Ancienne employée de Facebook, elle fait des révélations explosives dans un livre : Meta interrompt sa publication

Sarah Wynn-Williams, ancienne responsable des politiques publiques chez Facebook jusqu’à son licenciement en 2017, a publié début mars un livre dénonçant diverses mauvaises pratiques au sein de l’entreprise. En retour, le groupe a attaqué son ancienne employée. Il a obtenu gain de cause à l’issue d’un arbitrage du mercredi 12 mars. Il a été demandé à l’autrice de retirer ses propos et de ne plus porter de remarques désobligeantes, de ne plus promouvoir son livre et d’en interrompre autant que possible la publication, rapporte The Verge.
Entre censure et harcèlement
Le livre en question est intitulé Careless people : a Cautionary Tale of Power, Greed, and Lost Idealism (« Les négligents : un récit édifiant sur le pouvoir, la cupidité et la perte d’idéalisme »). Il se présente comme un « témoignage interne explosif » dénonçant notamment une ambiance qualifiée de « malsaine et misogyne » dans un groupe dirigé par des individus « insouciants, irresponsables et égoïstes, motivés uniquement par le gain ».
Parmi ces personnes dénoncées, on retrouve en tête Mark Zuckerberg en personne. L’ouvrage aborde de façon extensive tous les compromis auxquels aurait été prêt le patron de Meta pour implanter ses services en Chine en 2015, entre système de censure et accès des données des utilisateurs donné au gouvernement chinois. Des intentions sur lesquelles Zuckerberg aurait même menti lorsqu’il avait été interrogé au Congrès américain. En parallèle, Joel Kaplan, soutien de Donald Trump devenu directeur des affaires publiques de Meta, est accusé de harcèlement sexuel.
La défense de Meta
Ces deux éléments ont déjà eu des répercussions hors du livre. Concernant la question chinoise, une plainte a été déposée auprès de l’autorité américaine des marchés financiers. Quant aux accusations de harcèlement, elles avaient fait l’objet d’une enquête en interne en 2017, à la suite de laquelle Joel Kaplan avait été blanchi. Autant de points qui font dire à Meta que ce livre « ne fait que ressortir de vieilles affaires ». Au cours de sa campagne médiatique contre l’ouvrage, le groupe a été jusqu’à affirmer que Sarah Wynn-Williams a pu être payée par des « militants anti-Facebook ».
Meta s’est finalement réjoui de cet arbitrage, qui s’appuie sur la signature par l’autrice d’un accord de non-dénigrement lors de son licenciement. Pour Andy Stone, porte-parole de Meta, cette décision « confirme que le livre mensonger et diffamatoire de Sarah Wynn-Williams n’aurait jamais dû être publié ». Pour l’heure cependant, aucune mesure n’a visé l’éditeur et l’ouvrage est toujours disponible à la vente sur les principales plateformes, comme Amazon.