Créer de faux baisers grâce à des logiciels d’IA, une nouvelle pratique qui inquiète les experts
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Une tendance inquiétante. Sur les réseaux sociaux, les utilisateurs ont pu découvrir depuis quelques semaines des publicités pour des logiciels d’intelligence artificielle (IA) permettant de générer un baiser entre deux personnes sur la base de simples photos, rapporte Futurism.
Plusieurs entreprises proposent désormais ce service, à l’instar de KissAI ou encore Youcam. Des milliers de vidéos promotionnelles ont été recensées sur les différents réseaux de Meta (Facebook, Instagram) et sur TikTok. On y voit deux photos mises côte à côte s’animer, et les personnes dessus s’enlacer ou s’embrasser tendrement.
Des logiciels accessibles aux plus jeunes
Certaines vidéos mettent carrément en scène des stars. On peut ainsi voir Scarlett Johansson embrasser Emma Watson ou Gal Gadot, mais les publicités incitent aussi les utilisateurs à générer un baiser entre eux et leur ex-partenaire ou encore leur « crush ». « Les possibilités sont infinies », assure Youcam.
Ces outils sont très simples d’utilisation et accessibles à tous, même aux plus jeunes. Pour preuve, certains logiciels spécialisés sont jugés « sûrs » même pour les enfants sur les boutiques d’applications. Mais un problème demeure : le consentement des personnes dont l’image est ainsi utilisée et détournée n’a absolument pas été recueilli.
« Une véritable boîte de Pandore »
Sur Meta, cela ne pose visiblement pas de difficulté tant que la vidéo ne montre pas de nudité ou d’acte sexuel. TikTok, de son côté, a supprimé les publicités en rappelant que le consentement des personnes représentées devait être recueilli, même si les images étaient générées par IA, précise Forbes dans un article relayé par BFM Tech & Co.
Les experts s’inquiètent de cette tendance qui, selon eux, pourrait normaliser la prolifération des deepfakes pornographiques. « C’est une véritable boîte de Pandore », a déploré une analyste en IA interrogée par nos confrères. Des associations luttant contre l’exploitation sexuelle, notamment en ligne, ont déjà tiré la sonnette d’alarme quant à l’utilisation de ces logiciels.