Insultes, sexisme et menaces… Le harcèlement visant Elsa Bois a pour but « de l’invisibiliser »

«Elsa Bois de Boulogne »… Voici comme les utilisateurs du réseau social X ont renommé la danseuse Elsa Bois. Harcelée depuis le début de sa relation avec le youtubeur Michou, elle est aujourd’hui célibataire mais toujours visée par de violentes attaques sexistes.
La star du programme « Danse avec les stars » serait, selon le média people Voici, désormais en couple avec son nouveau partenaire de danse dans le programme de TF1 : le champion de natation, Florent Manaudou. Si les principaux intéressés n’ont pas confirmé ou infirmé cette rumeur, pour les masculinistes de X, c’est l’information de trop et qui justifie une nouvelle vague de cyberharcèlement.
« Une femme qui fait du bruit est tout de suite harcelée »
« On a pris la décision mutuelle de se séparer en début d’année après une longue période de réflexion. » Après trois années de relation et des semaines de spéculations sur les réseaux sociaux, il y a plus d’un mois, Michou et Elsa Bois annonçaient leur séparation. Pour fans du créateur de contenu – très majoritairement des hommes –, c’est la jeune danseuse qui est la cause de cette rupture. « Elle a eu son buzz elle est contente », « tu t’es fait avoir Michou », pouvait-on par exemple lire sur le réseau d’Elon Musk. Des messages violents qui touchent toutes les compagnes de youtubeurs, que ce soit Léna Situations ou Chloé Gervais, visées par des vagues de sexisme à chaque fait et gestes.
Présente à la télévision pour danser ou sur les réseaux sociaux, Elsa Bois dérange car elle est une femme. « Sur les réseaux sociaux on ne critique pas son travail… Le souci pour les hommes c’est juste que c’est une femme », explique Laura Pereira Diogo cofondatrice de Stop Fisha. Pas question de faire du favoritisme, toutes sont concernées, « qu’on passe d’une vidéo de maquillage à une vidéo sur des jeux vidéo, on voit qu’elles sont victimes de cyberharcèlement », rajoute-t-elle. En gros, « une femme qui fait du bruit (c’est-à-dire qui existe) est tout de suite harcelée. » Même les femmes aux valeurs traditionnelles
et conservatrices, les « trad wives », très populaires actuellement sur les réseaux, connaissent des vagues de commentaires négatifs sous leurs vidéos. Comme l’explique Laura Pereira Diogo : « Certes, elles ont les mêmes idées que les masculinistes, mais ils veulent juste que les femmes en général prennent moins de place… » Selon les derniers chiffres de l’ONU, les femmes ont ainsi 27 fois plus de risques d’être des victimes de violences en ligne que les hommes.
Modérer, la clef de la paix
En 2024, Stop Fisha a reçu et traité 1.800 signalements de cyberharcèlement. « Les victimes de harcèlement chez nous ont en moyenne 16 ans et leurs bourreaux aussi. On voit surtout que les harceleurs sont des hommes mais il y a aussi quelques femmes. Il est important de noter que l’effet de groupe est très important et que souvent ils ne se rendent pas compte que leurs messages sont violents et qu’ils sont condamnables », note la cofondatrice de l’association.
Nos articles sur le Cyberharcèlement
Face à ce constat de violence sur les réseaux sociaux, l’association émet plusieurs recommandations. Pour celles qui peuvent se le permettre, « il y a ce qui s’appelle des personnes modératrices. Elles peuvent être employées pour trier les commentaires. Cela va éviter les conséquences directes du cyberharcèlement. » Face à l’abandon de X pour contrer les vagues de harcèlement, des initiatives entre bénévoles sont aussi mises en place, l’idée sera d’inonder une publication avec du contenu positif pour faire disparaître petit à petit le contenu négatif.