OpenAI « ressuscite » Robin Williams et Malcolm X, une polémique éclate
OpenAI a annoncé qu’elle empêcherait la génération de contenus montrant des célébrités « décédées récemment » si les familles s’y opposent. Ilyasah Shabazz, fille de Malcolm X, a déclaré : « C’est profondément irrespectueux et blessant de voir l’image de mon père utilisé de manière si indifférente et si désinvolte […] ».

Quelques jours après le lancement de son nouveau TikTok entièrement généré par IA, l’entreprise à l’origine de ChatGPT fait face à des accusations d’utilisation non autorisée d’images de célébrités décédées, sans le consentement de leurs familles.
Sora 2, destiné à démontrer la supériorité d’OpenAI dans le domaine de la création de vidéos par IA, semble avoir une approche laxiste vis-à-vis du droit d’auteur. La réutilisation d’images de figures historiques suscite encore plus d’indignation, selon le Washington Post.
« L’human Centipede du contenu »
« C’est profondément irrespectueux et blessant de voir l’image de mon père utilisée de manière si indifférente et désinvolte, surtout quand il a dédié sa vie au rétablissement de la vérité », déclare Ilyasah Shabazz, la fille de Malcolm X. Sur le réseau social d’OpenAI, une vidéo du célèbre militant afro-américain apparaît en train de faire des blagues de mauvais goût ou de se battre contre Martin Luther King.
Plus tôt, Zelda Williams, fille de l’acteur Robin Williams, avait exprimé son mécontentement envers le nouvel outil d’OpenAI. « Arrêtez de m’envoyer des vidéos IA de mon père […] c’est une perte stupide de temps et d’énergie, et, croyez-moi, ce n’est absolument pas ce qu’il aurait souhaité ». Sur Instagram, elle accuse Sora de «transformer les vies humaines en hot-dog ultratransformés abjects » et compare l’IA à un « human centipede de contenu », en référence au célèbre film d’horreur néerlandais.
Face aux critiques, OpenAI a annoncé qu’elle interdirait la création de contenus mettant en scène des célébrités « décédées récemment » si leurs familles s’y opposaient. « Nous pensons que les personnalités publiques et leurs familles devraient avoir le contrôle sur la manière dont leur image est utilisée », a affirmé une porte-parole d’OpenAI. Toutefois, cet engagement semble peu contraignant, dans la mesure où l’entreprise s’accapare le droit d’utiliser l’image de personnes décédées et ne précise pas ce qu’elle entend par « décédés récemment », souligne le Washington Post.
Le risque des fake news
Plusieurs vidéos mettant en scène un Winston Churchill entièrement virtuel faisaient la promotion de compagnies aériennes ou du jeu Call of Duty. Bien que ces situations soient grotesques, elles témoignent de la facilité avec laquelle un logiciel comme Sora peut produire des images truquées susceptibles d’être utilisées à des fins malveillantes.
Pour aller plus loin
Comment Sora 2, le générateur de vidéos d’OpenAI, peut brouiller la frontière entre le vrai et le faux
Déjà confrontée à des controverses similaires pour l’utilisation de personnages de fiction, OpenAI avait initialement ignoré l’autorisation des ayants droit avant de rectifier légèrement le tir via une déclaration de son patron Sam Altman.
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