Elon Musk propose Starlink pour concurrencer les opérateurs télécoms en France.
Elon Musk a annoncé son ambition de transformer Starlink en un opérateur mobile capable de remplacer les fournisseurs traditionnels d’ici 2027. Cette déclaration fait suite à l’acquisition récente du spectre d’EchoStar, qui permettra d’améliorer les capacités de communication directe des satellites de la constellation.
Elon Musk envisage un avenir où Starlink pourrait remplacer les opérateurs de télécommunications tels qu’Orange, Free ou Bouygues. Lors d’une intervention sur le podcast All-In, il a annoncé son intention de transformer Starlink en un opérateur de téléphonie mobile, capable de rivaliser avec des géants comme AT&T, T-Mobile et Verizon aux États-Unis.
Cette déclaration intervient peu après l’acquisition d’un spectre de fréquences d’EchoStar pour 17 milliards de dollars. Le spectre électromagnétique comprend les différentes bandes de fréquences utilisées pour les communications sans fil telles que la 4G et la 5G. Chaque bande présente des caractéristiques distinctes : par exemple, la fréquence de 800 MHz est efficace sur de longues distances mais peine à franchir des obstacles, tandis que la bande de 2,6 GHz offre un meilleur débit sur de courtes distances.
Les États mettent ces fréquences aux enchères pour les attribuer aux opérateurs. Posséder un spectre correspond à détenir les « autoroutes numériques » sur lesquelles circulent les appels, les SMS et les données. Le spectre récemment acquis d’EchoStar, qui comprend plusieurs fréquences précieuses pour les télécommunications par satellite et mobile, est essentiel à Elon Musk pour développer son service d’internet par satellite adapté à la téléphonie mobile.
### Un smartphone connecté à un satellite
La connexion directe d’un smartphone à un satellite repose sur l’utilisation des mêmes fréquences que celles utilisées par les antennes terrestres, mais depuis l’espace. Les satellites Starlink sont dotés d’émetteurs capables de diffuser sur ces bandes classiques. Un smartphone, sans modification significative, utilise ses antennes 4G/5G habituelles pour « capter » le satellite, considéré comme une antenne-relais à grande altitude. La différence réside dans la vitesse de ces « antennes » : elles se déplacent à 27 000 km/h à une altitude de 550 km, couvrant ainsi des milliers de kilomètres carrés contre quelques centaines de mètres pour une antenne terrestre.
### Des ambitions maîtrisées
Actuellement, SpaceX a déjà 657 satellites Starlink configurés pour la communication directe avec les smartphones, sur un total de 8140 en orbite. Ces « antennes relais dans l’espace » forment le socle technique du projet de Musk, qui cherche à contourner les opérateurs traditionnels. Bien que l’acquisition du spectre EchoStar doive accroître les capacités de bande passante, Musk tempère ses ambitions, affirmant qu’il n’est pas exclu qu’il envisage d’acquérir Verizon, tout en admettant que les opérateurs historiques détiennent encore une part substantielle du spectre sans fil nécessaire.
Cette situation représente l’une des premières limitations du projet. Des entreprises comme Orange, SFR, Bouygues et Free en France détiennent également des bandes de fréquences accumulées au fil des années. Starlink devra soit acquérir ces spectres à un coût élevé, soit innover avec des technologies alternatives pour réellement concurrencer ces acteurs.
### Un défi matériel à relever
Un autre défi majeur est la nécessité d’une transition matérielle. Musk estime qu’il faudra environ deux ans pour que les smartphones soient équipés de puces compatibles avec le spectre d’EchoStar. Des entreprises comme Apple, Samsung et Xiaomi devront intégrer ces nouvelles puces dans leurs futurs modèles, une tâche compliquée étant donné que ces fabricants cherchent à optimiser l’espace interne pour l’autonomie et la finesse des appareils. L’ajout d’une puce Starlink nécessite des compromis techniques et des coûts supplémentaires.
Pour l’instant, Starlink se positionne principalement comme un complément aux opérateurs mobiles, fournissant une connectivité par satellite plutôt que de les remplacer directement.

