Cette planète « vagabonde » ne cesse d’absorber six milliards de tonnes de matière par seconde.
Les planètes errantes, découvertes en 2000, ne gravitent autour d’aucune étoile et pourraient être plus nombreuses que les étoiles dans la Voie lactée. La planète Cha 1107-7626, ayant une masse 5 à 10 fois supérieure à celle de Jupiter, a commencé à grossir en avril dernier, avalant 6 milliards de tonnes de matière par seconde.
Des objets définitivement mystérieux. Les planètes errantes sont des corps célestes qui n’orbitent autour d’aucune étoile. Leur existence a été découverte en 2000 et les chercheurs estiment qu’il y aurait aujourd’hui bien plus de planètes errantes que d’étoiles dans la Voie lactée.
Une nouvelle étude publiée dans la revue *The Astrophysical Journal Letters* s’est intéressée à l’une de ces planètes : Cha 1107-7626. Observée grâce au très grand télescope de l’Observatoire européen austral (ESO) et au télescope spatial James Webb, elle possède une masse estimée entre 5 et 10 fois celle de Jupiter, selon *IFLScience*.
### Des objets célestes à étudier plus sérieusement
Surveillée de près, la planète vagabonde a révélé un comportement inédit. À partir d’avril dernier, elle a commencé à croître soudainement, absorbant jusqu’à 6 milliards de tonnes de matière par seconde. Deux épisodes d’absorption massive, également appelés flambées d’accrétion, ont été observés en avril et mai, puis de juin à août. Ces événements suscitent des questions, car ils ne sont généralement observés que chez les jeunes étoiles et non chez des planètes.
« Cette découverte brouille la frontière entre les étoiles et les planètes et nous donne un aperçu des premières étapes de formation des planètes errantes », a déclaré Belinda Damian, coautrice de l’étude et astronome à l’université de St Andrews en Écosse. Le cas de Cha 1107-7626 soulève ainsi encore davantage de questions sur les planètes errantes, notamment concernant leur origine.
Pour certains, il s’agirait de planètes géantes éjectées de leur système natal. Pour d’autres, elles pourraient être des objets de moindre masse formés comme des étoiles. « L’origine des planètes vagabondes reste une question ouverte », confirme Aleks Scholz, professeur à l’École de physique et d’astronomie de St Andrews et coauteur de l’étude.

