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Nouveau cap vers la Lune pour l’entreprise pionnière américaine Intuitive Machines

Après être entrée dans l’histoire en devenant la première société privée à se poser sur la Lune, l’entreprise américaine Intuitive Machines espère renouveler son exploit, en réussissant cette fois un alunissage tout en contrôle et en douceur. Une nouvelle sonde doit mettre cette semaine le cap vers la Lune, aux côtés d’autres appareils, dont un satellite de la Nasa destiné à étudier la surface lunaire. La fusée Falcon 9 de l’entreprise SpaceX les transportant doit décoller ce mercredi à partir de 19h02 locales (1h02 jeudi heure française) du Centre spatial Kennedy, sur la côte est américaine. D’autres fenêtres de lancement sont prévues en cas de mauvais temps ou d’éventuel problème de dernière minute.

En février 2024, Intuitive Machines avait réussi à poser une sonde sur le sol lunaire, une première mondiale. Toutefois, en raison d’une défaillance du système de navigation, cette dernière s’était approchée trop vite de la surface lunaire et avait cassé au moins l’un de ses six pieds. Une déconvenue qu’elle espère éviter cette fois avec un nouvel appareil, Athena, envoyé comme le premier pour le compte de la Nasa. Cette dernière a indiqué tenter un alunissage le 6 mars, soit quelques jours après celui prévu par une autre entreprise américaine, Firefly Aerospace, qui doit tenter cette manœuvre complexe le 2 mars.

Une mission focalisée sur les ressources

La sonde Athena transportera divers objets, dont des instruments scientifiques de la Nasa, un engin destiné à mettre en place un réseau cellulaire sur la Lune et un petit robot capable de bondir pour aller explorer des zones difficiles d’accès. Parmi les expériences qui doivent être réalisées, l’agence américaine compte forer le sol lunaire et analyser « les gaz congelés » s’y trouvant, a expliqué lors d’une conférence de presse Niki Werkheiser, chargée du développement de nouvelles technologies à la Nasa. « Ces gaz pourraient constituer une ressource précieuse », a-t-elle précisé, parlant d’une expérimentation qui devrait marquer une « étape cruciale dans la compréhension et l’exploitation des ressources lunaires en vue de futures explorations ».

Avec cette mission, l’agence compte approfondir ses connaissances sur le pôle Sud lunaire, où aucun humain ne s’est jamais rendu, et qui est l’objet de nombreuses convoitises car il s’y trouve de l’eau sous forme de glace. Le tout dans l’objectif de préparer de futures missions humaines prévues avec le programme Artemis. Une perspective qui pourrait toutefois être mise à mal sous la présidence de Donald Trump, qui a semé le doute sur ses volontés de retourner sur la Lune et pourrait préférer faire l’impasse pour concentrer tous les efforts sur Mars.

« Un véritable défi »

Avec cette nouvelle mission, évaluée à 62,5 millions de dollars, Intuitive Machines espère consolider sa position dans un marché en plein essor, les vols vers la Lune se multipliant, tant du côté des gouvernements que de celui des entreprises privées. Pour autant, « se poser sur la Lune est un véritable défi », a rappelé Joel Kearns, haut responsable de la Nasa. L’entreprise devra donc prouver qu’elle est capable de reproduire son exploit de l’an passé, et en mieux. Tout en reconnaissant les difficultés rencontrées lors de la première mission, Trent Martin, d’Intuitive Machines, a assuré que la société avait réalisé de nombreux ajustements, notamment sur l’altimètre chargé d’évaluer la hauteur de l’appareil.

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La Nasa a choisi il y a plusieurs années de charger des sociétés privées, dont cette société texane, de l’envoi de matériel et de technologies sur la Lune : le programme CLPS (Commercial Lunar Payload Services) et destiné à faire baisser les coûts des missions. Ce nouveau lancement d’Intuitive Machines est le quatrième mené dans le cadre de ce programme, auquel participe également la société Firefly Aerospace, depuis janvier 2024. « Nous vivons une période très chargée et passionnante dans le domaine de l’exploration lunaire et bientôt martienne », a salué Niki Werkheiser. Et d’abonder : « Nous nous attendons à une cadence encore plus soutenue à l’avenir. »