L’IA pousse Google à relancer une centrale nucléaire arrêtée depuis 5 ans.
La centrale nucléaire de Duane Arnold, située dans l’État d’Iowa, a été définitivement mise hors service en 2020 après plus de quarante ans d’exploitation. Microsoft prévoit de remettre en service le réacteur n° 1 de la centrale de Three Mile Island, en partenariat avec Constellation, avec un contrat d’achat d’électricité de vingt ans à compter de 2028.
Duane Arnold : ce n’est pas le nom d’une personne, mais celui de la seule centrale nucléaire de l’État de l’Iowa aux États-Unis. L’installation est à l’arrêt depuis près de cinq ans, mais Google s’apprête à la redémarrer.

*La centrale nucléaire de Duane Arnold. // Source : NextEra Energy*
Après plus de quarante ans d’exploitation, la centrale Duane Arnold a été définitivement arrêtée en 2020. Cependant, la demande en électricité, alimentée par les besoins énergivores de l’intelligence artificielle, fait évoluer la situation. Google a conclu un accord avec l’énergéticien NextEra Energy pour relancer l’installation. Le géant du numérique prévoit d’acheter l’électricité produite pendant 25 ans à partir de 2029, sous réserve des autorisations réglementaires.
Le nucléaire semble devenir la solution privilégiée par les grands acteurs de la technologie. Google n’est pas le seul à vouloir investir dans cette énergie ou à envisager de faire fonctionner une installation déjà à l’arrêt.
## Répondre aux besoins croissants de l’IA
Selon Google dans son communiqué, la remise en service de la centrale nucléaire de 615 mégawatts (MW) représente « la voie la plus rapide pour exploiter pleinement le potentiel de l’énergie nucléaire et répondre à la croissance de l’IA à court terme ». En effet, l’IA est particulièrement énergivore. Actuellement, elle représente environ 1,5 % de la consommation mondiale d’électricité, un chiffre qui pourrait doubler d’ici cinq ans, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Google fait partie des entreprises ayant des besoins exponentiels avec le développement de ses projets d’IA. Pour anticiper cette demande croissante, le groupe choisit de parier sur le nucléaire, une source d’énergie capable de fournir une électricité continue, stable et décarbonée.
## Google et son intérêt pour le nucléaire
En plus de la centrale de l’Iowa, Google et NextEra Energy prévoient d’aller plus loin. Les deux entreprises ont signé un accord pour développer de nouvelles centrales nucléaires aux États-Unis dans les années à venir.
L’intérêt de la firme californienne ne se limite pas aux installations conventionnelles. Google mise également sur les petits réacteurs modulaires, ou SMR (Small Modular Reactors), toujours dans le but de soutenir la croissance de l’IA. Ces réacteurs de nouvelle génération se distinguent par leur format compact. Fabriqués en usine, ils peuvent être assemblés sur site en un temps bien plus court que les centrales traditionnelles.
Leur puissance varie généralement entre 50 et 300 mégawatts, soit beaucoup moins que celle des grands réacteurs. Il y a un an, Google avait déjà annoncé un partenariat avec Kairos Power pour l’achat d’électricité issue de cette technologie. D’autres entreprises comme Amazon et Meta explorent elles aussi la voie des SMR pour alimenter leurs infrastructures énergivores.

*Un petit réacteur modulaire développé par l’entreprise Nuscale. // Source : Nuscale*
Google s’intéresse également à une autre forme d’énergie nucléaire : celle provenant de la fusion. Cette technologie consiste à fusionner les noyaux de deux atomes pour produire de l’énergie, un principe inverse de la fission exploitée aujourd’hui dans les centrales nucléaires. Bien que la fusion soit encore en phase de développement, Google a déjà signé l’achat de 200 MW issus de cette technologie.
## Une autre centrale bientôt remise en service ?
Lorsqu’il est question de relancer une centrale nucléaire américaine, difficile de ne pas évoquer le tristement célèbre Three Mile Island. Située en Pennsylvanie, cette centrale est connue pour l’accident survenu en mars 1979 sur son réacteur n° 2, le plus grave de l’histoire nucléaire des États-Unis.

*La centrale de Three Mile Island. // Source : Constellation Energy*
Cependant, un autre réacteur du site, le n° 1, a continué à fonctionner jusqu’en 2019. C’est ce dernier que Microsoft prévoit de remettre en service. La firme de Bill Gates considère également le nucléaire comme une solution pour répondre aux besoins énergétiques croissants des centres de données et de l’IA. En partenariat avec l’entreprise Constellation, Microsoft a signé un contrat d’achat d’électricité sur vingt ans à partir de 2028.

