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Netflix-Warner ne renchérira pas face à Paramount, confiance maintenue.

Netflix ne compte pas réagir face à l’OPA de Paramount Skydance, selon une lettre des co-directeurs Greg Peters et Ted Sarandos à leurs employés. Pour obtenir le feu vert des autorités de la concurrence, Netflix ne doit pas dépasser les 30 % de parts du marché du streaming avec cette acquisition.


Non, Netflix n’agira pas face à l’offre publique d’achat (OPA) de Paramount. C’est ce qu’ont déclaré Greg Peters et Ted Sarandos, les co-directeurs de la plateforme de streaming, dans une lettre à leurs employés. Cette communication vise à rassurer, mais pourrait être perçue comme une démonstration d’excès de confiance.

Depuis plus d’une semaine, le monde du cinéma est en attente de l’issue d’une bataille d’enchères entre Netflix et Paramount Skydance pour acquérir Warner Bros. Discovery. D’un côté, Netflix propose un accord de 82,7 milliards de dollars pour obtenir certains studios, tandis que de l’autre, Paramount Skydance avance une OPA de 108,4 milliards qui pourrait tout bouleverser. Face à cela, Netflix ne prévoit pas de réponse.

Dans une lettre adressée à ses employés et relayée par Reuters, la direction de Netflix a souhaité faire le point sur l’accord avec Warner Bros. Discovery. Contre toute attente, Netflix a annoncé qu’il ne souhaitait pas surenchérir face à l’OPA de Paramount Skydance et a exprimé sa confiance en cet « accord solide » avec Warner. Cependant, cette même assurance n’est pas partagée par le PDG de Warner Bros. Discovery, qui a reconnu qu’il pourrait renoncer à cet accord si Paramount augmentait encore ses offres.

Malgré cela, Netflix affiche une certaine confiance. Ted Sarandos et Greg Peters affirment croire en cet accord, en la possibilité d’obtenir l’approbation des autorités de la concurrence et en une fusion avec Warner qui garantirait une croissance à long terme. Il est important de rappeler que cet accord n’est pas sans risque. Même si Warner Bros. Discovery choisit d’ignorer l’OPA de Paramount, il devra encore naviguer dans le cadre des autorités de la concurrence aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Europe, ainsi que de réelles difficultés politiques potentielles suivant le soutien de Donald Trump à Paramount.

Pour obtenir le feu vert des autorités de la concurrence, Netflix ne doit pas dépasser 30 % de part de marché dans le secteur du streaming avec cette acquisition. Le géant de la SVoD a préparé ses arguments : « Même après avoir fusionné avec Warner Bros, notre part d’audience ne passerait que de 8 % à 9 % aux États-Unis – ce qui est encore derrière YouTube (13 %) et une potentielle fusion Paramount/Warner Bros. Discovery (14 %)». Ces chiffres sont issus de Nielsen, un spécialiste mondial de la mesure d’audience.

Cependant, une autre perspective existe. Les données de Nielsen correspondent à la part d’audience TV, comprenant les plateformes de SVoD ainsi que les chaînes de télévision publiques et privées. Les détracteurs de cet accord soutiennent qu’il devrait être uniquement question de la part d’audience sur le streaming. Ainsi, selon d’autres analystes, Netflix pourrait atteindre un taux d’un peu plus de 25 % après sa fusion avec HBO Max. Dans cette supposée certitude, Netflix pourrait-il être en train de se voiler la face ?