Le PC « parfait » pour Linux selon son créateur est dévoilé.
Linus Torvalds utilise un PC conçu par Linus Sebastian, basé sur une plateforme AMD Threadripper avec 24 cœurs et 48 threads. Torvalds a spécifiquement demandé une carte Intel Arc pour tester les performances de ce troisième acteur sous Linux.

C’est sans doute l’une des collaborations les plus inattendues de cette fin d’année. D’un côté, Linus Sebastian, célèbre créateur de contenu avec 15 millions d’abonnés sur YouTube. De l’autre, Linus Torvalds, ingénieur finlandais et père du noyau Linux.
Leur partenariat pour assembler le nouveau PC de Torvalds va au-delà du simple divertissement. Linus Torvalds n’est pas un joueur ; il se consacre à la compilation de noyaux. Pour cela, il a besoin d’une machine capable de traiter des merges de code massifs tout en restant totalement silencieuse. Le résultat ? Une tour minimaliste, ultra-puissante, dotée de choix techniques qui défient les conventions habituelles du marketing.
Alors, quelles sont les spécifications du PC de celui qui supervise le développement du noyau Linux ? Une base AMD Threadripper (soit le tout récent 9960X, soit son équivalent 7960X) avec 24 cœurs et 48 threads. C’est impressionnant, mais essentiel. Toutefois, l’aspect le plus fascinant reste ce que Torvalds refuse catégoriquement d’intégrer dans son matériel.
« Je ne touche pas aux machines sans ECC »
Si vous devez retenir une chose de cette vidéo, c’est l’importance que Torvalds accorde à la mémoire ECC (Error Correcting Code). Pour lui, recourir à de la RAM standard (celle que vous avez probablement dans votre PC) pour un travail critique est inconcevable.
Son raisonnement est implacable : la mémoire finira toujours par échouer. « Ce n’est pas une question de si, mais de quand », explique-t-il. Il raconte avoir perdu des jours à traquer ce qu’il croyait être un bogue dans le noyau Linux, pour finalement découvrir que c’était sa barrette de RAM défectueuse. Pour un développeur dont le code fait fonctionner 100 % des supercalculateurs du monde, une telle incertitude est inacceptable.

Il profite de l’occasion pour critiquer le marketing moderne. Non, le « On-die ECC » de la DDR5 destinée au grand public n’est pas suffisant. C’est une protection interne pour les puces, mais pas une garantie de l’intégrité des données d’un bout à l’autre. Torvalds est ferme : « Je ne touche pas aux machines qui n’ont pas d’ECC ». C’est dit. Si votre PC plante ou affiche un écran bleu, ne blamez pas toujours Windows : cela pourrait simplement être votre RAM « gaming » qui a lâché.
« Le gargouillis est plus agaçant » : la haine du watercooling
Une autre exigence non négociable pour Torvalds ? Le silence. Mais pas n’importe lequel. Il refuse catégoriquement le watercooling.

Pourquoi ? Encore une fois, pour des raisons de fiabilité. Une pompe peut tomber en panne, un joint peut fuir. Mais surtout, il déteste le bruit des bulles d’air. « Je trouve le gargouillis plus agaçant qu’un souffle de ventilateur », précise-t-il. La solution choisie est donc un imposant ventirad Noctua monté dans un boîtier Fractal Torrent. C’est de l’ingénierie à l’état pur : de grands ventilateurs qui tournent lentement permettent de déplacer plus d’air tout en produisant moins de bruit. Simple, fiable, et peu enclin à tomber en panne.
La véritable surprise réside dans le GPU. On s’attendait à une carte Radeon ou Nvidia. Il n’en est rien. Torvalds a spécifiquement demandé une carte Intel Arc. Pourquoi ? Il n’en explique pas les détails, mais le message est clair : il veut évaluer les performances du troisième acteur sous Linux.
La configuration exacte (pour les puristes)
Souhaitez-vous la même machine ? Voici la liste des composants, mais préparez-vous à débourser :
Ce que ça nous dit de l’état du PC
Cette configuration est l’antithèse du PC gamer moderne. Pas de vitre latérale pour admirer des lumières (ce PC finira sous le bureau), pas d’overclocking instable, pas de composants tape-à-l’œil.

Linus Torvalds utilise Fedora comme système d’exploitation. Pourquoi ? Parce qu’il recherche un OS qui « fonctionne simplement ». Il ne veut pas avoir à configurer sa distribution, il veut directement se mettre au travail. Cela risque de déplaire aux puristes d’Arch Linux : même le créateur de Linux préfère ne pas passer de temps à configurer son système. « Si vous n’utilisez pas Linux, c’est votre mauvais choix, je m’en fiche », déclare-t-il en conclusion.

