Google doit verser 51,5 millions d’euros à Twenga.
Le tribunal des activités économiques de Paris a ordonné à Google de verser 51,5 millions d’euros à Twenga, bien que l’entreprise française réclamait 936 millions. La décision fait suite à la reconnaissance d’un préjudice réel entre 2008 et 2017, les juges estimant que les effets des pratiques anticoncurrentielles de Google ont pu perdurer jusqu’en 2022.
La lutte qui se déroule depuis plus d’une décennie entre Google et les comparateurs de prix européens a pris un tournant significatif. Le tribunal des activités économiques de Paris a ordonné à la société américaine de verser 51,5 millions d’euros à Twenga, un montant bien en deçà des 936 millions d’euros requis par l’entreprise française. Les juges ont reconnu l’existence d’un préjudice réel causé par les pratiques anticoncurrentielles de Google, tout en limitant strictement le montant de l’indemnisation.
Twenga, fondé en 2006 et actif sur plusieurs marchés européens, avait enregistré une croissance notoire entre 2008 et 2010, avant que son activité ne soit affectée par la promotion du service interne de Google dans les résultats des recherches. Le tribunal a affirmé que la société pouvait demander réparation pour la période de 2008 à 2017 et a estimé que les effets de ces actions avaient pu persister jusqu’en 2022. Cependant, les juges ont rejeté la méthode de calcul adoptée par Twenga pour évaluer son manque à gagner après 2017, jugée inappropriée pour le dossier.
Cette décision n’empêche pas Google de signaler que le montant décidé est largement inférieur aux demandes initiales. Un porte-parole a déclaré à l’AFP : « C’est la deuxième décision du tribunal à rejeter la plupart des dommages-intérêts demandés, ce qui illustre le caractère excessif de cette plainte. » Il a également précisé que « les changements apportés par Google en 2017 ont mis fin aux pratiques et fonctionnent comme prévu ».
Ce jugement intervient dans un contexte où les sanctions à l’encontre de Google se multiplient en Europe. La décision du tribunal parisien fait écho à l’amende de 2,42 milliards d’euros infligée en 2017 pour abus de position dominante dans les comparateurs de prix. En juin, le même tribunal avait déjà condamné Google à verser 2,2 millions d’euros au comparateur Acheter Moins Cher, un montant encore éloigné des 266 millions prévus. De son côté, l’Union européenne a récemment imposé une amende de 2,95 milliards d’euros au groupe pour des pratiques dans la publicité en ligne, en sus d’une sanction de 4,1 milliards prononcée en 2018 concernant Android.

