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L’astronaute handicapé John McFall certifié pour des missions de longue durée dans l’ISS

Le para-astronaute européen John McFall, qui s’entraîne pour être le premier astronaute handicapé à aller dans l’espace, est désormais certifié médicalement pour des missions de longue durée sur la Station spatiale internationale (ISS), a annoncé Daniel Neuenschwander, directeur de l’exploration humaine et robotique de l’Agence spatiale européenne (ESA), ce vendredi. Amputé de la jambe droite au-dessus du genou après un accident de moto quand il avait 19 ans, le Britannique John McFall, aujourd’hui âgé de 43 ans, a été sélectionné en 2022 comme premier para-astronaute.

Cette annonce contraste avec la position de la nouvelle administration américaine, qui s’oppose à toute politique d’inclusion des minorités, rassemblée sous l’acronyme DEI (diversité, équité, inclusion). Cette certification médicale a été délivrée par « tous les partenaires de l’ISS », ce qui inclut les États-Unis, a précisé Daniel Neuenschwander. « Nous entrons aujourd’hui dans un monde qui change un peu, dans une perspective DEI, de celle d’un de nos partenaires dans la Station spatiale internationale », a-t-il reconnu, dans une référence claire à la politique prônée par Donald Trump.

L’annonce de ce vendredi fait suite à la conclusion, fin 2024, de l’étude de faisabilité Fly !, qui a « montré qu’il n’y a pas d’obstacle » à une telle mission, selon Daniel Neuenschwander. À son côté, John McFall a exprimé son « immense fierté » d’endosser un tel rôle, en expliquant qu’au-delà de son cas personnel, il s’agissait d’un « changement culturel ».

Une prothèse à qualifier

Aucune date n’a encore été envisagée pour une mission du para-astronaute, qui exige de passer par encore deux phases, après celle de la certification médicale. Il faudra notamment « qualifier » la prothèse de jambe que John McFall utilisera dans l’espace. Elle doit notamment répondre aux exigences de tout matériel embarqué sur l’ISS.

Le para-astronaute travaille actuellement, avec l’entreprise de prothèse orthopédique allemande Ottobock, à l’adaptation à l’usage dans l’espace d’un matériel existant. Avec des améliorations « qui bénéficieront aux utilisateurs de prothèse » dans la société, a précisé John McFall, en insistant sur le fait que « ce qu’on fait dans l’espace doit aussi profiter aux gens sur Terre ».

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L’autre phase indispensable pour une mission sera de déterminer « le type de recherche et de science » auquel se consacrera le para-astronaute sur l’ISS, a ajouté Daniel Neuenschwander.