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Leapmotor confirme un prix pour 4 voitures électriques Stellantis en Europe

Les Leapmotor B10 et d’autres modèles seront produits en Espagne, dans l’usine de Figueruelas, près de Saragosse, à partir d’août 2026. Un volume initial de 40 000 unités par an est prévu pour la production de la Leapmotor B10, un SUV électrique d’environ 4,52 mètres.


C’est officiel : les Leapmotor B10 et leurs modèles associés ne seront plus importés de Chine, mais de l’Espagne dès 2026. Cette décision stratégique de Stellantis modifie en profondeur le tarif de ces véhicules électriques : un bonus écologique et l’abolition des frais de douane sont au programme.

Si vous suivez l’actualité de l’automobile électrique, vous êtes sans doute au courant que Leapmotor représente le nouvel atout de Stellantis pour rivaliser avec la domination chinoise sur le segment d’entrée de gamme. Jusqu’à présent, le plan était clair : conception en Chine, importation, puis vente en Europe. Cependant, les droits de douane imposés par l’Europe ont mis un terme à cette approche.

Stellantis a trouvé la solution. Ding Yongfei, le directeur qualité chez Leapmotor, a annoncé une avancée supplémentaire relayée par le média Forococheselectricos : quatre modèles de la marque seront fabriqués directement en Europe, à l’usine de Figueruelas, près de Saragosse. Cela constitue une excellente nouvelle pour les acheteurs français.

### Le jackpot pour le consommateur français

Pourquoi est-ce si crucial que votre prochaine voiture soit assemblée à Saragosse plutôt qu’à Hangzhou ? Ce n’est pas uniquement par patriotisme européen, mais surtout pour des raisons financières.

Actuellement, un véhicule électrique fabriqué en Chine arrivant en Europe est soumis à des droits de douane qui peuvent atteindre plus de 40 %. C’est une « taxe » invisible qui impacte le prix final ou qui diminue les marges des constructeurs. En réalisant la production du SUV B10 en Espagne, Stellantis élimine totalement cette contrainte.

Mais ce n’est pas tout. En France, le **bonus écologique** dépend du fameux score environnemental. En général, si votre voiture a parcouru 10 000 km par bateau et a été fabriquée avec de l’électricité générée par charbon, c’est « non ». En établissant la production en Espagne et en fabriquant les châssis via une coentreprise locale (Lieder Automotive), Leapmotor s’assure presque d’obtenir cette aide de l’État pour ses clients.

Le résultat est sans appel : une voiture moins taxée à l’importation et subventionnée à l’achat. Cela pourrait se traduire par plusieurs milliers d’euros d’économies sur le prix final.

Ce projet n’est pas une simple hypothèse : l’usine de Figueruelas commencera à produire le Leapmotor B10 dès **août 2026**, avec un volume initial de 40 000 unités par an.

Stellantis ne se limite pas à assembler des kits envoyés par bateau (ce qu’on appelle du **CKD**). Une véritable structure industrielle se met en place avec la production du châssis sur place.

### B10, B05, A05… Qui sont ces nouveaux modèles ?

Leapmotor ne viendra pas les mains vides. Voici les modèles qui sortiront des chaînes espagnoles d’ici 2027.

La **Leapmotor B10** est la vedette du programme. Il s’agit d’un SUV électrique de 4,52 mètres (segment C) qui cible directement le cœur du marché. Avec un moteur de 160 kW (218 ch) et une batterie LFP d’environ 67 kWh pour la version haut de gamme, il offre une autonomie solide (entre 360 et 430 km WLTP selon la batterie). Il se positionne face au Renault Scénic E-Tech et au Peugeot E-3008, à partir de 29 990 euros.

Il y aura également le **Leapmotor B05**, un modèle compact récemment dévoilé, prévu pour 2027 à Saragosse. Il mesure 4,43 mètres et viendra rivaliser avec les MG4 et autres BYD Dolphin.

Ensuite, des citadines seront lancées. D’abord la B03X (A10 en Chine), que l’on a déjà aperçue en Chine. Puis l’A05, qui remplacera la Leapmotor T03. Ce seront les modèles d’entrée de gamme, probablement très abordables, car la T03 actuelle est vendue à partir de 16 900 euros en France, et les premiers prix de la B03X en Chine sont également prometteurs.

Leapmotor envisage aussi de lancer ultérieurement une voiture électrique encore plus compacte, probablement sous les 15 000 euros.

### Mais attention, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne

Si les futurs modèles compacts bénéficieront des avantages de la production espagnole, ce ne sera pas le cas pour l’ensemble du catalogue. Le grand SUV familial, le **Leapmotor C10**, restera pour l’instant un produit d’importation « Made in China ». En conséquence, il continuera de subir les droits de douane et ne pourra probablement pas prétendre au bonus écologique français, ce qui le rendra moins compétitif face à un Tesla Model Y ou un Peugeot E-3008.

Autre victime de cette réorganisation : la petite citadine **Leapmotor T03**. Son aventure industrielle en Europe a été brève. Stellantis a stoppé sa production dans l’usine polonaise de Tychy fin mars 2025, après seulement quelques mois d’assemblage.

### Une stratégie différente des concurrents

Plutôt que de laisser BYD ou MG s’approprier tout le marché de l’électrique abordable, Stellantis utilise Leapmotor comme un rempart. En produisant en Espagne, ils transforment une marque chinoise en constructeur « européen » aux yeux des autorités fiscales.

Pour le consommateur, cela implique des voitures techniquement à jour, à des tarifs qui devraient enfin devenir raisonnables, sans les pénalités fiscales associées aux véhicules fabriqués en Chine. Rendez-vous à l’été 2026 pour voir les premiers exemplaires sortir de chaîne.