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L’Europe présente sa stratégie pour rendre l’électrique abordable face à la Chine.

La quête d’une voiture électrique à un prix abordable, jugée ardue il y a trois ans, connaît un tournant avec l’émergence de nouveaux modèles moins chers sur le marché. Toutefois, cette avancée reste insuffisante pour satisfaire le législateur européen, qui vise à instaurer une nouvelle catégorie de véhicules, plus compacts et financièrement accessibles.

Il y a trois ans, dénicher un modèle de voiture électrique à un prix abordable semblait impossible. Depuis lors, de nombreux véhicules qualifiés de « bon marché » ont vu le jour, mais cela ne suffit pas encore aux yeux des législateurs européens. Leur objectif est de mettre en place une nouvelle catégorie de voitures, à la fois plus compactes et moins coûteuses.

Le secteur automobile européen traverse une période difficile. Les ventes chutent et l’engouement pour les voitures électriques est en deçà des attentes, bien que les chiffres montrent une certaine progression. Cette situation pose des défis considérables pour les fabricants, qui pourraient se trouver dans une position encore plus délicate si les réglementations européennes ne changent pas d’ici peu.

Des entreprises telles que Renault, Stellantis, BMW et Mercedes ont appelé les décideurs européens à modifier leurs objectifs, notamment en ce qui concerne les normes pour les modèles hybrides et l’ouverture aux carburants de synthèse.

L’électrique reste sur la bonne voie

Pour l’instant, Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, refuse de revenir sur la transition énergétique, malgré les pressions croissantes du secteur automobile.

Malgré les défis auxquels le secteur est confronté, Ursula von der Leyen maintient la date d’interdiction des moteurs à combustion thermique pour 2035. Elle a toutefois indiqué qu’une certaine flexibilité pourrait être accordée : « Nous avons offert au secteur plus de latitude pour atteindre les objectifs de 2025 », avec une perspective de révisions possibles en 2035.

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La Citroën ë-C3, disponible pour moins de 20 000 euros, figure parmi les électriques les plus abordables en Europe. // Source : Citroën

Les détails de cette stratégie seront discutés lors du « Dialogue Stratégique européen » programmé pour le vendredi 12 septembre.

L’objectif est de concevoir des véhicules qui soient à la fois efficaces, écologiques et économiques. Cette initiative vise à rendre les véhicules propres accessibles à un large public.

« L’avenir de l’automobile et des modèles futurs doit se tracer en Europe », a affirmé Ursula von der Leyen, insistant sur la nécessité de conserver les chaînes de valeur sur le continent.

Les entreprises, clé de l’électrification en Europe ?

Cette vision se concrétisera par le biais de l’initiative « Small Affordable Cars initiative », qui répond aux demandes de dirigeants comme Luca de Meo (ex-Renault) et Jean-Philippe Imparato (PDG de Stellantis Europe). Ces derniers réclament un soutien européen accru pour démocratiser les véhicules électriques.

Le projet consisterait à établir une nouvelle catégorie de voitures mesurant moins de 3,5 mètres de long, allégeant ainsi les exigences en matière de sécurité et réduisant les coûts. L’ambition serait de développer un équivalent des voitures kei japonaises pour le marché européen.

Le dirigeant de Stellantis Europe privilégie néanmoins les facilités accordées aux entreprises au lieu de subventions directes, en s’inspirant du modèle allemand instauré cette année. Cela pourrait stimuler les ventes aux sociétés, qui représentent une part importante du marché des voitures neuves en Europe.

Une augmentation du nombre de voitures électriques neuves pourrait également entraîner une hausse des véhicules électriques d’occasion dans les années à venir, ouvrant ainsi la voie à une stratégie d’électrification susceptible d’être fructueuse à long terme.