High-tech

L’UE approuve la fusion Microsoft-Activision menacée par un veto britannique

Ce feu vert est conditionné au respect par Microsoft de mesures proposées par le géant américain pour garantir la concurrence sur le marché des jeux dématérialisés accessibles en streaming. Ces engagements « remédient pleinement aux problèmes de concurrence soulevés par la Commission », a déclaré l’exécutif européen.

Dans un secteur du jeu vidéo en pleine consolidation, Microsoft, qui commercialise la console Xbox, avait annoncé en janvier 2022 le rachat d’Activision Blizzard, éditeur de succès comme « Call of Duty », « World of Warcraft » et « Candy Crush », pour 69 milliards de dollars, un montant record dans ce secteur. La fusion, si elle est menée à son terme, donnerait naissance au troisième acteur de la filière en termes de chiffre d’affaires, derrière le chinois Tencent et le japonais Sony, fabricant de la PlayStation.

La Commission européenne, gardienne de la concurrence dans l’UE, avait ouvert en novembre une enquête approfondie sur cette opération. Mais la procédure aura permis de lever ses craintes.

L’avenir du rachat reste pourtant incertain. Car, pour la première fois depuis le Brexit dans un dossier d’une telle ampleur, Bruxelles et Londres ont adopté des positions divergentes. L’autorité britannique de la concurrence (CMA) a annoncé le 26 avril sa décision de bloquer la méga-fusion, jugeant les risques trop élevés pour la concurrence.

Microsoft avait aussitôt annoncé qu’il ferait appel.

« Les propositions de Microsoft, acceptées aujourd’hui par la Commission européenne, permettraient à Microsoft de fixer les modalités de ce marché pour les dix prochaines années », a estimé Sarah Cardell, directrice générale de la CMA, dans une déclaration transmise à l’AFP. « Nous reconnaissons et respectons que la Commission européenne a le droit d’avoir un point de vue différent, mais la CMA maintient sa décision », a-t-elle insisté.

Le feu vert de Bruxelles devrait cependant fournir des arguments solides à Microsoft pour contester la décision de la CMA devant le Tribunal d’appel de la concurrence (CAT) au Royaume-Uni.