High-tech

L’interdiction des réseaux sociaux aux jeunes Australiens suscite des avis variés.

L’interdiction « pilote » des réseaux sociaux pour les moins de 16 ans en Australie entrera en vigueur mercredi 10 décembre 2025. Pratigya Jena, 19 ans, estime que les réseaux sociaux « ne devraient être interdits que partiellement, car rien n’est tout noir ou tout blanc ».


La mesure est-elle perçue comme « un peu extrême » ou comme « une bonne chose » ? L’AFP a recueilli les réactions d’usagers des réseaux sociaux à travers le monde avant l’entrée en vigueur, mercredi 10 décembre 2025, de l’interdiction « pilote » de ceux-ci pour les moins de 16 ans en Australie.

**Bombay (Inde) : « Rien n’est noir ou blanc »**

Sur le front de mer de Bombay, en Inde, Pratigya Jena, 19 ans, défile avec ses amis les vidéos Instagram d’une influenceuse posant avec un chameau sur une plage. Les réseaux sociaux « ne devraient être interdits que partiellement, car rien n’est tout noir ou tout blanc », estime l’étudiante. Pour elle, la génération Z « fait de grandes choses » sur les réseaux sociaux, « en particulier les jeunes entrepreneurs ».

Dans un parc de la mégalopole, Pratik Bhurke, 38 ans, entraîneur de cricket, pense que la mesure encouragera les enfants « à passer plus de temps à l’extérieur ».

**Berlin (Allemagne) : Permettre de vaincre « l’addiction »**

Dans la capitale allemande, Luna Drewes, 13 ans, considère l’interdiction comme « une bonne chose d’une certaine manière, car les réseaux sociaux montrent souvent une certaine image de ce à quoi les gens devraient ressembler, par exemple les filles doivent être minces ».

Un autre adolescent, Enno Caro Brandes, 15 ans, qui utilise des gants tactiles pour son téléphone malgré le froid, trouve que « une interdiction, c’est un peu extrême, mais ça pourrait vraiment aider à se désintoxiquer ».

**Doha (Qatar) : Une interdiction « facile à contourner »**

Firdha Razak, 16 ans, fait défiler une vidéo générée par intelligence artificielle montrant un bébé chantant et répondant à des questions. Elle n’est pas en faveur de l’interdiction. « C’est vraiment stupide, honnêtement », même si « nous ne pouvons pas faire grand-chose en tant que jeunes de 16 ans » contre une action du gouvernement.

Youssef Walid, 16 ans, estime que ce type de mesure est difficile à appliquer. « On peut utiliser un VPN. On peut facilement contourner et créer de nouveaux comptes », explique-t-il.

**Lagos (Nigeria) : Remobiliser les élèves**

Dans un lycée nigérian, Mitchelle Okinedo révise en relisant ses notes manuscrites. Dans la classe, les téléphones sont interdits. « Je comprends d’où vient l’action du gouvernement (australien). De nos jours, les élèves sont vraiment distraits », affirme-t-elle.

Malgré tout, « nous sommes nés avec ça », ajoute l’adolescente, âgée de 15 ans. « Et je ne pense pas que ce soit quelque chose que je souhaite arrêter ». Sa mère, Hannah, approuve l’interdiction des réseaux sociaux pour les moins de 16 ans. Pour elle, la plupart des parents « n’ont pas le temps de surveiller leurs enfants toute la journée ».

**Mexico (Mexique) : Un endroit qui permet de s’exprimer**

Aranza Gomez, 11 ans, possède depuis un an un téléphone lui permettant d’accéder aux réseaux sociaux. Sans lui, « honnêtement, je serais triste. Je n’aurais pas vraiment de bonne manière de m’occuper », décrit-elle.

Santiago Ramirez Rojas, 16 ans, défile des posts d’actualité sur l’Argentine et les dates de tournée d’un musicien. « Aujourd’hui, les réseaux sociaux sont très importants pour s’exprimer, quel que soit son âge », martèle-t-il. Mais « de nombreux enlèvements commencent en ligne » et « les enfants plus jeunes, âgés de 10 à 12 ans, sont beaucoup plus vulnérables », nuance l’adolescent.

**Sydney (Australie) : Socialiser IRL**

En Australie, les avis divergent au sein des familles. « Je ne pense pas que le gouvernement sache vraiment ce qu’il fait et je ne pense pas que cela aura un impact sur les enfants australiens », affirme Layton Lewis, 15 ans.

Mais sa mère, Emily Lewis, espère que cela aidera les enfants à nouer « de meilleures relations, plus authentiques ». « Ils organiseront de vraies sorties, comme on le faisait avant, pour rencontrer leurs amis en personne et avoir de vraies conversations, plutôt que ces amitiés illusoires en ligne ».