Renault présente sa solution pour intégrer un moteur essence dans une voiture électrique.
Horse Powertrain, une coentreprise entre Renault et le chinois Geely, présente un moteur thermique compatible avec des plateformes 100 % électriques. Deux variantes de ce moteur ont été présentées : la « Performance » de 74 cm de large et la « Ultra-Compact » de 65 cm de large.

Au cours des dernières années, de nombreuses marques ont lancé des plateformes spécifiquement dédiées aux voitures électriques, ce qui permet de réduire les contraintes techniques liées à la taille d’un moteur thermique et de ses systèmes auxiliaires (refroidissement, échappement, etc.).
Cependant, la croissance du marché entièrement électrique, moins rapide que prévu malgré une hausse des ventes, a conduit plusieurs marques à revoir leurs stratégies et à réintroduire des approches « multi-énergies ».
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Que faire alors des plateformes développées, souvent non rentables jusqu’à présent ? C’est à ce moment que Horse Powertrain entre en jeu. Cette coentreprise entre Renault, Geely et la compagnie pétrolière saoudienne Aramco propose un moteur thermique adapté à ces contraintes particulières.
La compacité est essentielle
Présenté au Salon de Shanghai en 2025 puis détaillé à l’IAA de Munich, ce « Future Hybrid System » se compose d’un moteur essence de 1,5L à quatre cylindres, d’un moteur électrique et d’une transmission, le tout regroupé dans un même bloc.

Il est à noter que les voitures électriques utilisant des plateformes dédiées ont souvent un compartiment avant beaucoup plus réduit que celui des modèles thermiques. Pour s’adapter à cet espace, le système Horse mise sur sa compacité, avec un design plus fin en haut et plus large en bas, garantissant le respect des normes de crash-tests.
Deux versions ont été présentées : la « Performance », avec une largeur de 74 cm et deux moteurs électriques (un situé sur l’arbre de sortie du moteur thermique et un autre sur l’arbre de sortie de la transmission) et la « Ultra-Compact », à 65 cm de large, avec un moteur électrique placé entre le moteur thermique et la transmission.

Horse précise également qu’elle développe des solutions encore plus compactes, dont un moteur trois cylindres qui pourrait réduire la largeur de 7 cm supplémentaires.
Cela permettrait de s’intégrer dans un espace réduit tout en maintenant d’autres équipements déjà en place, comme le système de climatisation. Un autre avantage réside dans le fait de préserver un style a priori intact : la société estime que cette architecture « permet de réduire le porte-à-faux avant de 150 mm par rapport à un groupe motopropulseur hybride classique ».
De nombreuses possibilités
Une autre innovation concerne la polyvalence de ce bloc. En remplaçant le moteur électrique à l’avant, il est possible de transformer une voiture électrique en hybride simple ou hybride rechargeable.
Horse envisage également un autre usage en plein essor : le prolongateur d’autonomie, avec ce bloc essence servant uniquement de générateur pour la batterie, sans lien mécanique avec les roues.

« Les avantages du Future Hybrid System en termes d’encombrement le rendent particulièrement adapté à la conversion des [voitures électriques] en [voitures électriques à prolongateur d’autonomie] à traction intégrale (AWD) », explique la coentreprise franco-sino-saoudienne, « en combinaison avec un moteur présenté près de l’essieu arrière, sans que cela nécessite de modifier d’autres composants du compartiment avant ou sa forme ».
Cette innovation pourrait intéresser plusieurs fabricants qui envisagent la faisabilité d’installer un prolongateur dans leurs voitures électriques, y compris Renault, qui envisagerait son utilisation pour les prochaines générations de Mégane et Scénic E-Tech.

