États-Unis : Deux momies égyptiennes vieilles de 3.000 passées au scanner 3D par des chercheurs
Chaque momie possède de nombreux secrets qui nous permettent d’en savoir plus sur la personne ainsi embaumée, une pratique réservée aux personnes aisées, mais aussi sur l’Égypte antique tout entière. Le musée d’histoire naturelle Field de Chicago (États-Unis) possède et expose 26 momies, et récemment deux d’entre elles ont eu droit à un traitement de faveur.
En septembre 2024, des chercheurs ont en effet scanné les sarcophages de deux momies en 3D. Les premiers résultats ont permis d’en apprendre plus sur les méthodes de momification et sur l’identité de ces défunts, rapporte CNN.
Des pratiques d’embaumement éclairées
« D’un point de vue archéologique, il est extrêmement rare de pouvoir étudier l’histoire du point de vue d’un seul individu », a rappelé Stacy Drake, responsable des collections de restes humains au musée. On savait par exemple que le rituel de momification passait par une ablation des organes internes, à l’exception du cœur. Ils étaient ensuite placés dans des vases canopes.
Avec les scans en 3D de l’intérieur des momies, les scientifiques ont remarqué que certains embaumeurs réinséraient ensuite les organes dans les corps. Certains se trouvaient ainsi dans des paquets contenant aussi des statues de cire représentant les fils d’Horus servant à protéger chaque organe : Imsety (foie), Hapy (poumons), Duamutef (estomac) et Qebehsenuef (intestins).
Un cercueil sur mesure
Les scans ont permis d’en apprendre plus sur l’une des momies star du musée : Lady Chenet-aa. Cette femme appartenant vraisemblablement à l’élite a vécu il y a environ 3.000 ans, sous la 22e dynastie égyptienne. Les chercheurs ont découvert qu’elle serait décédée aux alentours de la quarantaine. L’analyse de son cercueil a confirmé qu’un soin particulier a été apporté à son embaumement.
Plus exactement, les chercheurs compris comment le corps avait été placé dans le sarcophage, ce qui restait jusque-là un mystère. Il apparaît ici que la momie aurait été insérée debout. Un cartonnage aurait été utilisé puis ramolli pour que l’enveloppe soit moulée autour du corps, avant d’être refermée, lacée et recouverte d’enduit. Aucune trace de maladie n’a été identifiée.
Si Lady Chenet-aa a bénéficié d’un cercueil fabriqué spécialement pour elle, tous n’ont pas eu cette chance. Un adolescent de 14 ans a ainsi bénéficié d’une enveloppe bien trop grande pour lui. « Il était possible d’obtenir un cercueil à prix réduit en empruntant ou en utilisant celui de quelqu’un d’autre », suggère Stacy Drake.