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Les panneaux solaires les plus écologiques au monde dévoilés.

L’entreprise CanadianSolar a lancé plusieurs versions de panneaux photovoltaïques d’une puissance comprise entre 620 et 660 watts-crête, affichant une empreinte carbone de 285 kgCO₂eq/kW. Selon CanadianSolar, ces modules utilisent la technologie à hétérojonction, permettant d’atteindre un rendement de 24,4 % et une garantie de performance de 15 ans.


L’empreinte carbone des panneaux solaires peut être réduite dès leur fabrication. C’est ce qu’a accompli une entreprise qui annonce avoir lancé l’un des modèles les plus respectueux de l’environnement disponibles sur le marché.

Les panneaux photovoltaïques, de par leur simple présence, confèrent un aspect écologique à un bâtiment ou à un site. Cependant, ces équipements ne sont pas neutres en carbone. Leur production jusqu’à leur recyclage peut générer des émissions, qu’elles soient directes ou indirectes. C’est pourquoi une partie des travaux de recherche et développement se concentre sur la diminution de l’empreinte carbone de ces modules.

Récemment, l’entreprise CanadianSolar a présenté une nouvelle gamme de panneaux photovoltaïques, décrits comme l’une des options les plus écologiques du marché.

### Une empreinte de 285 kgCO₂eq/kW

La marque a lancé plusieurs modèles d’une puissance allant de 620 à 660 watts-crête. D’après la société sino-canadienne, ces modules présentent une empreinte carbone particulièrement faible : 285 kgCO₂eq/kW (kilogrammes de CO₂ équivalent par kilowatt), « l’une des plus faibles parmi tous les modules solaires à base de silicium au monde », selon son communiqué.

Cela permet de respecter le seuil requis pour bénéficier de la TVA à taux réduit en France. Ces panneaux utilisent la technologie à hétérojonction, qui combine du silicium cristallin et du silicium amorphe, permettant d’atteindre un rendement considérablement plus élevé que celui des cellules solaires conventionnelles.

### Réduire les émissions en rationalisant le traitement et l’usage du silicium

Dans son annonce, CanadianSolar explique la méthode qui a permis de diminuer ses émissions. Une part significative des optimisations a été consacrée au traitement du silicium. Ce matériau doit passer par plusieurs étapes avant d’être intégré aux modules solaires, notamment un processus de purification chimique qui engendre directement des émissions de CO₂.

C’est par ailleurs l’une des sources d’émissions les plus importantes dans la chaîne de fabrication. Le conditionnement du silicium purifié en lingots constitue également une étape très énergivore.

L’entreprise a augmenté de 20 % le taux d’utilisation des lingots, ce qui a abouti à une réduction des émissions de 9,7 %. En effet, durant la découpe des lingots pour produire des wafers (fines tranches de silicium pour les cellules), près de 50 % de la matière est perdue sous forme de poussière.

CanadianSolar a donc cherché à minimiser cette perte, car cette poudre de silicium ne peut généralement pas être récupérée, bien que des recherches soient en cours pour trouver des moyens de la réutiliser.

Les wafers utilisés dans ces panneaux solaires sont par ailleurs beaucoup plus fins, avec une épaisseur de seulement 110 µm. Cette réduction permet de diminuer la consommation de silicium, conduisant ainsi à une baisse des émissions de 4,5 à 5,5 %.

### Moins d’étapes et moins d’énergie

Outre les modifications liées à la production du silicium, l’ensemble de la chaîne de fabrication a été repensée. Le nombre d’étapes de fabrication a été réduit à 4, contre 13 pour certaines technologies de panneaux solaires.

La consommation d’électricité a également été réduite de 5,7 %, grâce à un fonctionnement à une température maintenue à seulement 230 °C, contre plus de 1000 °C habituellement.

Malgré toutes ces transformations dans le processus de fabrication, la marque promet un rendement parmi les plus élevés du marché, à 24,4 %, ainsi qu’une garantie de performance de 15 ans.

Il reste à voir si la réalité sera à la hauteur de ces promesses, contrairement à certains panneaux de type N, qui pourraient rencontrer des dégradations plus sévères que prévu.