« PUBG Mobile » : A Londres, l’e-sport sur mobile veut passer au niveau supérieur
Fini les claviers, souris et manettes dans l’e-sport ? Les compétitions sur mobile prennent de plus en plus d’ampleur à travers le monde. Et si cette catégorie est encore moins connue en Europe et en Amérique du Nord, PUBG Mobile compte changer ça, en organisant son championnat du monde, le PMGC, ce week-end à Londres.
Le principe du jeu est simple : il s’agit d’un jeu de tir sur le modèle d’un battle royale – il faut être le dernier à survivre. Sur le papier, malgré une maniabilité différente adaptée aux écrans tactiles de téléphone, PUBG Mobile n’a pas grand chose à envier à sa version PC. Selon plusieurs sources, l’application rassemble près de 30 millions d’utilisateurs actifs chaque mois. « Nous avons commencé la scène e-sport dès 2018, au lancement du jeu, explique James Yang, directeur e-sport au sein de Tencent et de son studio Level Infinite. A l’époque, ce n’était même pas considéré comme un vrai e-sport. » Avec une scène compétitive active, PUBG est aujourd’hui l’un des plus gros jeux e-sport mobile, aux côtés de Mobile Legends ou Honor of Kings (d’ailleurs un autre titre de Level Infinite).
L’e-sport mobile se développe en Asie
Si ces noms ne vous parlent pas, c’est parce que la plupart des joueurs se trouvent plutôt en Asie ou au Moyen-Orient. L’une des raisons principales réside dans l’accessibilité. Dans des pays où une console ou un ordinateur dernier cri peut coûter des mois de salaire, une application gratuite représente un coût d’entrée moindre. Et depuis quinze ans, la plateforme n’a cessé de croître. « Le mobile représente déjà la moitié du marché du jeu vidéo », rappelle James Yang.
« Je suis d’accord pour dire que l’e-sport mobile n’est pas encore grand public en Europe de l’Ouest, reconnaît toutefois le cadre de Tencent. Et c’est en fait l’une des raisons pour lesquelles nous organisons le PMGC à Londres cette année. Nous croyons que l’e-sport mobile a un potentiel incroyable pour grandir encore plus. » Il dresse un parallèle la progression de ce secteur au modèle économique des « free to play », sur lequel in s’appuie d’ailleurs largement : un jeu gratuit, qui tire l’essentiel de ces revenus de la vente de contenus cosmétiques facultatifs ou d’un rationnement du temps de jeu. « C’est un modèle qui a émergé en Asie, il y a dix-quinze ans, et qui n’a pas été compris tout de suite en Occident, estime-t-il. Mais aujourd’hui, c’est très simple à comprendre et c’est un modèle tout à fait accepté. »
« Vous pouvez être le prochain »
Tout n’a pas forcément été rose non plus. Dans le cas de PUBG Mobile, le genre du battle royale, avec ses parties à 100 joueurs en simultané, a posé quelques problèmes d’organisation. Paradoxalement, dans les régions où le jeu mobile est le plus implanté, l’intérêt pour l’e-sport est moindre. « Quand nous avons tenu des événements mondiaux à Dubaï, aucune compétition e-sport d’envergure n’avait encore eu lieu là-bas, se souvient James Yang. Il a fallu expliquer aux gens non seulement ce qu’était PUBG Mobile, mais aussi ce qu’était l’e-sport. » Il y a eu du progrès depuis : le Moyen-Orient, et en particulier l’Arabie saoudite, cherche maintenant à devenir un carrefour de l’e-sport. Le royaume a déjà organisé une coupe du monde cet été, et organisera les premiers Jeux olympiques de l’e-sport en 2027.
D’abord perçu comme une alternative « casual » aux jeux plus complexes, l’e-sport mobile intéresse aussi les équipes professionnelles. En France, Vitality, l’un des plus gros clubs, présente des équipes sur Call of Duty : Mobile, Mobile Legends et Honor of Kings. Et James Yang appelle les joueurs à se lancer. « Notre slogan pour l’an prochain, c’est « vous pouvez être le prochain », encourage-t-il. Nous essayons d’attirer les amateurs dans cet écosystème. Si vous venez assister au PMGC, l’an prochain, vous aurez peut-être votre chance d’y être. » Message reçu pour les quelques 200.000 spectateurs de l’événement.