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« Amazon confirme 30 000 licenciements et l’impact de l’IA »

Amazon va licencier 30 000 personnes dès cette semaine, en raison de sa stratégie d’automatisation à travers l’intelligence artificielle. En juin dernier, le CEO Andy Jassy a déclaré que l’IA générative va « réduire le nombre total des effectifs » dans les années à venir.

Amazon va procéder à des licenciements touchant 30 000 personnes dès cette semaine. Il ne s’agit pas d’une réponse à une crise, mais d’une décision stratégique. L’intelligence artificielle remplace les humains, entraînant une augmentation de la productivité et des bénéfices.

30 000 licenciements d’un seul coup. Amazon, le deuxième employeur aux États-Unis, avec un chiffre d’affaires de 670 milliards de dollars et des bénéfices atteignant 70 milliards de dollars, a clairement affirmé que l’intelligence artificielle ne va pas « transformer » le travail, mais le remplacer.

Des chiffres alarmants

Amazon ne licencie pas 30 000 personnes de manière aléatoire ou à cause d’une crise économique. L’entreprise est dans une excellente santé : 670 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel et 70 milliards de bénéfices nets. Il ne s’agit pas d’une société en difficulté, mais de la cinquième valorisation boursière au niveau mondial.

Les départements concernés par ces licenciements ? Ressources humaines, logistique, cloud computing, jeux vidéo. En d’autres termes : les employés de bureau. Ceux qui pensaient que l’automatisation touchait uniquement les ouvriers et les caissières se trompent. Cette fois-ci, ce sont les fonctions supports qui subissent les conséquences, soit 10 % des 350 000 employés de bureau. Les entrepôts et la livraison sont pour l’instant épargnés.

En 2022, Amazon avait déjà licencié 27 000 personnes suite à la frénésie d’embauche provoquée par la pandémie de Covid. Entre 2018 et 2022, l’entreprise avait triplé} son effectif pour faire face à la croissance explosive du commerce en ligne. Trois ans plus tard, une nouvelle vague de licenciements se profile, mais cette fois, le contexte est différent : l’entreprise ne corrige pas une erreur de recrutement, elle prépare l’avenir.

Les révélations des documents internes

C’est là que cela devient vraiment intéressant, car en analysant les communications internes d’Amazon, un tableau plus clair se dessine. En juin dernier, Andy Jassy, le PDG, a adressé une note à l’ensemble du personnel.

Sans détour, il annonce que l’IA générative va « réduire le nombre total des effectifs » au cours des années futures. Il n’évoque ni « transformation », ni « requalification », ni d’autres formulations édulcorées. Il s’agit simplement de moins d’humains.

Cependant, le véritable scoop réside dans un rapport interne divulgué par le New York Times il y a quelques jours. Amazon projette d’automatiser 75 % de ses opérations d’ici 2033 grâce à l’utilisation de l’IA et des robots. La firme vise à doubler ses ventes tout en évitant 600 000 nouvelles embauches.

Amazon a bien sûr tenté de minimiser ces informations, qualifiant le tout de « document de travail incomplet ». Néanmoins, dans la foulée, ils ont présenté trois prototypes qui confirment cette stratégie :

Le message est clair : chaque emploi est surveillé, chaque tâche est susceptible d’être automatisée.

Que peut-on en conclure ? C’est troublant. Pas d’un point de vue technique, l’IA est indéniablement impressionnante. Moralement, cependant, une entreprise qui génère 670 milliards de dollars et réalise 70 milliards de bénéfices pourrait se positionner à la pointe d’une transition équitable. Toutefois, elle choisit d’optimiser sa masse salariale, une stratégie qui semble plaire à Wall Street. Les actions d’Amazon grimpent. Les analystes applaudissent « l’optimisation des coûts » et « l’amélioration de la marge opérationnelle ».