Google et Apple retirent des apps d’entraide contre la police de Trump
Les applications Red Dot et IceBlock ont disparu de l’App Store et du Google Play Store, permettant de signaler la présence de la police « Immigration and Customs Enforcement » aux États-Unis. Apple a supprimé l’application Red Dot et une autre appelée ICEBlock suite à une réclamation directe du procureur général des États-Unis.
Apple et Google ont récemment supprimé des applications de leurs boutiques en ligne, l’App Store et le Google Play Store. Les applications Red Dot et IceBlock, qui permettaient de signaler la présence des forces de l’immigration, ICE, aux États-Unis, ne sont plus accessibles.
La disponibilité des applications sur les plateformes d’Apple et de Google dépasse le cadre de la concurrence libre ; elle touche aussi à des questions démocratiques. Les disparitions des applications IceBlock sur iPhone, retirée par Apple, et Red Dot sur Android, supprimée par Google, en sont des illustrations.
Ces deux outils permettaient à des utilisateurs anonymes de notifier la communauté de la présence de l’ICE. Cette agence, responsable de l’immigration, a été au centre de nombreuses controverses, notamment pendant le mandat de Donald Trump qui a considérablement accru son budget, le faisant passer de 10 à 75 milliards de dollars.
Plus récemment, 404 Media a rapporté qu’ICE avait acquis des technologies permettant de géolocaliser des centaines de millions de téléphones portables aux États-Unis.
**Apple et Google s’expliquent**
Inspirées par Waze, les applications IceBlock et Red Dot offraient la possibilité de signaler la présence des forces de l’ICE pour alerter les membres de la communauté. Google a expliqué qu’il s’agissait de « la suppression des applications qui partagent la localisation d’un groupe vulnérable après un récent acte de violence à leur encontre lié à ce type d’application ».
Pour Google, les forces de l’ICE sont considérées comme un groupe vulnérable, et ces applis peuvent être utilisées non seulement pour les éviter, mais aussi pour orchestrer des attaques contre elles.
Apple a également supprimé Red Dot et ICEBlock. Selon le procureur général des États-Unis, cité par Fox News, cette action d’Apple a été motivée par une demande directe de sa part.
> « ICEBlock est conçu pour mettre en danger les agents de l’ICE simplement parce qu’ils font leur travail, et la violence contre les forces de l’ordre est une ligne rouge intolérable qui ne peut être franchie. Nous avons contacté Apple aujourd’hui pour exiger de retirer l’application ICEBlock de leur App Store, et Apple a accédé à notre demande. »
Pour le développeur d’ICEBlock, la décision d’Apple constitue une atteinte à la liberté d’expression. Il considère qu’Apple « capitule devant un régime autoritaire ».
**Apple et Google ne montrent aucun signe de combat**
Ce n’est pas une première pour Apple et Google de faire face à des exigences de régimes autoritaires. Les deux entreprises opèrent dans des pays aux régimes variés, devant notamment composer avec la Chine depuis longtemps.
Cependant, sur le sol américain ou en Europe, Apple et Google semblent parfois offrir une résistance aux autorités, comme en témoigne leur longue bataille d’Apple contre le FBI. Cette fois-ci, pourtant, ils ont choisi de retirer les applications sans opposition. La pérennité de Waze est par ailleurs questionnée : historiquement, cette application permet de signaler la présence de la police et pourrait potentiellement être utilisée pour alerter sur l’ICE.
Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a tenté de rallier les géants de la tech à sa cause. Ces derniers étaient présents lors de son inauguration en janvier et, plus récemment, à un dîner en son honneur.

