MoGo 3 Pro d’XGIMI : Qu’a donc en plus ce vidéoprojecteur pour que tout le monde se l’arrache ?

Il crève l’écran, le MoGo 3 3 Pro d’XGIMI ! Lancé à la rentrée, ce vidéoprojecteur LED DLP serait actuellement le plus vendu en France. Son prix assez serré de 499 euros (599 euros avec son pied) serait-il la raison de ce succès triomphal depuis le Black Friday ? Pas seulement. Pour connaître les raisons d’un tel engouement, mais aussi pour savoir si cela vaut la peine de s’en équiper, 20 Minutes l’a testé.

Un nouveau projecteur cylindrique

Sans doute faut-il rendre à César. En 2022, Samsung et son Freestyle cassait les codes dans le domaine de la vidéoprojection. Finis les grosses boîtes souvent disgracieuses à placer au fond de la pièce pour projeter ses vidéos sur le mur du salon, le fabricant démocratisait alors un petit projo de forme cylindrique. Avec son MoGo 3 Pro, XGIMI a su capitaliser sur ce concept.

Le constructeur chinois propose ainsi un appareil lui aussi cylindrique (19,9 x 15,9 x 14,5 cm pour 1,7 kg) qui semble avoir parfaitement capté les attentes du public.

Netflix bienvenue à bord !

Parmi elles, et d’abord, un accès à toutes les plateformes de streaming. Là où Netflix se fait parfois désirer sur ce type d’appareil en n’étant pas pré-installé ou difficilement installable (c’était le cas pour le MoGo 2 Pro), il n’y a cette fois plus de sujet.

Sous Google TV, le MoGo 3 Pro intègre bien Netflix en natif. Il ne faut d’ailleurs que quelques minutes pour qu’une fois déballé et installé via l’application Google Home, le petit projo soit à même de diffuser les séries du moment (et les autres) comme The Madnes, Black Doves ou Cent ans de solitude. Notons que la télécommande du MoGo 3 Pro offre un accès direct à Netflix, prime vidéo et YouTube. Libre à chacun, ensuite, de télécharger les applications nécessaires pour accéder à Disney+, Apple TV+…

Une ergonomie bien pensée

Autres attentes du public pour un projecteur d’appoint : son ergonomie. Là, chapeau bas ! L’appareil parfaitement étudié se compose en fait de deux modules qui se font face. Fixés sur une base coulissante, ils se déboîtent. Le premier module (le projecteur) devient alors orientable et libère le second (les haut-parleurs) qui fait office de socle. Ne reste plus qu’à brancher le projecteur sur secteur qui, connecté en Wifi, accède dès sa mise en route à Google TV.

Cette ergonomie bien pensée permet de projeter traditionnellement sur un mur blanc, mais aussi sur le plafond d’une chambre, avec -attention- un angle d’inclinaison maximale de 130°. Le MoGo 3 Pro ne projettera donc pas tout à fait verticalement. De quoi binge watcher jusqu’à pas d’heure, cependant, bien au chaud sous la couette !

Une fois la séance terminée, ne reste plus qu’à « refermer » le projecteur en associant ses deux modules. Trois avantages à cela : le bloc optique est parfaitement protégé, le projo se transforme ainsi en enceinte Bluetooth qui peut émettre une douce lumière (orange, bleu, jaune, vert, rose, mauve ou aléatoire), et l’appareil devient carrément facile à transporter à l’aide de sa dragonne.

Un pied avec une batterie intégrée

Si vous en avez les moyens, nous ne saurions trop vous recommander de vous offrir pour 599 euros le pack incluant le projecteur et son trépied (qui est par ailleurs vendu 129 euros séparément). D’abord, parce que cet attelage décuple les possibilités de projection : pas besoin de trouver une place sur une table ou un meuble pour installer le MoGo 3 Pro. Et puis, parce que ce pied intègre une batterie de 20.000 mAh qui offre au projecteur (qui ne fonctionne seul que sur secteur), une autonomie jusqu’à deux heures.

L’utiliser monté sur son pied, avec sa batterie, à la maison, permet de le déplacer d’une pièce à l’autre en un rien de temps. Cette liberté de mouvement est excessivement appréciable. Une simple batterie amovible pour le poser sur une étagère aurait été appréciable.

Jusqu’à 5 mètres de diagonale ?

Et la qualité dans tout cela ? XGIMI a sans doute trouvé le juste compromis performances/prix pour là aussi séduire un large public.

Projetant en Full HD (1.920 x 1.080 pixels), le MoGo 3 livre une image très correcte qui ne prétend pas égaler celle de projecteurs plus évolués, comme le Nebula Cosmo 4K SE.

Il est possible en reculant le projecteur suffisamment, d’obtenir une image jusqu’à 100 pouces de diagonale (2,54 m) sans qu’elle soit trop dégradée. XGIMI évoque jusqu’à 200 pouces de diagonale (soit 5 mètres), ce qui nous semble un peu audacieux pour un appareil Full HD. Avec une luminosité de 450 lumens, l’appareil suppose de faire un tant soit peu la pénombre dans la pièce où il est utilisé. Bien qu’il soit possible de choisir un mode d’image (Standard, Utilisateur, Sport ou Jeu -ce dernier mode réduisant la latence) et d’ajuster la luminosité, les contrastes, la netteté et la saturation dans les réglages, il demeure compliqué de profiter d’une « très » belle image, sinon dans le noir.

On regrette ici que le MoGo 3 Pro ne soit compatible qu’HDR10 et ne soit pas HDR10 +, voire Dolby Vision. On apprécie cependant la correction de trapèze et la mise au point automatiques. Dès que l’on pose le projo devant son écran, il ajuste son image en quelques secondes.

Notre text vidéo du Nebula 4K SE

Côté audio, impossible de cautionner « le son surround 360° immersif » ou les « basses puissantes et profondes » vantés par XGIMI sur son site. Bien que le module sonore de l’appareil soit signé Harman Kardon, deux fois cinq watts ne font jamais que dix watts! Et c’est peu surtout si l’on projette une grande image. Mais suffisant pour couvrir le petit bruit du ventilateur intérieur qui reste particulièrement discret (nous l’avons mesuré à près de 35 dB à environ un mètre du projecteur). Et suffisant pour une utilisation ponctuelle.

Car c’est bien à cet usage qu’XGIMI destine son projecteur qui n’est d’ailleurs lesté que d’une prise USB-A et d’une prise mini HDMI (qui pourra nécessiter l’achat d’un adaptateur pour certains périphériques).

Malgré différentes réserves que l’on peut évoquer pour le MoGo 3 Pro, on ne peut que s’incliner face à sa flexibilité, sa simplicité et sa commodité d’emploi. Sans aucun doute, cet appareil n’est-il fait que pour streamer des vidéos sur le mur de son salon, celui d’une chambre d’enfant ou au plafond. Pour regarder une série, un dessin animé, un match ou jouer ponctuellement. Avec lui, YouTube, Netflix, Prime vidéo et quelques autres risquent de tout donner. Les inconditionnels de home cinéma en verront, eux, vite les limites.