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NEO propose un robot à 20 000 dollars : ses capacités révélées

1. 1X Technologies accepte les précommandes pour NEO, son robot domestique humanoïde à 20 000 dollars, qui mesure 1,68 m pour 30 kg et dispose d’une autonomie de 4 heures.
2. Le CEO de 1X, Bernt Børnich, déclare : « Les humanoïdes ont longtemps été un objet de science-fiction… puis de recherche, mais aujourd’hui, avec le lancement de NEO, les robots humanoïdes deviennent un produit. »


1X Technologies ouvre les précommandes pour NEO, son robot domestique humanoïde au prix de 20 000 dollars. Annoncé comme le premier humanoïde accessible au grand public capable de réaliser des tâches ménagères, il nécessite cependant qu’un employé de la société observe l’intérieur de votre maison via un casque de réalité virtuelle pour effectuer certaines missions, comme plier du linge.

NEO mesure 1,68 mètre et pèse 30 kilos, avec une autonomie de 4 heures. Il peut soulever jusqu’à 70 kilos et transporter 25 kilos, théoriquement lui permettant de déplacer des objets lourds. Le robot est contrôlable via une application mobile ou par commande vocale, et intègre des fonctionnalités Wi-Fi, Bluetooth et 5G.

Sa structure en polymère souple fait de lui un appareil moins dangereux qu’un robot traditionnel rigide. Avec un niveau sonore de 22 décibels, inférieur à celui d’un réfrigérateur, il n’occasionnera pas de nuisances sonores dans votre salon. La technologie brevetée « Tendon Drive » de 1X utilise des transmissions à tendons pour des mouvements fluides.

Cependant, avec une autonomie de seulement 4 heures, NEO pourrait ne pas être en mesure de gérer efficacement les tâches ménagères tout au long de la journée. En réalité, il faudra envisager 2 à 3 heures de travail effectif avant de nécessiter une recharge. De plus, il n’est pas étanche, ce qui le rend inadapté pour les tâches en extérieur, comme dans le jardin ou sur la terrasse.

Le communiqué de presse de 1X, rempli d’ambitions, présente Bernt Børnich, le PDG, déclarant : « Les humanoïdes ont longtemps été un objet de science-fiction… puis de recherche, mais aujourd’hui, avec le lancement de NEO, les robots humanoïdes deviennent un produit. Quelque chose que vous et moi pouvons toucher. »

L’entreprise décrit NEO comme « l’humanoïde le plus sûr, le plus abordable et le plus performant au monde ». Le robot est censé créer « un espace où nous pouvons profiter du temps passé à la maison, au lieu de rentrer simplement pour travailler ».

Les mains de NEO bénéficient de 22 degrés de liberté, ce qui doit théoriquement lui permettre une dextérité comparable à celle d’un humain. Son corps est recouvert de « structures polymères en treillis 3D personnalisées », offrant une sensation plus douce au toucher qu’un robot classique.

La fonction « Tâches » permettrait aux utilisateurs de « donner à NEO une liste de tâches à exécuter, programmer une heure précise et retrouver un espace plus propre chaque jour ». Par un « simple clic ou commande vocale, NEO se transforme en aide-ménagère personnelle ».

Cependant, le véritable enjeu réside dans le « mode expert ». Pour les tâches que NEO ne maîtrise pas encore, il sera nécessaire de planifier une session avec un « Expert 1X », qui prendra le contrôle à distance du robot via un casque de réalité virtuelle. Cela signifie qu’un employé basé aux États-Unis pourra voir en temps réel l’intérieur de votre domicile grâce aux caméras de NEO. Il pourra écouter vos conversations, observer votre décoration, voir vos enfants jouer et constater le désordre dans votre cuisine.

Bernt Børnich reconnaît cet aspect : « Si vous achetez ce produit, c’est que vous acceptez ce contrat social. Sans vos données, nous ne pouvons pas améliorer le produit. »

Pour garantir la sécurité, plusieurs mesures ont été annoncées :
– Chaque session doit être autorisée.
– Les « anneaux d’oreille » de NEO changent de couleur lorsque qu’un opérateur est connecté.
– L’entreprise peut flouter les visages, une option qui repose sur la confiance.
– Des zones interdites peuvent être définies.

Cependant, toutes ces garanties dépendent de la bonne foi de 1X et de l’absence de failles de sécurité. Aucune entreprise technologique n’est à l’abri d’un piratage ou d’une erreur humaine, surtout lorsque des caméras et micros se trouvent dans votre espace privé.

Le Wall Street Journal a assisté à une démonstration au siège de 1X, révélant que NEO n’a effectué aucune tâche de manière autonome ; tout était sous téléopération.

Les résultats de la démonstration sont révélateurs :
– 2 minutes pour plier une chemise (un humain mettrait environ 20 secondes).
– NEO perd son équilibre en fermant un lave-vaisselle.
– Il tombe régulièrement, ce qui représente un danger potentiel pour les enfants et les animaux domestiques.
– Cuisiner fait partie de ses capacités incapables.

1X a partagé une vidéo montrant NEO ouvrir une porte de manière autonome, mais pour un prix de 20 000 dollars, les utilisateurs s’attendent à plus qu’un simple robot capable d’ouvrir des portes ou de prendre 2 minutes pour plier un t-shirt.

La promesse faite est que NEO pourra gérer « des tâches basiques » et apprendra au fil du temps grâce à des mises à jour logicielles. Dans les faits, cela implique d’acquérir un robot encore largement dépendant de la téléopération humaine, en espérant qu’il devienne un jour réellement autonome.

Deux options d’achat sont disponibles :
– 20 000 dollars en une seule fois (acompte de 200 dollars à la précommande).
– 499 dollars par mois sous forme d’abonnement (pour un minimum de 6 mois).

1X se démarque en lançant les précommandes avant Tesla (avec Optimus prévu pour 2026) et le chinois Xpeng (robot Iron prévu en production en 2026 également). NEO sera livré dès 2026 aux États-Unis et en 2027 dans d’autres régions.

Cependant, être le premier sur le marché ne garantit pas la qualité. C’est le piège courant des produits technologiques surpromis : lancer rapidement un produit médiocre pour capter un marché de consommateurs fortunés, au lieu de perfectionner l’expérience utilisateur.

Tesla Optimus a présenté des démonstrations tout aussi manquées, mais la différence réside dans le fait que Tesla n’a pas encore fixé de prix ni ouvert de précommandes.

Le marché des robots domestiques, malgré ses critiques, s’annonce colossal. Goldman Sachs estime que l’industrie des robots humanoïdes pourrait atteindre 38 milliards de dollars d’ici 2035. D’autres analystes parlent de plusieurs centaines de milliards d’ici 2040.

L’engouement s’explique par des réalités démographiques. Le vieillissement de la population mondiale génère une forte demande d’assistance à domicile. Aux États-Unis, le coût d’une aide à domicile s’élève vite à 55 000 à 70 000 dollars par an pour un accompagnement quotidien. En France, la recherche de personnel devient de plus en plus complexe. Un robot opérationnel coûtant 20 000 dollars, pour une durée de 5 à 10 ans, peut alors devenir rentable.

Les usages sont évidents : personnes âgées nécessitant surveillance et aide, familles avec enfants débordées, personnes à mobilité réduite souhaitant plus d’autonomie. Le potentiel est énorme, et les investisseurs l’ont bien compris (1X a levé des centaines de millions auprès d’OpenAI notamment).

La vision n’est pas en cause. Ce qui pose problème, c’est l’exécution actuelle. NEO représente une étape clé dans la démocratisation de cette technologie, même si cette première version est clairement immature. Dans 5 à 10 ans, des robots domestiques performants et abordables pourraient voir le jour. Mais pour l’instant, ce n’est pas encore le cas.