« Elon Musk furieux après une amende de 120 millions d’euros : l’Union européenne devrait être abolie »
La Commission européenne a infligé une amende de 120 millions d’euros à X pour non-conformité dans le cadre du Digital Services Act (DSA). X a maintenant 60 jours pour proposer des mesures correctives sur les coches bleues, sous peine de pénalités journalières.
La Commission européenne a récemment annoncé une amende de **120 millions d’euros** à l’encontre de X. La raison de cette décision réside dans les **coches bleues** payantes, jugées trompeuses, ainsi qu’une transparence jugée insuffisante. La réaction d’Elon Musk a été particulièrement virulente.
Vendredi, la Commission européenne a décidé de frapper fort en infligeant une amende de **120 millions d’euros** au réseau social X, marquant ainsi la première application des sanctions liées à la **Digital Services Act (DSA)** pour « non-conformité ».
Bien que cette amende puisse sembler dérisoire pour un entrepreneur ayant des projets spatiaux, sa portée symbolique est significative. Les autorités européennes reprochent à X d’avoir dénaturé un outil de confiance, à savoir la certification des comptes, en en faisant un produit marketing trompeur. En réponse, Elon Musk n’a pas seulement contesté cette décision ; il a également exprimé un souhait d’**« abolir » l’Union européenne**, qualifiant les régulateurs de « commissaires woke de la Stasi ».
**« L’Union européenne devrait être abolie et la souveraineté rendue aux pays, afin que les gouvernements puissent mieux représenter leurs citoyens. »**
Derrière ces tweets provocateurs et ces positions politiques, des violations techniques précises ont été identifiées, rendant la situation encore plus complexe.
### Les coches bleues : l’arnaque à la crédibilité
Le cœur de cette problématique réside dans le badge bleu. Avant l’acquisition par Elon Musk en 2022, ce symbole garantissait que l’identité de la personne était vérifiée, servant de gage d’authenticité pour les journalistes, les politiciens ou les célébrités.
Aujourd’hui, la situation a changé : il suffit de payer pour l’obtenir. La Commission européenne a jugé cette méthode comme une **pratique de conception trompeuse** (un **dark pattern**). En permettant à quiconque d’acheter ce statut sans vérification d’identité, X crée la confusion. Un utilisateur lambda peut croire qu’il interagit avec un compte vérifié, alors qu’il pourrait parler à un bot ou à un escroc ayant déboursé **9,60 € par mois**.
La décision de Bruxelles est claire : ce système empêche les utilisateurs de faire des choix éclairés et **« compromet la capacité à distinguer les comptes authentiques »**. En d’autres termes, X commercialise une fausse confiance, ce qui ne plaît pas à l’Europe.
### Transparence : le grand flou artistique
Un autre reproche formulé concerne la transparence. Le DSA impose aux grandes plateformes de fournir une transparence totale concernant la publicité et les données publiques, afin de permettre aux chercheurs de détecter la désinformation ou les ingérences étrangères.
À cet égard, X a échoué. La Commission critique une base de données publicitaire jugée **mal conçue, lente et complexe**, qui semble avoir été mise en place, soit volontairement soit par incompétence, pour décourager toute analyse sérieuse. De plus, l’accès aux données publiques pour les chercheurs accrédités est devenu un véritable parcours du combattant.
Alors que **TikTok** a finalement accepté d’adhérer aux règles de transparence (une procédure contre eux a été close vendredi), X a fait le choix de la confrontation. Cela représente une stratégie risquée, mais qui s’inscrit dans la vision libertarienne d’Elon Musk.
### Vers une guerre commerciale transatlantique ?
Cette amende ne concerne pas seulement le secteur technologique. Elle intervient aussi dans un contexte où Donald Trump envisage un retour à la Maison-Blanche, et ses alliés ont rapidement pris position. **J.D. Vance**, le vice-président élu, et **Marco Rubio**, chef de la diplomatie, ont immédiatement politisé cette décision.
Ils considèrent cela non comme une question de régulation, mais comme une attaque contre **« les entreprises américaines »**. Marco Rubio évoque même une attaque contre **« le peuple américain par des gouvernements étrangers »**. La menace est explicite : si l’Europe continue de réguler les grands groupes technologiques américains, les États-Unis pourraient réagir avec des **droits de douane** ou des tensions diplomatiques accrues.
L’Europe se retrouve donc dans une situation délicate. D’une part, elle souhaite appliquer ses lois démocratiques (le DSA). D’autre part, elle fait face à une administration américaine qui perçoit toute régulation comme de la censure ou une forme de protectionnisme. Jean-Noël Barrot, le ministre français des Affaires étrangères, a cherché à apaiser les tensions en rappelant que **« la règle est la même pour tous »**. Toutefois, face aux déclarations d’Elon Musk et de Donald Trump, cet argument juridique a peu de poids.
X a maintenant **60 jours** pour proposer des mesures correctives concernant les coches bleues. En l’absence de réponse, des pénalités journalières pourraient être appliquées. Elon Musk les payera-t-il ? Probablement. Va-t-il modifier son système ? J’en doute. Ce bras de fer ne fait que commencer.

