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« Albert » prévoit un lave-vaisselle durable de vingt ans pour révolutionner le marché.

Albert est le seul lave-vaisselle à avoir obtenu 10/10 à l’indice de réparabilité. Le lave-vaisselle sera fabriqué à 80 % en France et vendu à partir de 800 euros, avec une garantie de huit ans.


Il s’appelle Albert et il a l’intention de s’installer dans votre cuisine dans les mois à venir. Alors que de nombreuses marques d’électroménager françaises ont fermé leurs usines ces vingt dernières années, certains acteurs misent sur la relocalisation. C’est le cas de l’entreprise EverEver et de son lave-vaisselle Albert, « car il n’y a pas besoin d’être Einstein pour le réparer », plaisante son concepteur, Martin Hacpille. Avant de se lancer dans l’univers de la vaisselle sale, cet ingénieur a également été confronté, comme chacun, à une panne de sa machine.

Diplômé en génie mécanique et industriel, il avait pensé à tort qu’il pourrait facilement en effectuer la réparation. Erreur. « Il y a déjà la difficulté de faire le diagnostic, car il n’y a pas beaucoup de codes pannes sur un lave-vaisselle », précise-t-il. En fouillant sur Internet, on peut, avec un peu de chance, trouver le manuel de réparation de son appareil. « J’en ai trouvé un de 450 pages en finlandais pour mon modèle de machine », ironise Martin Hacpille.

Une note de 10/10 à l’indice de réparabilité

Et lorsque l’on parvient enfin à découvrir la pièce détachée qui redonnera vie à l’appareil, la désillusion peut être grande lorsque l’on découvre le prix. « C’est une aberration économique car cela coûte presque moins cher d’en acheter un neuf que de le réparer », explique l’ingénieur de 39 ans. « D’ailleurs, tout est fait pour que l’appareil ne soit pas réparable. » Avec ses équipes, le PDG d’EverEver a voulu défendre une autre philosophie : « Si le produit n’est pas facilement réparable, c’est qu’il est mal conçu. »

Pour son « premier bébé », qui a nécessité cinq ans de recherche et développement, il a choisi « une architecture modulaire de type Lego », permettant de démonter facilement chaque pièce. Et de les réparer soi-même. C’est d’ailleurs l’une des promesses d’Albert, « le seul lave-vaisselle à avoir obtenu 10/10 à l’indice de réparabilité. » Albert se revendique également comme durable, avec une durée de vie « de plus de vingt ans » selon son concepteur, contre « cinq à dix ans » en moyenne pour les modèles concurrents.

Fabriqué à 80 % en France et assemblé en Bretagne

Proposé à partir de 800 euros, alors qu’un modèle standard coûte en moyenne 500 euros, et avec une garantie de huit ans, le lave-vaisselle se positionne dans le secteur haut de gamme. Ce prix est également lié au fait qu’il est fabriqué à 80 % en France. « Pour les 20 % restants, ce sont des pièces qu’on ne produit pas ici, comme certains composants électroniques », précise Martin Hacpille.

L’assemblage se fera dans une usine située près de Vannes en Bretagne, « région de cœur » du concepteur, probablement sur le site de l’ancienne usine Michelin fermée début septembre. Le temps presse, car les premiers modèles d’Albert doivent être commercialisés à partir de mi-2026. Le carnet de commandes est déjà bien rempli avec près de 60.000 unités précommandées, dont 2.000 pour l’enseigne Boulanger, qui a établi un partenariat de trois ans avec EverEver. « D’autres contrats sont déjà signés en France et en Europe », confie Martin Hacpille, sans dévoiler les noms.

Le jeune entrepreneur prévoit de produire rapidement « entre 150.000 et 160.000 unités » dans son usine en Bretagne et a déjà l’ambition de développer d’autres appareils électroménagers tels qu’un four, une plaque de cuisson ou un lave-linge. « Albert est le premier de la famille, mais il aura bientôt des frères et sœurs », sourit le créateur, impatient de voir son produit réussir ses débuts.