Le Canada a « cédé » face à Trump en renonçant à sa taxe sur les géants de la tech
Sous la pression directe du président américain Donald Trump, le Canada a annoncé dimanche l’abandon de sa taxe sur les services numériques (TSN), quelques heures seulement avant son entrée en vigueur. Le président des États-Unis avait suspendu toutes les discussions commerciales avec Ottawa en fin de semaine dernière : il s’agit d’une victoire diplomatique pour l’administration américaine.
« Le Premier ministre Carney et le Canada ont cédé face au président Trump », a affirmé la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, ce lundi, en conférence de presse. « Le président Trump sait comment négocier et sait qu’il gouverne le meilleur pays et la meilleure économie de la planète. »
Une taxe « scandaleuse »
Adoptée en 2024, la TSN canadienne devait imposer un prélèvement de 3 % sur les revenus générés dans le pays par les grandes plateformes numériques, en particulier les géants américains que sont Google, Apple, Meta, Amazon et Microsoft. Ottawa avait annoncé vouloir l’appliquer dès ce lundi. « C’était une erreur du Canada de vouloir appliquer cette taxe qui aurait affecté nos entreprises de la tech, ici aux Etats-Unis » a ajouté la porte-parole de la Maison-Blanche.
Vendredi dernier, Donald Trump s’était emporté sur Truth Social, dénonçant une « taxe scandaleuse » visant les intérêts américains. « Nous mettons fin à TOUTES les discussions commerciales avec le Canada, avec effet immédiat », avait-il écrit, menaçant également de nouveaux droits de douane punitifs dans la semaine. Face à cette escalade, Ottawa a préféré faire machine arrière, confirmant dans la foulée la reprise des négociations commerciales bilatérales.
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Un précédent inquiétant pour les Européens et le Japon
L’Union européenne, qui applique déjà une forme de taxe numérique dans plusieurs États membres, pourrait être la prochaine cible. « Tous les pays ont besoin d’avoir de bonnes relations commerciales avec les Etats-Unis » a encore ajouté Karoline Leavitt.
Lundi, le président américain a également menacé le Japon. « Ils ne prennent pas notre riz alors qu’ils ont une grosse pénurie », a-t-il lancé sur Truth Social, avant d’annoncer l’envoi imminent d’une lettre officielle, laissant planer la menace de nouveaux droits de douane. Les États-Unis prévoient de réactiver à partir du 9 juillet prochain leurs surtaxes douanières les plus dures contre plusieurs partenaires commerciaux. La décision canadienne pourrait bien renforcer l’efficacité de cette diplomatie économique offensive.
