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Essai du GAC Aion V électrique, première voiture chinoise en Europe

GAC, fondée en 1954, reste largement méconnue malgré son histoire notable. Le GAC Aion V est proposé à partir de 35 990 € et disposera d’une couverture complète du marché européen d’ici 2028.

Les marques chinoises se multiplient sur le marché européen, cherchant à exporter leurs voitures électriques et hybrides. Si des entreprises comme BYD ou MG commencent à être reconnues par le grand public, d’autres restent relativement inconnues.

C’est notamment le cas de GAC. Bien qu’elle ait été fondée en 1954, cette société reste en grande partie méconnue. Pourtant, son histoire est fascinante, comme nous l’avons déjà expliqué.

Pour aller plus loin
Découvrez l’histoire incroyable de GAC, le constructeur chinois qui vendait des Peugeot en Chine il y a 40 ans et qui fait son entrée en Europe.

GAC fait son arrivée en Europe. Après une première présentation au Mondial de Paris 2024, la marque profite de l’IAA de Munich pour annoncer son expansion en Europe et invite quelques médias, dont Frandroid, à découvrir leur gamme.

Pour aller plus loin
Nous avons essayé le GAC Aion V, un petit SUV électrique qui pourrait attirer l’attention en Europe.

Parmi les deux véhicules électriques qui débarqueront en Europe, nous avons testé le GAC Aion V, un SUV électrique qui entre dans un segment déjà très concurrentiel. Peut-il se distinguer ? Nous avons pris le volant pour le découvrir.

Fiche technique

Modèle GAC Aion V
Dimensions 4,60 m x 1,88 m x 1,69 m
Puissance (chevaux) 203 chevaux
Niveau d’autonomie Conduite semi-autonome (niveau 2)
Vitesse max 160 km/h
Taille de l’écran principal 14,6 pouces
Prise côté voiture Type 2 Combo (CCS)
Fiche produit

Extérieur : un style dans la norme

Mesurant 4,61 m de long pour 1,88 m de large et 1,67 m de haut, le GAC Aion V se positionne dans la catégorie des SUV électriques familiaux, un segment déjà très encombré, ce qui impose à ce modèle de se démarquer visuellement.

GAC Aion V // Source : GAC

La carrosserie est caractérisée par des lignes cubiques qui pourraient presque évoquer un Land Rover, une comparaison flatteuse pour GAC.

Conçu en Italie, l’Aion V présente une face avant épurée, où l’absence de calandre est compensée par un bouclier travaillé et des phares à double griffe lumineuse.

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GAC Aion V // Source : GAC

Le profil est classique, avec des bas de caisse de la même couleur que la carrosserie et un vitrage arrière qui se décroche pour souligner les épaules et les élégantes jantes de 19 pouces. À l’arrière, également très vertical, on retrouve des éléments visuels similaires : inserts noirs laqués pour élargir visuellement la lunette, feux verticaux avec doubles griffes et quelques plis ici et là.

Au final, GAC présente un modèle propre et contemporain. Bien qu’il ne redéfinisse pas les standards en matière de design, il a une apparence satisfaisante et s’intégrera facilement sur la route.

Habitacle : une philosophie très chinoise

L’entrée dans l’habitacle du GAC Aion V offre une première impression généralement positive : bien que la présentation ne soit pas révolutionnaire, elle est agréable visuellement. Cependant, quelques choix, comme des poignées en plastique imitant le chrome ou des surpiqûres assez kitsch sur les contre-portes, peuvent laisser à désirer, même si presque toutes les surfaces accessibles au toucher sont rembourrées.

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GAC Aion V // Source : GAC

Le style de l’habitacle est classique, avec un tableau de bord très horizontal, agrémenté en son centre d’un écran de 14,6 pouces. La console centrale dispose de deux emplacements pour smartphones, dont l’un est pourvu d’un chargeur à induction de 50 W. Une originalité : la version haut de gamme est dotée d’un réfrigérateur à la place du rangement central.

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GAC Aion V // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

En matière d’habitabilité, le véhicule répond aux attentes du marché chinois, avec un espace généreux à l’arrière : il est tout à fait possible d’étendre les jambes et le dossier peut s’incliner jusqu’à 137°, presque à plat. Un large toit vitré (avec velum occultant) offre une bonne luminosité.

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GAC Aion V // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

En revanche, le coffre se limite à 427 litres, une capacité plutôt modeste pour sa catégorie. Par exemple, un Renault Scénic E-Tech, plus court de 13 cm, propose 440 litres, tandis qu’un Volkswagen ID.4, de taille comparable, affiche 543 litres. De plus, il n’y a pas de coffre avant (frunk) pour augmenter cette capacité.

Infodivertissement : un tout-écran assez générique

Comme l’indiquent l’absence de boutons sur le tableau de bord, le GAC Aion V est principalement contrôlé via son écran central de 14,6 pouces.

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GAC Aion V // Source : GAC

Lors de notre essai, nous n’avons pas eu l’occasion de tester en profondeur l’interface, qui nous a semblé plutôt commune – notamment pour une voiture chinoise. D’autres marques comme BYD, Leapmotor ou Xpeng adoptent également ce type d’interface avec une page d’accueil, des raccourcis en bas et des menus déroulants.

Cette interface pourrait déstabiliser les clients européens, mais nous pensons qu’ils pourraient s’y habituer. Apple CarPlay est disponible, mais Android Auto n’est pas encore proposé ; GAC affirme qu’ils travaillent sur ce point.

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GAC Aion V // Source : GAC

Le conducteur dispose d’un écran LCD de 8,88 pouces pour afficher les informations de conduite. Rien de révolutionnaire ici, mais l’interface présente une hiérarchisation et une quantité d’informations mieux organisées que dans de nombreuses voitures chinoises, permettant une lecture facile. Quelques commandes sur le volant à double branche peuvent servir de raccourcis.

Bien que la navigation connectée dispose d’un planificateur d’itinéraire, celui-ci ne fonctionnait pas lors de notre essai. Heureusement, l’Aion V est compatible avec les mises à jour à distance (OTA), ce qui devrait résoudre ce problème à l’avenir.

Conduite : le confort avant tout

La fiche technique du GAC Aion V est simple, car le SUV n’est proposé qu’avec une seule motorisation : un moteur avant de 150 kW (204 ch) et 210 Nm de couple. Les données concernant le poids ou l’accélération ne sont pas disponibles ; il est simplement précisé qu’il peut atteindre 160 km/h.

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GAC Aion V // Source : GAC

Pour ce qui est de la conduite, le GAC Aion V donne l’impression d’un confort typiquement chinois, avec une préférence marquée pour le confort au détriment du dynamisme.

Cette sensation se manifeste dès que l’on s’installe dans le siège conducteur, qui est remarquablement moelleux. En conduisant, on constate que la réponse de l’accélérateur est douce, la direction est très légère et le freinage régénératif, même à son niveau maximum, implique souvent d’utiliser la pédale de frein, une action qui fait du sens au niveau du ressenti.

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GAC Aion V // Source : GAC

Bien que notre essai sur une courte distance ne nous ait pas permis de tester les limites de l’Aion V, la tenue de route et la prise de roulis n’ont pas soulevé de critiques. Le confort général est satisfaisant, mais les bruits de l’air deviennent présents au-delà de 110 km/h.

Côté technologies d’assistance à la conduite, GAC propose de série le nécessaire pour une conduite semi-autonome de niveau 2, incluant un régulateur de vitesse adaptatif et un maintien de voie actif. Un court trajet sur l’autobahn nous a permis d’expérimenter ces fonctionnalités, offrant une réponse naturelle et rassurante durant cette courte période.

Recharge, autonomie et consommation : une plutôt bonne surprise

La simplicité se poursuit avec le système de batterie de l’Aion V, qui ne propose qu’un seul choix : un pack LFP (lithium-fer-phosphate) de 75,26 kWh, offrant une autonomie de 510 km selon le cycle WLTP.

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GAC Aion V // Source : GAC

La consommation est de 16,7 kWh/100 km, incluant les pertes de recharge. Ce chiffre reste conforme aux standards européens, même si certains concurrents affichent des performances supérieures. Par exemple, le Peugeot E-3008 annonce 520 km WLTP avec une batterie de 72 kWh, le Volkswagen ID.4 offre 566 km avec sa batterie de 77 kWh, et le Tesla Model Y promet 500 km avec une batterie de 64 kWh.

Concernant notre essai de 30 km, incluant un passage sur autoroute à vitesse illimitée, nous avons relevé une consommation de 19,8 kWh/100 km, ce qui donne une autonomie théorique totale de 380 km.

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GAC Aion V // Source : GAC

Puis, en matière de recharge, le GAC se montre compétitif. Bien qu’il soit basé sur une architecture classique de 400 volts, il offre une recharge allant jusqu’à 180 kW en courant continu, permettant de passer de 10 à 80 % en seulement 24 minutes, un chiffre compétitif que nous n’avons pas eu l’occasion de vérifier. Sur une wallbox, un chargeur de 11 kW complète la recharge en 8h30.

Prix, concurrence et disponibilité : encore un peu de patience

Ce GAC Aion V vous intéresse ? Malheureusement, ce modèle n’est pas encore disponible à la vente en France. GAC a annoncé son arrivée en Pologne, au Portugal et en Finlande lors du Salon de Munich, mais nous devrons patienter. La marque garantit « une couverture complète du marché européen d’ici 2028 ».

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GAC Aion V // Source : GAC

En attendant, cet Aion V est affiché à partir de 35 990 €, un prix relativement compétitif compte tenu de l’équipement fourni : presque tout est de série, en prime d’une garantie généreuse de 8 ans / 160 000 km pour la voiture et de 8 ans / 200 000 km pour la batterie.

Cela dit, l’Aion V arrive dans la catégorie la plus compétitive : celle des SUV électriques familiaux. Ce segment est dominé par le Tesla Model Y, mais le Volkswagen ID.4 et le Skoda Enyaq y sont en concurrence, tout comme des modèles français tels que le Peugeot E-3008 et le Renault Scénic E-Tech. Des propositions chinoises comme le Xpeng G6 et le Smart #5 pour la technologie, ou le MG5 EV pour son excellent rapport qualité/prix, compliquent encore la tâche de l’Aion V. Il lui faudra donc se battre pour se faire une place.