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Problèmes de vérification de l’âge sur les sites pornographiques

Depuis plusieurs mois, les sites pornographiques sont tenus d’installer des systèmes de vérification d’âge rigoureux pour protéger les mineurs. Toutefois, une étude récente de l’organisation AI Forensics soulève des préoccupations quant à la confidentialité des données sur une application nommée AgeGo, utilisée par des plateformes telles que XVideos et Xnxx.


Depuis plusieurs mois, les sites pornographiques sont contraints d’instaurer une vérification stricte de l’âge des visiteurs. Pour accéder à ces plateformes sans utiliser de VPN, les internautes proposent différentes options, y compris une estimation de l’âge via un selfie. C’est le cas de l’application AgeGo, utilisée par plusieurs sites tels que XVideos et Xnxx. Cette solution, qui se veut garantir le double anonymat, fait cependant l’objet d’inquiétudes selon une étude publiée par l’organisation AI Forensics.

Dans un rapport diffusé mardi, intitulé « AgeGo Age Verification on Pornographic Platforms », l’ONG révèle que les navigateurs transmettent à AgeGo des informations sensibles avant même que l’utilisateur n’ait choisi une méthode de vérification d’âge ou accepté la politique de confidentialité. Les données envoyées incluent l’URL du site consulté ainsi que la vidéo que l’utilisateur souhaite visionner. De plus, le selfie destiné à la vérification est directement transmis aux algorithmes d’Amazon Web Services (AWS), contournant ainsi le serveur d’AgeGo, ce qui va à l’encontre du principe de double anonymat. Paul Bouchaud, expert en audits algorithmiques pour AI Forensics, souligne que cela enfreint les standards définis par l’Arcom.

L’éventuelle conservation des données par AgeGo soulève des questions majeures sur la sécurité. En cas de fuite, des informations personnelles pourraient être associées aux vidéos consultées. Cependant, la question demeure sur la gestion de ces données, et ce manque de transparence suscite des préoccupations. AI Forensics a transmis son rapport à la CNIL et à l’Arcom, qui ont pris l’initiative d’examiner la situation.

Contacté par nos soins, AgeGo n’a pas répondu à nos demandes concernant la conservation des données utilisateurs ou de possibles modifications de son fonctionnement. Ce rapport alimente les craintes quant à la mise en place des systèmes de vérification d’âge, non seulement en France, mais également au Royaume-Uni. Une chercheuse rappelle qu’il n’existe pas de solution définitive et que les bénéfices supposés semblent souvent incertains. En attendant, contourner ces restrictions avec un VPN n’exige pas encore de selfie.