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Des scientifiques ne découvrent pas des mini-éclairs sur Mars, une première.

Une équipe de chercheurs, comprenant des membres du CNRS, de l’Université de Toulouse et de l’Observatoire de Paris, a révélé que des décharges électriques appelées « mini-éclairs » ont été enregistrées au sein des « dust devils » sur Mars. Ces signaux, relevés durant vingt-huit heures d’enregistrement par l’instrument SuperCam du rover de la NASA Perseverance, constituent « une découverte majeure aux conséquences directes sur notre compréhension de la chimie atmosphérique, du climat, de l’habitabilité de la planète et sur les futures explorations robotiques et habitées », selon le CNRS.


Les tempêtes et tourbillons de poussière de Mars ont littéralement communiqué avec les scientifiques. Dans un article publié mercredi dans la revue *Nature*, une équipe de chercheurs, dont des membres du CNRS, de l’Université de Toulouse et de l’Observatoire de Paris, a révélé que des décharges électriques, surnommées « mini-éclairs » par les scientifiques, ont été enregistrées au sein de ces « dust devils » qui parcourent la surface de la planète rouge.

C’est le micro de l’instrument SuperCam, embarqué sur le rover de la Nasa, Perseverance, lancé en 2020, qui a détecté ces signaux. Le CNRS indique que ces signaux représentent « une découverte majeure aux conséquences directes sur notre compréhension de la chimie atmosphérique, du climat, de l’habitabilité de la planète et sur les futures explorations robotiques et habitées ».

### Un phénomène connu sur Terre, mais rare

Selon l’organisme de recherche français, ces signaux, dont l’existence avait été théorisée mais jamais confirmée par des observations, ont été relevés par hasard grâce à vingt-huit heures d’enregistrement. D’après les chercheurs, ils résultent de la signature électromagnétique et acoustique de décharges électriques, « comparables aux petits chocs statiques que nous pouvons expérimenter sur Terre en touchant une poignée de porte par temps sec ».

Ces décharges se forment lorsque de minuscules grains de poussière se frottent entre eux : « Ils se chargent [alors] en électrons puis libèrent leurs charges sous forme d’arcs électriques longs de quelques centimètres, accompagnés d’ondes de choc audibles ». Si ce phénomène d’électrification des particules de poussière est bien connu sur Terre, il aboutit rarement à de véritables décharges, précise le CNRS. Un phénomène beaucoup plus probable sur Mars, « en raison de son atmosphère ténue, majoritairement composée de dioxyde de carbone ».

### Un grand saut pour la compréhension de l’atmosphère martienne

Cette « découverte majeure » constitue un progrès significatif dans la compréhension de la chimie atmosphérique martienne. « Ces phénomènes montrent que l’atmosphère martienne peut atteindre des niveaux de charge suffisants pour accélérer la formation de composés hautement oxydants, […] capables de détruire les molécules organiques présentes en surface ainsi que de nombreux composés atmosphériques ». Cela pourrait également expliquer de nombreux phénomènes inexpliqués observés par les scientifiques, tels que la disparition étonnamment rapide du méthane.

La présence de charges électriques pourrait en outre éclairer les scientifiques sur les processus influençant le climat martien, qui demeurent largement méconnus. Toutefois, cette situation pourrait aussi poser des problèmes : ces charges électriques pourraient « représenter un risque pour les équipements électroniques des missions robotiques actuelles et constituer un danger pour les potentielles futures missions habitées », met en garde le CNRS.