Galileo : Le GPS européen utilisé par tous sans le savoir
Le système de positionnement par satellite Galileo est en service depuis 2016 et a atteint sa capacité opérationnelle maximale en septembre 2024. En janvier 2024, plus de 4 milliards d’appareils étaient équipés d’un récepteur pouvant utiliser Galileo en parallèle des autres systèmes de positionnement par satellites.

Invisible mais omniprésent, le système de positionnement par satellite Galileo, équivalent européen du GPS américain, est opérationnel depuis 2016, bien qu’il n’ait atteint sa pleine capacité qu’en septembre 2024. Ce réseau, créé pour garantir l’indépendance de l’Europe en matière de géolocalisation par satellites, continue de se développer. La récente mise en orbite de deux nouveaux satellites par Ariane 6, depuis le Centre spatial guyanais à Kourou, en témoigne.
Actuellement, 33 satellites Galileo – dont tous ne sont pas actifs – évoluent à une altitude de 23.222 km, offrant une précision de localisation d’un mètre. Le nombre d’utilisateurs est en réalité bien supérieur à ce que l’on pourrait imaginer (et il est probable que vous en fassiez partie).
Bien que le terme « GPS » soit souvent utilisé de manière générique pour désigner la géolocalisation, il ne s’agit que d’un des systèmes de positionnement par satellites (GNSS) disponibles quotidiennement. En plus du système américain, dont l’accès est libre depuis 1994, on trouve le système russe Glonass, le système chinois Beidou et, bien sûr, Galileo, administré et financé par la Commission européenne.
Lorsque qu’un appareil est équipé pour capter les signaux de ces différents systèmes, « les récepteurs calculent une seule position en utilisant les [différentes] constellations disponibles », indique le Cnes sur son site. Ainsi, votre smartphone n’utilise pas uniquement un seul système, mais les quatre simultanément.
De nombreux appareils connectés compatibles
En conséquence, vous utilisez forcément Galileo, que vous en soyez conscient ou non. En janvier 2024, plus de 4 milliards d’appareils étaient dotés d’un récepteur, leur permettant de fonctionner en conjonction avec les trois autres systèmes. Cela inclut tous les smartphones commercialisés sur le marché unique européen, garantis compatibles avec le « GPS européen ».
À ce jour, 2.476 modèles de téléphones et de tablettes peuvent recevoir les signaux de Galileo, d’après le site officiel qui liste les différentes applications du système européen, où vous pouvez vérifier si votre smartphone est compatible. Si votre appareil l’est, l’application GPSTest pourra vous indiquer quelle constellation de satellites il « capte » au moment de son utilisation.
Votre smartphone n’est d’ailleurs pas l’unique appareil capable de se connecter à Galileo. Près de 400 modèles de « dispositifs portables et sportifs », principalement des montres connectées, des Apple Watch aux montres GPS prisées par les coureurs et les randonneurs, sont compatibles avec le système européen.
Permettre la navigation en tout genre
Les systèmes de positionnement par satellites sont également intégrés dans les automobiles. Actuellement, 59 marques de voitures, comprenant les plus connues en France, ont fourni « presque tous leurs modèles » de récepteurs Galileo. De nombreux GPS portables utilisent également cette technologie, tout comme certains dispositifs embarqués permettant de régler les péages. Sur la route, Galileo est aussi employé dans la gestion des flottes de véhicules ou des péages et contribuera, dans un avenir proche, à l’essor de la conduite autonome et des véhicules connectés, selon le site UseGalileo qui répertorie tous les usages de Galileo.
En dehors des routes, le système de positionnement par satellites européen est utilisé pour la navigation et la sécurité de divers types de navires, pour la gestion du trafic et la signalisation ferroviaire, ainsi que pour la navigation aérienne, les drones, et les machines agricoles. De nombreuses puces offrant un service de géolocalisation intègrent également Galileo.
Une aide dans la recherche et le sauvetage
À l’instar des autres systèmes de positionnement par satellites, Galileo propose un service de recherche et sauvetage des personnes disparues en mer ou en montagne. Au total, 36 modèles de balises de détresse, qu’elles soient individuelles, maritimes, ou aériennes, sont compatibles avec le « GPS européen », réduisant le délai de localisation après l’activation de la balise de trois heures à dix minutes, d’après UseGalileo.
Galileo est également activé automatiquement dans la plupart des pays de l’Union européenne (UE) lorsque vous appelez le 112, le numéro d’urgence européen, depuis un téléphone mobile, indique l’Agence spatiale européenne (ESA). Le même principe s’applique dans les voitures : si vous avez acheté un véhicule neuf dans l’UE après mars 2018, vous avez sûrement remarqué qu’il est doté d’un système d’appel d’urgence qui se déclenche automatiquement en cas d’accident grave. Relié directement aux services de secours, ce dispositif — appelé eCall — transmet votre position via les GNSS, y compris Galileo. Dans l’UE, 34 marques automobiles ont équipé tous leurs modèles de ce système.
Il est donc évident que Galileo, destiné à un usage civil – à la différence du GPS, développé pour des applications militaires – est impliqué dans de nombreux aspects de notre vie quotidienne, au-delà de ces exemples. Est-il destiné à agir dans l’ombre de son homologue américain ?

