Microsoft suspend l’accès de l’armée israélienne : « Nous avons trouvé des preuves »
Microsoft a annoncé ce jeudi 25 septembre « Microsoft a cessé et désactivé un ensemble de services destinés à une unité du ministère israélien de la Défense ». L’armée israélienne a en réalité déjà déplacé les quelque 8 To de données stockées sur les serveurs de Microsoft en août.

C’est sans aucun doute une victoire pour des salariés de Microsoft qui ont manifesté pendant plusieurs mois contre la direction de l’entreprise.
A la suite de premières enquêtes réalisées en début d’année, le journal The Guardian a publié en août un rapport percutant : l’armée israélienne aurait stocké et analysé plus de 200 millions d’heures d’enregistrements téléphoniques de la population de Gaza.
Le jeudi 25 septembre, Microsoft a déclaré : « Microsoft a cessé et désactivé un ensemble de services destinés à une unité du ministère israélien de la Défense ».
L’aboutissement d’une enquête
Cette annonce a été faite par Brad Smith, président de Microsoft, sur le blog de l’entreprise. Il y précise que Microsoft a pu vérifier les informations rapportées par The Guardian et en profite pour saluer ce reportage.
Bien que notre enquête soit toujours en cours, nous avons trouvé des preuves qui corroborent certains éléments du reportage du Guardian. Ces preuves comprennent des informations relatives à la consommation de capacité de stockage Azure par Israël aux Pays-Bas et à l’utilisation de services d’IA.
Microsoft explique que ces vérifications ont pris du temps en raison de sa politique de confidentialité. La société précise qu’elle n’a pas eu accès aux données pour confirmer les dires du Guardian, mais a analysé ses propres documents.
Le groupe dément néanmoins toute implication, affirmant : « nous ne fournissons pas de technologie facilitant la surveillance de masse des civils. Nous avons appliqué ce principe dans tous les pays du monde et nous l’avons réaffirmé à maintes reprises depuis plus de deux décennies. »
Cependant, le rapport du journal britannique soulignait que Satya Nadella, le PDG de Microsoft, avait rencontré des responsables de l’armée israélienne et considérait le partenariat comme « essentiel », et pour Microsoft, « fournir les ressources nécessaires pour le soutenir ».
L’armée israélienne migrerait chez Amazon
Actuellement, The Guardian révèle que l’armée israélienne aurait déjà transféré les près de 8 To de données stockées sur les serveurs de Microsoft en août.
Selon les sources du journal britannique, ces données auraient été transférées sur les serveurs d’Amazon Web Services. Amazon n’a pas souhaité confirmer ou infirmer cette information.

