High-tech

Etats-Unis : Un homme tué par balle « témoigne » grâce à l’IA au procès de son meurtrier

L’intelligence artificielle a été utilisée dans un tribunal américain pour faire revivre un homme victime d’un homicide. Christopher Pelkey, 33 ans, est mort en avril 2021 à Chandler, dans la banlieue de Phoenix (Arizona), tué par balle lors d’un accrochage routier. Lors de l’audience qui a eu lieu le 1er mai, une séquence vidéo présentant la voix et le visage de la victime, recréés par l’intelligence artificielle, a permis de livrer une déclaration face au tribunal, rapporte ABC15.

L’initiative vient de la sœur de la victime. Elle devait préparer une déclaration après que le procès initial de 2023 a dû être rejugé cette année. Si elle avait bien en tête tout ce qu’elle souhaitait dire, elle ne cessait d’entendre la voix de son frère. L’idée lui est donc venue de le faire parler. Aidée par son mari, elle s’est donc tournée vers l’IA.

De nombreuses personnes contactées

« Je suis une version de Chris Pelkey ​​recréée grâce à l’IA qui utilise ma photo et mon profil vocal », explique dans la vidéo la version IA de l’homme. Pour alimenter le programme, sa sœur a contacté de nombreuses personnes : de son professeur d’école primaire à sa compagne de bal de fin d’année, en passant par les soldats aux côtés desquels il a servi en Irak et en Afghanistan, détaille NPR.

La séquence reprend de véritables clips vidéo pris par la victime, et même une vraie photo prise avec un filtre « vieillesse » « N’oubliez pas que vieillir est un don que tout le monde n’a pas, alors acceptez-le et arrêtez de vous soucier de ces rides », précise la version IA de Chris Pelkey avec humour.

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Le pardon de la victime

Dans cette vidéo, qui est une première en Arizona et probablement aux Etats-Unis, la victime accorde son pardon au meurtrier, ajoutant que « dans une autre vie, nous aurions probablement pu être amis ». La vidéo s’est terminée par un adieu à sa famille. « Bon, je vais aller pêcher maintenant », a-t-il ajouté.

Pour la famille, il s’agissait de rendre hommage à la victime et de rappeler l’ampleur du vide laissé par sa disparition. Ce témoignage numérique n’a pas valeur juridique, mais il a bouleversé l’audience. Le juge a noté dans ses conclusions qu’il a « adoré cette IA ». Il a été moins tendre avec le meurtrier, le condamnant à dix ans et demi de prison pour homicide involontaire.