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Emmanuel Macron menace la Chine de droits de douane sur la tech.

Emmanuel Macron a menacé la Chine de sanctions douanières « dans les tout prochains mois » si des mesures ne sont pas prises concernant le déficit commercial. L’Allemagne, dont l’industrie automobile dépend du marché chinois, n’est « pas encore totalement sur la ligne » française, ce qui complique la capacité de l’Europe à parler d’une seule voix.


Vous pensiez que la guerre commerciale était une spécificité américaine ? Vous vous trompez. Emmanuel Macron vient de menacer la Chine de sanctions douanières « dans les tout prochains mois ». L’objectif est clair : forcer la main de Pékin pour sauver l’industrie européenne, allant des batteries aux voitures électriques.

Le ton a changé. Si vous suiviez les échanges diplomatiques habituels, vous savez qu’ils sont souvent empreints de courbettes et de non-dits. Maintenant, c’est terminé. De retour de son voyage officiel en Chine, Emmanuel Macron a posé un ultimatum clair : Pékin doit réagir, et rapidement.

Le Président français évoque des mesures de rétorsion « dans les tout prochains mois » si la Chine ne rectifie pas le tir concernant le déficit commercial. Il ne s’agit plus de discussions à long terme, mais d’une réaction immédiate. Les secteurs ciblés ? Les industries clés de la technologie et de l’industrie : voitures électriques, batteries, éolien et robotique. Emmanuel Macron l’affirme sans détour : pour l’industrie européenne, c’est désormais une « question de vie ou de mort ».

Regardez ce qui se passe de l’autre côté de l’Atlantique. Les États-Unis appliquent déjà une politique tarifaire agressive. Même après un récent accord fin octobre 2025 qui a réduit les taxes de 57 % à 47 %, la barrière demeure immense pour les produits chinois. Emmanuel Macron semble vouloir s’inspirer de cette méthode brutale mais efficace.

L’Europe se retrouve coincée. D’un côté, l’administration Trump a verrouillé son marché, redirigeant mécaniquement les flux d’exportations chinoises vers le seul marché encore ouvert : le nôtre. C’est mathématique. Si les États-Unis ferment la porte, l’Europe devient le dépotoir des surcapacités chinoises. Macron souligne que la Chine touche le « cœur du modèle industriel européen », historiquement fondé sur l’automobile et la machine-outil.

La liste des secteurs menacés est longue et concerne directement ce qui est testé quotidiennement sur Frandroid :

– Les voitures électriques
– Les batteries et le raffinage de lithium
– Le photovoltaïque
– L’électronique grand public : smartphones, wearables, tablettes, drones, etc.

Mais attention. L’objectif n’est pas seulement de fermer les frontières. La stratégie de l’Élysée est plus subtile : c’est une pression à l’investissement. Le message envoyé aux géants chinois comme BYD, CATL ou Xiaomi est simple : vous voulez vendre en Europe ? Venez produire en Europe.

Emmanuel Macron plaide pour des investissements chinois qui ne soient pas « prédateurs ». En clair, l’Europe désire des usines, de l’emploi et le transfert de technologie, pas seulement des conteneurs qui arrivent au Havre. C’est une tentative de rééquilibrage forcé. « Nous ne pouvons pas constamment importer », martèle le Président.

Le problème ? Pour que cette menace soit crédible, il faut que l’Europe parle d’une seule voix. Et c’est là que le bât blesse. L’Allemagne, dont l’industrie automobile dépend encore lourdement du marché chinois pour ses propres exportations, n’est « pas encore totalement sur la ligne » française. Berlin craint des représailles. Sans l’Allemagne, la menace de Macron risque de ne pas avoir d’effet.

Si l’Europe met sa menace à exécution dans les prochains mois, attendez-vous à une hausse des prix sur l’électronique et les voitures importées. Mais si elle ne fait rien, c’est tout le tissu industriel technologique européen qui risque, selon les mots du Président, de disparaître.