Avec l’Instax Wide Evo, on peut s’amuser à retoucher ses photos comme sur Instagram (et les imprimer !)

Encore un appareil photo Instax ? Oui ! Mais avec son Instax Wide Evo, Fujifilm sort du carcan souvent un peu gadget de certains de ses appareils photo instantanés, déclinés en trois formats d’images : mini, Square et Wide (soit format carte de crédit, carré et paysage). Et c’est justement sur le format Wide que le nouvel Instax Wide Evo vient jouer ses gammes avec un appareil photo hybride qui a tout pour séduire les amoureux de l’image et les créatifs. 20 Minutes a appuyé sur le déclencheur.

Écran LCD, molettes et boutons

D’abord un bel objet. Qui cultive avec goût son petit look d’appareil analogique vintage. Si le Wide Evo de Fujifilm reste très « plastique » dans sa fabrication, cela ne se voit cependant pas trop. Le boîtier (138,7 x 125 62,8 mm, pour 490 g) dégage une impression de belle qualité. Surprise : à l’arrière, l’appareil dispose d’un large écran LCD de 3,5 pouces (8,89 cm), d’un joystick, et de quelques boutons.

Sur les flans du boîtier, deux larges molettes crantées font également leur apparition. De quoi procéder à différents réglages d’une part, et se prendre pour un artiste d’autre part. Car ces deux sélecteurs manuels permettent de sélectionner, à droite, un effet de film parmi dix proposés (normal, monochrome, sépia, ambre, vif…). À gauche, place à la sélection de dix effets (flou monochrome, double exposition, éclat doux, vignette…).

Très faciles à manipuler et à tourner simultanément lorsque l’on tient le boîtier à deux mains, ces molettes aident à customiser sa future image sur l’écran de contrôle, avant d’appuyer sur le déclencheur. 100 combinaisons sont ainsi proposées, avec la possibilité d’en enregistrer une dizaine en Favoris.

Et cerise sur la photo : il est aussi possible d’assortir son tirage de cinq habillages (bande de film pour faire apparaître des perforations sur les bords de l’image ; tampon date pour imprimer en bas, à droite de la photo la date de la prise de vues ; ou encore le « procédé du collodion », afin de donner à sa photo une touche vraiment rétro, comme si elle avait été prise sur une plaque de verre). Bien pensé.

L’instantané de tous les possibles

On apprécie le fait que la photo (108 x 86 mm) ne soit pas imprimée dès que l’on a appuyé sur le déclencheur. L’intérêt est de pouvoir encore intervenir en amont sur la fabrication de son image : recadrage, modification de la luminosité, de la qualité d’impression. Et « suppression », si l’on n’est pas satisfait ! Ainsi, difficile de se planter, contrairement aux classiques appareils photo Instax qui, énervants, donnent parfois l’impression de vouloir avaler du papier et de nous faire payer des consommables, peu importe la qualité des photos imprimées.

S’il reste un peu volumineux (mais bien moins que le très -trop- opulent Instax Wide 400 sorti mi-2024), ce Wide Evo est vraiment l’appareil photo instantané de tous les possibles.

Car non content d’offrir des opportunités créatives presque illimitées, il signe de très belles photos (avec possibilité de grand-angle), notamment grâce à son capteur au format 1/3’’ de 16 mégapixels. Ce qui est plus qu’honorable sur ce type de produit (le plus souvent abonné à un capteur de 5 mégapixels).

Imprimante pour smartphone

Mais ce n’est pas tout. En étant Bluetooth, l’appareil photo se connecte à Wide Evo, une application qui lui est dédiée. D’abord, celle-ci permet de le transformer en imprimante nomade en lui transférant à la volée les photos prises, elles, à l’aide du smartphone qui lui est connecté. Impossible, hélas, de leur appliquer les 100 combinaisons d’effets embarquées (réservées aux seules photos prises avec l’Instax).

Mais on peut avant d’imprimer les photos de son smartphone zoomer dans l’image, en modifier la luminosité, le contraste et la saturation, mais aussi appliquer un filtre parmi les vingt proposés. Ce qui n’est pas si mal. Bref, cet appareil offre peu ou prou les mêmes prestations que l’imprimante pour smartphone Instax Link Wide (vendue 159 euros).

Via Wide Evo, on peut aussi utiliser son smartphone pour déclencher une prise de vue à distance, ou transférer dans son mobile les photos déjà imprimées (ce qui permet de décharger la mémoire de l’appareil photo à la capacité de 45 images, bien qu’il dispose aussi d’un emplacement pour carte microSD).

Partager avec sa communauté

Autre avantage de l’application : le partage de ses photos avec celles des autres utilisateurs de Wide Evo. L’occasion aussi, et surtout, d’échanger ses réglages et de télécharger ceux de la communauté de photographes que l’on trouve trop cool. But : les dupliquer sur ses futures vues !

Et puisqu’il est question de partage, il est aussi permis, via une autre application nommée Instax UP !, de se créer des albums, d’adapter ses tirages Instax à un format numérique instagrammable (en ajoutant par exemple de la couleur ou de la matière à l’arrière d’une photo au format Wide pour l’adapter à un format carré)…

Reconnaissons que ces deux applications peuvent manquer d’intuitivité et qu’il nous a fallu un petit temps d’adaptation pour en comprendre les subtilités. Fujifilm devra sans doute s’améliorer sur ce point.

Reste que l’Instax Wide Evo est sans doute l’appareil photo instantané que beaucoup attendaient. Derrière ce modèle premium dans la gamme Instax (qui comporte désormais neuf références), se révèle un appareil hybride, mi-analogique, mi-numérique, avec d’infinies possibilités créatives pour un format de photo et une qualité d’impression hyper-satisfaisants.

Vendu quand même 379 euros (soit le prix d’un appareil photo reflex d’entrée de gamme), c’est un beau cadeau à faire -ou à se faire- à la seule condition que l’on ait la fibre créatrice. Et un peu d’argent. Outre le prix de l’appareil, chaque tirage revient à près d’un euro. Mais ici, impossible de rater ses photos !