Conséquences des énergies renouvelables sur les coûts de l’électricité en France.

Les énergies renouvelables jouent un rôle crucial dans la transition énergétique, leur part dans le mix électrique français atteignant 28 % en 2024. Toutefois, des interrogations quant à leur impact sur les prix de l’électricité pour les consommateurs apparaissent, soulevant le débat sur la possibilité d’une baisse ou d’une hausse des coûts.

En 2024, les énergies renouvelables constituaient 28 % du mix énergétique en France, englobant le solaire, l’éolien, l’hydraulique et la biomasse. Cette proportion est appelée à augmenter dans les années à venir, bien que des réticences subsistent. Les critiques portent souvent sur l’intermittence des productions solaire et éolienne, qui dépendent des conditions climatiques et du cycle jour/nuit. D’autres préoccupations concernent l’occupation du territoire, l’impact sur la biodiversité et la provenance des matériaux utilisés.

En outre, des enjeux économiques sont soulevés, en particulier le coût du soutien public aux différentes filières et le risque d’une augmentation des prix de l’électricité. Mais ces craintes sont-elles justifiées ? L’essor des énergies renouvelables entraînera-t-il vraiment une hausse des tarifs pour les consommateurs ?

Une tendance à la baisse des prix grâce aux énergies renouvelables ?

Une étude réalisée en 2022 par l’European Power Exchange pour la Cour des comptes révèle que le développement des énergies renouvelables a un effet positif sur les prix de l’électricité. Cette analyse a été conduite sur la période 2016-2020, durant laquelle la part des énergies vertes dans le mix français variait de 5 % à 11 %.

Il en ressort qu’une augmentation de 1 % des énergies renouvelables dans le mix entraîne une réduction moyenne des prix de 1,6 %. Ce bénéfice des énergies vertes s’est aussi manifesté lors de la crise énergétique de 2022, où leur contribution a aidé à maintenir les prix de gros autour de 275 €/MWh, alors qu’ils auraient pu atteindre 325 €/MWh.

Comment expliquer ce phénomène ? Vincent Maillard, président d’Octopus Energy France, explique dans une tribune que les énergies renouvelables « ajoutent de l’offre sur le marché » et contribuent donc à une pression à la baisse sur les prix. « C’est la loi de l’offre et de la demande », souligne-t-il. Par ailleurs, la Commission de régulation de l’énergie précise qu’un retard dans le développement des renouvelables entraîne inévitablement une augmentation des coûts de l’électricité.

Une transition vers les renouvelables, mais sous certaines conditions

De ce fait, l’intégration des énergies vertes dans le mix électrique est essentielle, tant pour réduire les émissions que pour maîtriser les tarifs de l’électricité. Néanmoins, une intégration efficace nécessite de garantir l’équilibre des réseaux, ce qui implique notamment de renforcer considérablement les capacités de stockage.

En France, la majorité du surplus énergétique est conservée grâce aux stations de transfert d’énergie par pompage-turbinage (STEP). Cette méthode permet de transférer de l’eau d’un réservoir à un autre pour stocker de l’énergie et la restituer lorsque le réseau en a besoin. Les batteries sont également en voie de développement comme solution de stockage.

À cela s’ajoute le « pilotage » de la demande, qui consiste à optimiser la consommation, par exemple en concentrant certains usages sur les heures creuses lorsque la production renouvelable est au maximum. On parle également d’effacement diffus, qui consiste à réduire temporairement certains postes de consommation pour alléger la pression sur le réseau.