartphone, il faut respecter un ordre spécifique qui n’est pas forcément intuitif.
Il faut d’abord rabattre le volet gauche puis le volet droit. Pendant ma prise en main, j’ai eu tendance à commencer par fermer le volet droit. Et là, cela peut créer un problème ! Le smartphone affiche un message d’erreur et se met également à vibrer.

Il est peu probable que quelqu’un endommage son Galaxy Z TriFold de cette manière, mais j’ai rencontré cette friction plusieurs fois en environ 90 minutes de manipulation.
En dehors de cela, les finitions sont irréprochables et les deux charnières offrent une résistance suffisante pour donner une impression réelle de robustesse.

Notez que vous n’aurez pas une grande liberté si vous souhaitez arrêter le pliage en cours. Souvent, la charnière se remet à plat, comme si des ressorts l’y forçaient.

Les deux pliures qui traversent le grand écran sont visibles selon les reflets de lumière, mais leur texture est à peine perceptible au toucher.
Samsung Galaxy Z TriFoldQuels usages ?
À ce stade, il est clair que le Samsung Galaxy Z TriFold est une véritable prouesse technologique et il est impressionnant sur de nombreux aspects. Toutefois, une question cruciale demeure : à quoi sert réellement ce type d’appareil ?
Pour répondre, je pourrais évoquer le confort d’utilisation offert par le grand écran, qui est véritablement supérieur à celui d’un Fold classique. Je pourrais également mentionner quelques fonctionnalités que l’on connaît déjà, comme la possibilité d’apercevoir un bon aperçu du cliché pris ou d’activer l’écran arrière lors de la prise de vue pour que la personne photographiée réussisse sa pose ou pour un meilleur cadrage en selfie.

Cependant, j’imagine que l’argument principal que Samsung mettra en avant à travers les générations de TriFold sera celui, récurrent, de la productivité. Et ici, le constructeur coréen utilise tout son savoir-faire acquis avec les modèles Fold, accompagné de l’interface One UI. Le multitâche est un réel plaisir avec la possibilité d’afficher jusqu’à trois applications côte à côte verticalement, comme si l’on avait réellement trois smartphones devant soi.
Ce multitâche est par ailleurs sublimé par une gestion intuitive du glisser-déposer. Sélectionner et déplacer du texte ou des images d’une application à l’autre (de la galerie vers l’application Notes, par exemple) est très simple.

Le mode DeX reste un vrai régal. Pendant ma prise en main, je l’ai brièvement utilisé comme un petit écran secondaire pendant que je travaillais sur un PC. La souris se déplaçait sans à-coups entre le téléphone et l’écran. Et avec ce modèle tri-pliable, ce petit écran additionnel est encore plus pratique qu’avec un Fold classique.

Un produit à développer (et démocratiser)
Ces arguments devraient convaincre un public exigeant. Néanmoins, j’espère que Samsung trouvera d’autres cas d’utilisation. En attendant, quant à une partie de mon entourage qui peine à saisir l’intérêt d’un smartphone pliable, je ne les vois pas non plus s’enthousiasmer pour un smartphone tri-pliable.

En résumé, bien que le Samsung Galaxy Z TriFold ne me laisse pas indifférent, il n’a clairement pas encore su répondre à toutes mes interrogations.
Enfin, avec un prix qui pourrait avoisiner les 3000 euros s’il était commercialisé en France, je pense pouvoir avancer que ce ne sera pas demain que ce Galaxy Z TriFold ou ses équivalents tri-pliables remplaceront les smartphones traditionnels.
Bien que ces nouveaux formats soient passionnants, les précédents demeurent toujours pertinents pour la majorité des utilisateurs.

