Essai de la Nissan Micra, meilleure que la R5 électrique sur certains points.
La Nissan Micra (2025) dispose de deux batteries, l’une de 40 kWh offrant une autonomie de 319 km et l’autre de 52 kWh avec une autonomie de 419 km selon le cycle WLTP. Le prix d’entrée de gamme pour la Nissan Micra 40 kWh (120 ch), finition « Engage », est de 28 000 euros.
Il existe différentes formes de synergie, et chez Stellantis, avec ses 14 marques, le partage de technologies est une pratique courante. Par exemple, les batteries et moteurs électriques utilisés dans les segments des citadines et des compactes sont identiques entre Peugeot, Citroën, Opel, Alfa Romeo et Fiat.
Il n’y a donc rien de surprenant à cela, sauf que chaque marque parvient à maintenir une identité distincte. Cela se vérifie d’abord au niveau du style, car celui qui ne sait pas qu’un Jeep Avenger repose sur les mêmes fondations qu’une Peugeot e-2008 ne le soupçonnerait pas esthétiquement. De plus, chaque modèle présente ses spécificités en matière de comportement. Les Peugeot et Alfa Romeo sont plus orientées vers la dynamique, alors que Citroën privilégie le confort.
En revanche, au sein de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, où les marques ne font pas partie d’un même groupe (le groupe Renault comprend Renault, Alpine, Dacia et Mobilize), les synergies sont bien plus apparentes et l’émancipation des marques est plutôt limitée. Par exemple, chez Mitsubishi, tous les nouveaux modèles en Europe sont essentiellement des Renault répliquées.
Chez Nissan, la situation est moins claire. L’Ariya utilise les mêmes bases techniques que l’Alpine A390, mais il est difficile de les différencier sur le plan esthétique. La Nissan Micra, que nous examinons ici, fait un effort pour s’éloigner des codes néo-rétro de la R5 E-Tech dont elle s’inspire. Cependant, plusieurs éléments, pour ne pas dire presque tous, la trahissent.
Doit-on pour autant lui tourner le dos au profit du modèle français ? Pas nécessairement, puisqu’elle présente l’intérêt d’offrir un style distinct qui pourrait séduire ceux qui ne sont pas convaincus par la R5, tout en affichant une autonomie légèrement supérieure grâce à son design différenciant.
Nous avons pris la route aux Pays-Bas pour découvrir cette Micra, la citadine japonaise qui se veut la plus française, dans un cadre semblable à celui des conditions d’utilisation quotidienne des automobilistes.
### Fiche technique
| Modèle | Nissan Micra (2025) |
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| Catégorie | Citadines |
| Puissance (chevaux) | 150 chevaux |
| Niveau d’autonomie | Conduite semi-autonome (niveau 2) |
| OS embarqué | Android Automotive OS |
| Taille de l’écran principal | 10,1 pouces |
| Prise côté voiture | Type 2 Combo (CCS) |
| Longueur | 3,97 m |
| Prix entrée de gamme | 30 000 euros |
### Design : une émancipation quasi réussie
La Micra conserve indéniablement son style, héritage de ses cinq devancières. La liberté créative des équipes de design était restreinte par les « contraintes » de la R5. Néanmoins, sa silhouette ronde, rappelant la Cooper de Mini, évoque la troisième génération de Micra, un modèle ayant séduit plus de 100 000 clients en France.
Comparée à la R5, Nissan n’a conservé que les éléments autour du toit. Tous les autres composants sont distincts. Les optiques avant se décomposent en trois parties : la signature lumineuse forme un rond, tandis que la partie centrale regroupe les fonctions d’éclairage nocturne. Un bandeau noir relie les deux phares, tandis que la partie inférieure du pare-chocs est peinte en noir et comprend l’entrée d’air pour le refroidissement électrique.
À l’arrière, les designers londoniens ont également opté pour la rondeur, avec des feux en trois parties et un bandeau noir portant l’inscription Nissan.
Tous les panneaux de carrosserie ont été repensés. Les ailes, les bas de caisse, le capot et les boucliers sont spécifiquement conçus pour la Micra, ce qui entraîne de légères différences de dimensions par rapport à la Renault, la Micra mesurant 3,97 mètres, soit 5 cm de plus que la R5. Ces 5 cm proviennent d’extensions en plastique, sans amélioration de l’habitabilité puisque l’empattement demeure identique.
### Habitacle : une citadine au sens propre du terme
Bien que la parenté soit plus discrète à l’extérieur, l’intérieur présente clairement un copié/collé de la petite Renault électrique, salvo quelques couleurs et matières propres à la Micra. Les sièges, reproduits, sont habillés de similicuir dans notre version haut de gamme « Evolve », ce matériau se retrouvant également sur les panneaux de porte et la planche de bord.
Malgré cela, la qualité des matériaux et des assemblages demeure louable pour une citadine de moins de 4 mètres. La présence de plastiques durs en bas ternit cependant le tableau, à l’instar de certains choix ergonomiques, comme la disposition des commodos à droite du volant, qui pourraient s’avérer trop confus pour un client Nissan.
Comme souvent dans des citadines de cette taille, se sentir à l’étroit à l’avant est une réalité pour ceux dépassant 1,80 mètre. La Micra, pesant 1 524 kg, peut également donner une sensation d’oppression, particulièrement pour ceux accoutumés à de plus grands véhicules.
À l’arrière, les passagers de plus de 1,80 mètre rencontreront eux aussi un espace restreint, avec peu de place pour les jambes et la tête frôlant le plafond. Le coffre, avec ses 326 litres (jusqu’à 1 106 litres lorsque la banquette est rabattue), permet de transporter deux valises mais difficilement plus.
Élaborée en France tout en restant japonaise à l’âme, la Micra présente deux éléments graphiques en hommage à ses origines : des motifs représentant le mont Fuji et le soleil levant, visibles dans le vide-poches central et sur le hayon.
### Infodivertissement : l’écosystème Google mis en avant
La planche de bord de la Micra est très similaire à celle de la R5, avec deux écrans de 10 pouces. Le système d’infodivertissement fonctionne sur Android Automotive, un atout considérable, offrant un accès au Play Store pour les applications compatibles avec la conduite ainsi qu’à la planification d’itinéraire via Google Maps.
Ce dernier permet de planifier des trajets tout en intégrant des arrêts aux bornes de recharge, optimisant la gestion de la batterie. Apple CarPlay et Android Auto sont également disponibles. Le modèle haut de gamme est équipé d’une installation audio Harman Kardon.
Cependant, l’accès à l’écosystème Google, qui représente un des principaux avantages de la voiture, est gratuit pendant les cinq premières années avant de devenir payant via un abonnement. Il en va de même pour l’application Nissan qui permet de gérer le véhicule à distance, mais qui ne sera gratuite que durant la première année.
Le système d’infodivertissement se distingue de celui de la R5 grâce à une présentation plus verticale, ce qui en facilite la lisibilité et l’utilisation.
### Aides à la conduite : un équipement complet pour une citadine
Traditionnellement, les citadines sont souvent minima en matière de systèmes d’aide à la conduite. Cependant, l’évolution de la réglementation européenne incite ces petites voitures à s’équiper de technologies habituellement réservées aux segments supérieurs. En ce sens, la Micra répond à cette exigence avec un ensemble technologique élargi, incluant des systèmes de reconnaissance automatique des panneaux de limitation de vitesse.
La Micra propose l’aide à la conduite semi-autonome de niveau 2 sur les versions supérieures. Ce système combine un régulateur de vitesse adaptatif et une aide au maintien de trajectoire, permettant une conduite autonome sur autoroutes.
Après plusieurs kilomètres d’utilisation sur routes néerlandaises, l’expérience s’est révélée positive, notamment pour le régulateur, tandis que l’aide au maintien de trajectoire peut parfois être capricieuse, nécessitant une attention particulière.
La caméra de recul, disponible dès la finition intermédiaire, devrait bénéficier d’une qualité d’image améliorée.
### Conduite : un véritable petit karting
La gamme de motorisations pour la Micra est simplifiée, car la version de 95 ch n’est pas encore proposée. Actuellement, elle est disponible avec deux motorisations et deux batteries. La batterie de 40 kWh est associée à un moteur de 120 ch, tandis que la plus grande de 52 kWh est couplée avec un moteur de 150 ch.
La voiture repose sur la plateforme AmpR Small, une évolution de la CMF-B, bien connue chez Renault et adaptée aux modèles électriques.
Le gros point fort de cette plateforme réside dans ses suspensions arrière à double triangulation, conférant à la Micra un comportement dynamique très plaisant, rappelant certaines Mini. Son centre de gravité bas contribue également à cette agilité. La puissance de 150 ch est suffisante pour s’amuser sur les routes empruntées.
Malgré ses 1,5 tonne, le freinage se montre efficace sans perturber la dynamique de l’auto.
En revanche, le confort peut faire défaut : notre version équipée de jantes de 18 pouces pourrait bénéficier d’une suspension plus douce, et les sièges gagneraient à être plus moelleux.
### Autonomie, consommation et recharge
La Nissan Micra est proposée avec deux batteries. La première de 40 kWh offre 319 km d’autonomie WLTP, tandis que la seconde de 52 kWh affiche 419 km, soit une augmentation respective par rapport aux premières annonces.
Étonnamment, cela place la Micra devant la Renault 5, qui indique respectivement 312 et 410 km WLTP en raison d’un aérodynamisme supérieur.
Concernant la recharge, la Micra peut accepter jusqu’à 80 kW avec la petite batterie et 100 kW avec la grande, permettant une recharge de 15 à 80 % en 30 minutes. Pour une recharge à domicile en alternatif, elle peut atteindre 11 kW, se rechargeant de 10 à 100 % en 3h45 à 4h45 selon la batterie.
La Micra dispose de quatre niveaux de freinage régénératif, le plus performant d’entre eux permettant de s’arrêter complètement sans toucher au frein. De plus, elle propose la fonction V2L (véhicule à charge), permettant d’alimenter des appareils électriques de 220 volts directement.
Nissan annonce une consommation de 14,2 kWh/100 km pour la batterie de 40 kWh, et 14,7 kWh pour la version de 52 kWh. Durant notre essai, nous avons mesuré moins de 12,6 kWh/100 km, un chiffre révélateur d’une conduite urbaine classique.
### Prix, disponibilité et concurrence
La gamme se décline en trois finitions, deux batteries et deux niveaux de puissance :
– Nissan Micra 40 kWh (120ch), finition « Engage » : 28 000 euros
– Nissan Micra 40 kWh (120ch), finition « Advance » : 30 000 euros
– Nissan Micra 52 kWh (150ch), finition « Advance » : 33 500 euros
– Nissan Micra 52 kWh (150ch), finition « Evolve » : 36 000 euros
Produite en France, au sein de l’usine Renault de Douai, ses prix n’incluent pas le bonus écologique, recalculé pour donner jusqu’à 4 200 euros pour les foyers les plus modestes. La grille tarifaire est alignée sur celle de la R5.
La Micra sera disponible à partir du 9 octobre chez tous les concessionnaires Nissan en France. Il convient de noter que ce modèle ne sera pas inclus dans le dispositif de leasing social, perçu comme risqué pour sa carrière commerciale.

