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Mars : Les scientifiques ont peut-être découvert de nouvelles preuves de vie

La planète Mars a-t-elle abrité des formes de vie ? Cette question, qui taraude aussi bien les scientifiques que les simples passionnés depuis des siècles, demeure toujours un mystère, mais de nouveaux éléments pourraient constituer un début de réponse.

L’enthousiasme provient d’une étude de chercheurs français, américains, espagnols et mexicains, publiée dans la revue PNAS le 24 mars et rapportée par Sciences et Avenir. Ils se sont intéressés aux plus longues chaînes moléculaires organiques jamais prélevées sur la planète rouge.

Un échantillon vieux de 3,7 milliards d’années

Les chercheurs ont analysé en détail un échantillon de 135 grammes récupéré en 2013 par le rover Curiosity alors qu’il arpentait le cratère Gale, qui abritait un vaste lac d’eau douce il y a 3,7 milliards d’années. Conservé précieusement pendant de nombreuses années, il a été étudié sous toutes les coutures grâce à SAM, un instrument cofinancé par le CNES et embarqué sur le rover, qui fait office de laboratoire miniature. Cet instrument comprend notamment un spectromètre de masse, un spectromètre laser et un chromatographe en phase gazeuse.

Les analyses ont ainsi permis d’identifier des molécules organiques composées de dix, onze et douze atomes de carbone. « Jusqu’à présent, seules des molécules organiques contenant au maximum six atomes de carbone avaient été détectées par Curiosity, pointe l’astrochimiste Caroline Freissinet, l’une des principales responsables de l’étude. C’est donc un résultat remarquable. D’autant que plus des molécules sont grandes, moins il y a de chance, statistiquement, qu’elles aient été produites par un processus chimique ». Ces molécules, qui proviennent probablement d’acides gras, pourraient ainsi être d’origine biologique.

Prochaine étape en 2028

Par ailleurs, la quantité de picomoles observée dans l’une des trois chaînes moléculaires, supérieure à celle des deux autres, intrigue particulièrement les chercheurs. « Nous savons que l’une des caractéristiques des systèmes vivants est d’opérer justement des déséquilibres, des distributions moléculaires non statistiques », rappelle Caroline Freissinet, qui souligne néanmoins qu’il est prématuré d’évoquer « une véritable tendance à partir de seulement trois molécules ».

Comme le rapporte BFMTV, la prochaine étape dans cette quête de la vie sur Mars aura lieu en 2028, lorsque d’autres instruments encore plus performants que SAM seront envoyés sur la planète rouge. « C’est à ce moment-là qu’on aura plus d’informations sur l’origine des molécules découvertes », estime Caroline Freissinet.