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Avec sa puce « Ocelot », Amazon va livrer son premier ordinateur quantique beaucoup plus vite

Il s’appelle Ocelot. Il est né le 27 février. On dit déjà de lui qu’il sera un immense scientifique !

La fabrication de la puce quantique Ocelot d'Amazon Web Services.
La fabrication de la puce quantique Ocelot d’Amazon Web Services. - AWS

Derrière ce prénom, celui du chipset présenté ce 27 février par Amazon Web Services (AWS), le Centre d’informatique quantique au California Institute of Technology. Ocelot n’est autre que le prototype de puce quantique développé par la filiale du géant du web, et il s’avère particulièrement prometteur ! Ce semi-conducteur de première génération doit réduire les coûts de « correction d’erreurs » jusqu’à 90 %, selon la firme américaine. Un enjeu essentiel du développement de cette technologie. Explications.

À la vitesse des qubits !

L’informatique classique repose sur des données stockées sous la forme de bits. Celles-ci n’ont que deux états possibles (0 ou 1). De son côté, l’informatique quantique utilise des « qubits ».

Contrairement aux bits classiques, les qubits peuvent être simultanément 0 et 1, se superposer et s’enchevêtrer. Soit connaître une infinité d’états possibles. Ce qui leur permet de résoudre des problèmes jusque-là impossibles à effectuer pour des ordinateurs classiques, dans un délai qui ne se compte ni en décennies, ni en siècles ou encore moins en millions d’années. Mais en quelques minutes seulement !

Vers la fin des erreurs de calcul

Problème : les qubits s’avèrent extrêmement sensibles à ce que le monde informatique baptise « bruit » : les vibrations, les fluctuations thermiques ou mécaniques, les interférences électromagnétiques, etc. Qui peuvent notamment occasionner ce que l’on nomme la « décohérence ». À savoir, une destruction des superpositions et des intrications nécessaires pour les calculs quantiques. D’où des erreurs de calcul. Un vrai défi pour les chercheurs, que cette tolérance aux erreurs, qu’ils tentent de le résoudre depuis trente ans…

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Après Google Quantum AI et sa puce quantique Willow (en décembre 2024) censée réduire considérablement ces erreurs ; après Microsoft et sa puce Majorana 1 (le 19 février 2025) ; c’est donc au tour d’Amazon Web Services de présenter la sienne.

La puce quantique Majorana 1, dévoilé par Microsoft le 19 février 2025.
La puce quantique Majorana 1, dévoilé par Microsoft le 19 février 2025. - Microsoft

Ocelot, qui n’est qu’un prototype de laboratoire, promet de diviser de cinq à dix les ressources nécessaires à la correction des erreurs par rapport aux approches conventionnelles.

Cette puce est composée de deux micropuces en silicium superposées, chacune d’environ 1 cm². Elle contient 14 composants principaux, dont 5 qubits de données, 5 circuits tampons et 4 qubits détecteurs d’erreurs…

Une course de vitesse entre les géants

C’est donc à une véritable course de vitesse que se livrent les leaders de la course quantique parmi lesquels figure également IBM. À la clé, le lancement des premiers ordinateurs quantiques commerciaux, qui devraient permettre de considérablement accélérer la recherche médicale et le développement de nouvelles thérapies ; de résoudre des problèmes complexes de logistique ; d’entraîner de façon moins coûteuse des modèles d’IA ; de réaliser des prévisions météorologiques beaucoup plus précises ; ou encore d’améliorer les technologies de conduite autonome. Les attentes sont considérables.

Ocelot devrait permettre à AWS de gagner jusqu’à 5 ans dans le développement d’un ordinateur quantique pratique, pour des applications réelles. Selon les prévisions des acteurs du quantique, ces premières machines devraient être lancées en 2029.