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Deux jeunes Françaises ne sont pas finalistes du James Dyson Award avec SpermView

Eléonore Abadie et Julie Simon ont fondé Cobalt Contraception en 2023 et font partie des finalistes du James Dyson Award avec leur projet SpermView, un dispositif de contraception masculine. Le SpermView pourrait être commercialisé à l’automne 2028-2029, avec un abonnement à l’application prévu à 7,50 euros par mois et un prix initial du boîtier à 50 euros.


Elles se nomment Eléonore Abadie et Julie Simon. À la tête de Cobalt Contraception, une entreprise qu’elles ont fondée en 2023 (incubée à l’IMT Atlantique de Brest), ces deux jeunes ingénieures figurent parmi les finalistes du James Dyson Award. Ce concours international de design, destiné aux étudiants et jeunes diplômés en conception industrielle, récompense chaque année un projet visant à « réduire un problème par une solution innovante ». Cette année, le SpermView, développé par Eléonore et Julie, est l’un des 20 finalistes.

**Un dispositif de contraception masculine**

« Nous sommes dans la short-list des 20 projets présélectionnés. C’est Sir James Dyson qui choisira les lauréats », déclare Eléonore Abadie, pleine d’espoir. Le 5 novembre, le SpermView qu’elle a conçu avec Julie Simon pourrait recevoir un prix reconnu au niveau international. À la clé, un montant de 35 000 euros (après avoir déjà obtenu 5 800 euros en tant que lauréat national). Célèbre pour avoir révolutionné le secteur du petit électroménager avec le premier aspirateur sans sac dès 1993, Sir Dyson aura donc la responsabilité délicate de départager les vingt inventions retenues cette année.

Un matelas recyclable, un clavier adaptatif pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson, un filtre biodégradable pour les éviers de cuisine, ou encore un gonfleur réutilisable pour les interventions sur les vaisseaux sanguins seront également présentés. Face à des pays comme la Turquie, la Corée du Sud, la Chine ou encore la Pologne, la France met en avant un dispositif de contraception masculine nommé SpermView !

**« Ce n’est pas inconfortable »**

« Notre premier produit était un boxer, un sous-vêtement conçu pour permettre la remontée testiculaire et abaisser la température de deux degrés », explique Eléonore Abadie. Une baisse de deux degrés suffisante pour que, porté 15 heures par jour durant trois mois, le boxer interrompe la production de spermatozoïdes. « Ce n’est pas inconfortable, on s’y habitue assez facilement », rassure-t-elle.

Pour compléter ce dispositif et permettre aux utilisateurs de vérifier leur fertilité, les deux ingénieures ont créé un spermogramme à domicile, nommé SpermView. Son but : certifier qu’ils sont en dessous du seuil de contraception, donc infertiles. « C’est un boîtier optique. La personne effectue son recueillement et dépose son échantillon sur une lamelle, qu’elle insère dans un boîtier optique avec des lentilles qui grossissent l’échantillon. Grâce à la caméra de son smartphone, un algorithme compte le nombre de spermatozoïdes », détaille Eléonore pour 20 Minutes. Une opération qui, jusqu’à présent, ne pouvait être réalisée qu’en laboratoire et qui nécessitait une attente prolongée. En dessous d’un million de spermatozoïdes par millilitre, il n’y a aucun doute : à 99 %, la personne n’est pas fertile.

Le projet, déjà bien avancé, pourrait bénéficier d’un coup de pouce grâce au James Dyson Award, même si, après avoir remporté plusieurs distinctions, Eléonore Abadie et Julie Simon envisagent de lever des fonds privés pour accélérer le développement de leur invention. Ainsi, si tout se déroule comme prévu, le SpermView pourrait être commercialisé à l’automne 2028-2029. « Nous avons imaginé un modèle avec un abonnement à l’application à 7,50 euros par mois et un prix initial du boîtier à 50 euros », indique Éléonore. D’ici là, selon elle, « les barrières techniques ne semblent pas insurmontables ».