Essai de la Xpeng G6 2025 : recharge en 12 minutes, performances rivalisant avec Tesla Model Y.

Le Xpeng G6, capable de charge en 12 minutes, a été beaucoup apprécié lors de son lancement en France en 2024. Ce modèle a prévu en France 3 600 ventes d’ici la fin de cette année, avec 70 % de ces ventes représentées par le SUV G6.

À son lancement en France en 2024, le Xpeng G6 avait suscité un réel engouement au sein de la rédaction. Comment ne pas être séduit par sa version désormais améliorée, capable de se recharger en 12 minutes tout en conservant son prix ?

La dernière innovation de ce constructeur chinois présente des atouts convaincants afin de séduire les passionnés de SUV tout confort prêts pour des voyages sur routes. Voici notre essai sur les routes de Bavière, en préambule au salon de l’auto de Munich.

Le développement rapide des nouvelles marques de voitures électriques sur notre marché est souvent proportionnel à leurs tempos de recharge annoncés : c’est effectivement fulgurant !

Ce constat s’applique à Xpeng, qui, il y a deux ans, était encore méconnu ici (sauf pour les connaisseurs) et qui prévoit désormais 3 600 ventes en France d’ici la fin de l’année, grâce à un réseau solide de 70 points de vente physiques. Parmi ces ventes, 70 % concernent le SUV G6, tandis que 30 % sont destinées à son grand frère, le G9, également révisé pour cette rentrée.

Le G6 se positionne comme le concurrent direct du Tesla Model Y, affichant des dimensions similaires (4,76 m de longueur) et des caractéristiques techniques comparable.

Cependant, une différence notable se manifeste au niveau de la recharge, où cette jeune entreprise de Guangzhou (Canton) se distingue depuis ses débuts ici. Avec une batterie de 800 volts de grande capacité, le G6 était déjà rapide à charger. Il devient aujourd’hui l’une des références du marché grâce à un temps impressionnant de 12 minutes pour passer de 10 à 80 % de l’autonomie. 12 minutes ! De quoi pratiquement faire oublier la question du temps de recharge comparé à un plein d’essence.

Xpeng G6 2025Fiche technique

Xpeng G6 2025Design : le galet s’affine

Pour se démarquer d’emblée, une évolution technique doit s’accompagner de modifications esthétiques. Le designer franco-algérien Rafik Ferrag, en charge du design créatif de la marque, précise que 300 personnes se consacrent au design chez Xpeng, réparties entre deux studios à Guangzhou et Shanghai. L’intelligence artificielle est utilisée quotidiennement, allant même jusqu’à élaborer la présentation lors de notre conférence de presse – utile pour nous convaincre ?

Quoi qu’il en soit, les modifications apportées à la silhouette très arrondie du SUV chinois visent à dynamiser des lignes qui en avaient réellement besoin, notamment avec la ligne de LEDs (1 942 mm de large) qui traverse la face avant. Déjà vue, certes, mais efficace.

Un petit spoiler arrière a été intégré à la base de la lunette, ajoutant 5 mm à la longueur totale. Le diffuseur arrière a été repensé et les arches de roues sont peintes à la couleur de la carrosserie. À vous de juger l’évolution vers un design plus sportif. En tous les cas, le Cx de la version Performance est confortable avec une valeur de 0,248.

Une nouvelle teinte mauve, dénommée Gris Améthyste (option à 800 €), fait son apparition. C’est celle de notre véhicule d’essai. Une version Black Edition, peinte en Noir de Minuit, épurée et sportive avec de nombreux détails en noir, est également proposée.

Xpeng G6 2025Habitabilité : en mode XL

L’habitacle, dans une ambiance lumineuse et totalement blanche, peut être modifié pour inclure une teinte plus classique, passant au gris sombre, voire noir, sans coût supplémentaire. De série, le cuir nappa habille désormais les sièges accueillants, moelleux, chauffants, ventilés et dotés d’une fonction massante. Le pavillon est recouvert de suède façon Alcantara pour ajouter une touche de chic et de sportivité.

Un changement surprenant mais apprécié : les buses d’aération sont désormais équipées de commandes manuelles, permettant d’éviter le passage par les menus pour diriger le flux de climatisation (un point à améliorer…). Une pompe à chaleur (de série) facilite le chauffage de l’habitacle sans grande perte d’énergie.

Le revêtement du tableau de bord a été modifié pour intégrer un placage façon bois et une ligne de rétro-éclairage d’une couleur parmi 256 au choix. La qualité des matériaux est rassurante même si certains ajustements présentent de petits défauts visuels, comme la jonction de la fausse boîte à gants (qui n’existe pas en réalité).

Cette absence est compensée par des rangements efficaces dans la console centrale. Le rétroviseur central est désormais équipé d’une caméra, compensant ainsi une vision arrière limitée due à la petite vitre arrière.

Les passagers arrière sont, conformément à la tradition des modèles d’origine chinoise, très bien lotis. Ils profitent d’un espace aux jambes énorme grâce à un empattement de 2,89 m. De manière similaire à l’avion (en classe premium éco, tout de même), ils peuvent incliner leur dossier jusqu’à 11,4 degrés. En outre, la banquette chauffante les chouchoute davantage.

Enfin, le vaste coffre affiche un généreux volume de 571 litres, extensible en rabattant les dossiers de la banquette selon une répartition classique 1/3-2/3, pour atteindre jusqu’à 1 374 litres. En revanche, aucune trappe à skis n’est présente ici.

Xpeng G6 2025Technologies embarquées : palette complète

L’interface chez Xpeng évoque, sans surprise, un certain Tesla… Les fonctionnalités disponibles sont riches et toutes ne sont pas encore adaptées en français. Notre temps d’essai ne nous a pas permis de les explorer toutes, mais voici quelques observations.

L’écran central de 15,6 pouces en définition UHD est très bien défini et réactif. Mention spéciale à la vision panoramique à 360° et ses différents angles, parfaite pour éviter de rayer une jante lors des manœuvres (cela peut arriver aux meilleurs…).

Le tableau de bord devant le conducteur est de taille standard (10,25 pouces) et peut afficher différentes fonctions, dont la navigation. Classique mais efficace. Peut-être un bug de notre voiture d’essai, nous n’avons pu connecter notre iPhone 14 Pro en CarPlay que via un câble USB-C, bien que la connexion sans fil soit prévue.

La reconnaissance vocale semble très limitée dans ses fonctionnalités, et même sa capacité à comprendre varie (malgré un accent anglais sans reproche…). Toutefois, il est possible pour certaines actions de profiter d’une commande qui réagit directement en fonction d’origines, comme l’ouverture d’une fenêtre pour une place spécifique.

De plus, la section Xcombo permet d’établir une routine de démarrage personnalisée, incluant la désactivation de certaines fonctionnalités gênantes en route, comme le suivi de file, sauf pour l’alerte de dépassement de vitesse (qui peut être désactivée après la première alerte).

Enfin, la sonorisation Xopera 2.0, avec ses 18 haut-parleurs, s’avère un peu décevante à faible volume, manquant de dynamisme, mais se révèle énergique lorsque le son monte.

Xpeng G6 2025Conduite : souplesse avant tout

Avec 495 chevaux répartis sur les quatre roues et une accélération de 0 à 100 km/h en 4,13 secondes, la version Performance se montre prometteuse sur le papier. Au volant, c’est cependant une sensation de douceur et de confort qui prédomine, ce qui n’est pas pour déplaire, surtout pour un modèle destiné avant tout à une utilisation familiale.

La polyvalence de conduite n’égale pas celle d’une Model Y, même en version normale, qui propose une réponse plus tranquille ou agressive selon le besoin.

Même en poussant la puissance, la G6 conserve une conduite souple, bien que ses suspensions passives privilégient un confort feutré, surpassant de loin les performances de Tesla dans ce domaine.

En essayant les différents modes de conduite, y compris les plus sportifs (Sport, Launch), les performances sont présentes mais la sensation de sportivité n’est pas au rendez-vous. Ce n’est pas un problème, pour autant le comportement est rassurant et les pneus Michelin Pilot Sport EV de 20 pouces fournissent l’adhérence nécessaire pour maîtriser ce beau bébé de 2 220 kg. Sur l’Autobahn sans limitations, une vitesse de 215 km/h est facilement atteinte, accompagnée d’une tenue de route et d’un freinage rassurants.

Le régulateur de vitesse et le système de conduite semi-autonome de niveau 2, Xpilot Assist, gérés par une puce NVIDIA Orin-X, fonctionnent jusqu’à 150 km/h, avec détection de la présence des mains sur le volant via un système capacitif.

Cependant, nous avons constaté un comportement parfois hésitant du système, notamment pour le maintien dans la voie et les trajectoires en grandes courbes d’autoroute. L’auto s’arrête souvent trop près de la voiture précédente lors des embouteillages, même avec une inter-distance ajustée.

Concernant les courbes plus serrées ou les ronds-points, le régulateur ne semble pas lié au GPS pour ralentir l’auto au préalable, même si une fonction virage est intégrée. À utiliser avec précaution.

Le changement de voie automatique n’a également pas été convaincant, se montrant aléatoire dans son exécution.

Ces critiques, déjà formulées pour les précédentes Xpeng G6 et G9, demeurent donc sans nouveauté.

Enfin, la conduite one pedal ne s’arrête pas encore complètement, mais une mise à jour logicielle est prévue pour la fin de l’année, y compris pour les modèles précédents. Les clients Tesla ne seront pas faciles à séduire.

Xpeng G6 2025Autonomie, batterie et recharge

Le principal atout du Xpeng G6 réside sans conteste sous son habitacle, au niveau de sa batterie. Il s’agit d’une nouvelle chimie LFP (lithium, fer et phosphate) ultra-performante, fabriquée par le chinois CALB, 7^e producteur mondial de batteries. Cet accumulateur est décrit comme 5C, c’est-à-dire capable de charger à une puissance environ cinq fois supérieure à sa capacité.

Bien que sa capacité ait légèrement diminué par rapport à la version précédente (80,8 kWh contre 87,5 kWh), elle est plus rapide à recharger, tout en évitant certains matériaux rares et onéreux (cobalt, manganèse, nickel). Une batterie qui répond aux diverses exigences, comme le vehicle to load (V2L), permettant de recharger de petits appareils.

Cette batterie peut accepter des pics de recharge allant jusqu’à 451 kW, offrant désormais un temps record de 12 minutes pour passer de 10 à 80 % (contre 20 minutes précédemment). C’est la voiture électrique qui recharge le plus rapidement en Europe, mieux que la Smart #5 avec ses 15 minutes.

À titre de comparaison, une Tesla Model Y nécessite entre 25 et 35 minutes environ pour atteindre le même niveau, selon la batterie embarquée.

Nous avons pu constater par nous-mêmes l’efficacité du système sur deux stations Ionity près de Munich, qui sont surpuissantes. Même sans atteindre les pics possibles, nous avons relevé un temps de 10 minutes pour passer de 47 à 88 %, avec à peine 50 % de capacité, une puissance de recharge à 250 kW. Très bon.

À noter que sur une borne de 400 volts, un convertisseur sera désormais chargé de tirer parti de la puissance de la borne.

Concernant la consommation, nous avons mesuré une moyenne mixte de 18 kWh / 100 km, très proche de sa valeur d’homologation à 18,4 kWh / 100 km. Bravo !

Au total, l’autonomie est de 510 km WLTP pour cette version Performance, et 525 km WLTP pour la version Grande Autonomie, avec la même batterie mais une puissance inférieure.

Xpeng G6 2025Prix : compétitif !

Proposé à 50 990 €, soit le même tarif que la version précédente, le G6 AWD Performance est très attractif face à la Tesla Model Y Performance qui, bien qu’étant plus… performante (61 990 €) avec 460 ch et 580 km d’autonomie WLTP, ne se distingue pas du tout en termes de recharge et de confort, là où Xpeng l’emporte.

Cependant, ce sont finalement les autres versions de la Tesla Model Y qui représentent le plus d’intérêt, tout comme la version Grande Autonomie du Xpeng G6. Il est difficile de les départager, la décision dépendra de vos préférences pour le confort et la rapidité de recharge (Xpeng) ou pour l’autonomie et les aides à la conduite (Tesla).

On peut également mentionner le Nissan Ariya Nismo (435 ch, 417 km d’autonomie et 53 300 €), le prochain Alpine A390, ainsi que le Volkswagen ID.4, le Renault Scénic E-Tech ou encore le BYD Sealion 07 et la Smart #5.

En matière d’équipement, le SUV Xpeng est très complet, incluant tous les éléments mentionnés précédemment. La liste des options se limite à un crochet d’attelage électrique (1 190 €), permettant de tracter jusqu’à 1 500 kg, et à des peintures métalliques à 800 €. C’est tout.

Le Xpeng G6 en version RWD Long Range (525 km WLTP) est proposé à 46 990 €, et une version d’autonomie standard plus abordable est annoncée pour la fin de l’année. Tous bénéficient d’une garantie de 5 ans / 120 000 km + 2 ans / 40 000 km.