« Diablo IV » veut sortir la saga des enfers
Il y a peu de sagas qui peuvent se targuer d’avoir défini un genre vidéoludique, et Diablo en fait partie. En mélangeant jeu de rôle et exploration de donjons à de l’action effrénée, le premier épisode, sorti en 1997, a eu un succès retentissant, écoulant 2,5 millions d’unités en quatre ans. Presque trente ans plus tard, les joueurs ont maintenant accès à Diablo IV, et à son extension sortie le 7 octobre, Vessel of Hatred. Mais veulent-ils encore passer des heures à cliquer pour des points d’expérience ?
Un gameplay obsédant
Thomas a le même âge que la saga Diablo. Et s’il dit ne pas avoir connu « l’âge d’or » des deux premiers épisodes, il a absolument poncé le troisième opus. « Avec mon frère et un pote, on a fait plusieurs saisons dessus, en finissant à de bons résultats dans les leaderboards en duo et en trio. » Le jeu a introduit une mécanique de classements, où étaient immortalisés les meilleurs joueurs de chaque saison (ceux qui ont réussi à battre le dernier boss, le bien nommé Diablo, le plus vite possible).
Qu’est-ce qui lui a plu dans ce jeu de rôle ? Comme beaucoup, c’est le côté à la fois hypnotique et gratifiant de recommencer en boucle les descentes dans les « failles », les donjons du jeu. « Plus tu en fais, plus tu obtiens d’objets, plus ils sont rares, plus ton personnage devient fort et peut finir les donjons rapidement », détaille-t-il.
Plus accessible
Entre 2012, date de sortie de Diablo III, et l’épisode suivant, il s’est écoulé plus de dix ans. En 2023, à l’arrivée de Diablo IV, la hype des premières années est un peu retombée, et si le jeu vidéo s’est ouvert au plus grand monde, on rêve plus de monde ouvert tout public que de descente dans des donjons maléfiques, à se demander quelle armure apportera le point d’attaque supplémentaire pour gagner quelques minutes sur sa session.
Mais Diablo a su faire un pas dans le sens des joueurs. « Les classes de personnage sont presque un retour aux sources, alors que d’autres mécaniques changent vraiment de son prédécesseur, analyse Thomas. Le jeu n’est peut-être pas le plus accessible, mais l’époque fait aussi qu’il y a de plus en plus de guides à portée de main pour perfectionner sa façon de jouer. C’est probablement une très bonne entrée en matière pour la licence. »
Être une porte d’entrée pour la série, c’est bien le but de Diablo IV et de Vessel of Hatred. « L’accessibilité et le fait de rendre le jeu plus abordable sont de gros sujets », assure Rod Ferguson, directeur de la série. Les développeurs ont multiplié les idées pour renouveler l’expérience de jeu. « On a fait en sorte que Diablo IV ait de tout, complète-t-il. On a voulu améliorer l’accueil des nouveaux joueurs et l’aspect social. Vous pouvez passer la campagne principale pour vous concentrer directement sur les défis que vous voulez relever. Il y a un donjon en coop, d’autres en contre-la-montre. » A la sortie du jeu, les critiques avaient plutôt bien accueilli les améliorations à la formule, le jeu affichant un score de 86 sur 100 sur l’agrégateur Metacritic.
De quoi faire un univers étendu ?
En somme, ce n’est pas que de l’XP et du loot. « C’est bien plus que ça, insiste Rod Ferguson. Diablo est un jeu de pure fantasy, avec une histoire qui dure des centaines d’heures. » L’univers dark fantasy, un peu gothique, peut se révéler d’une profondeur inattendue. « L’histoire prend plus de place et m’a fait m’intéresser au « lore » [la toile de fond] de Diablo. Je suis passé un peu à côté à l’époque du III, mais, dans le IV, ils font vraiment un effort pour le mettre en avant », analyse Thomas.
La série a-t-elle le potentiel pour un univers étendu ? Dès 2000, plusieurs livres ont permis aux fans de s’immerger différemment dans le monde de la saga, rappelle Rod Fergusson. Dans une interview au média américain Windows Central, en avril, il avait laissé entendre qu’il ne serait pas contre une adaptation en série TV, comme Fallout ou Warhammer, bien que rien de concret n’ait été annoncé autour du projet. En tout cas, comme le boss du même nom, la saga Diablo ne meurt jamais.