600 km en BYD électrique à moins de 20 000 € : le voyage en Dolphin Surf
La BYD Dolphin Surf, modèle d’entrée de gamme, est proposée à 19 990 euros hors promotion, avec une autonomie de 220 km. Lors d’un essai de 600 km, la voiture a montré une autonomie moyenne de 245 km sur départementales et une autonomie totale de 196 km à 110 km/h sur autoroute.

Recharge rapide en 15 minutes, 800 km d’autonomie, conduite autonome et sièges massants : les voitures électriques haut de gamme n’ont plus les mêmes problèmes que les modèles thermiques.
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Qu’en est-il des voitures électriques bon marché ? Les modèles à moins de 20 000 euros constituent-ils de « vraies » automobiles, capables de faire des trajets longs ? Ou doivent-elles se limiter à un rayon de 100 km autour de la maison ? Quelles contraintes peut-on rencontrer dans une voiture à ce prix ?
Pour répondre à ces questions, j’ai décidé de passer un week-end à bord de la BYD Dolphin Surf « premier prix », commercialisée à 19 990 euros sans promotion. Autoroute, recharges, trajet en ville et routes départementales : aucune situation ne lui a été épargnée durant les 600 km de l’essai. Voici son comportement.
Fiche technique
| Modèle | BYD Dolphin Surf |
|---|---|
| Dimensions | 3,99 m x 1,72 m x 1,59 m |
| Puissance (chevaux) | 156 chevaux |
| 0 à 100km/h | 9,1 s |
| Niveau d’autonomie | Conduite semi-autonome (niveau 2) |
| Vitesse max | 150 km/h |
| Taille de l’écran principal | 10,1 pouces |
| Prise côté voiture | Type 2 Combo (CCS) |
| Prix entrée de gamme | 19990 euros |
| Essayez-la | Fiche produit Voir l’essai |
La voiture d’essai nous a été prêtée par BYD France.
Les spécificités de la version « premier prix »
La BYD Dolphin Surf est bien connue : nous l’avions déjà essayée à son lancement au printemps 2025, mais à cette occasion, nous avions conduit la version « haut de gamme » à 25 990 euros, nommée Comfort.

Pour ce nouvel essai, j’ai choisi la finition Active, qui est l’entrée de gamme, à 19 990 euros (réduite à 18 990 euros grâce à une promotion valable jusqu’au 31 décembre 2025). Comment BYD justifie-t-elle une différence de 6 000 euros ?
Esthétiquement, peu de choses changent : ma Dolphin Surf se distingue des autres versions par ses petites roues de 15 pouces avec enjoliveurs, tandis que les autres modèles bénéficient de jantes de 16 pouces. Il est prudent de dire qu’elles ne valorisent pas vraiment la perception de la BYD.

Pour le reste, tout reste identique : la face avant conserve une allure très marquée, avec une signature lumineuse en griffe et une calandre agressive, tandis que l’arrière présente un bandeau lumineux traversant, ainsi qu’une impression d’une voiture plus haute que large (ce qui n’est pas vrai, étant donnée que la largeur est de 1,72 m pour une hauteur de 1,59 m). Je note aussi la couleur « Ice blue » (650 euros) de ma voiture d’essai.
Dans l’habitacle, l’écran rotatif de 10,1 pouces avec navigation, Android Auto et Apple CarPlay sans fil, des sièges en similicuir, quatre vitres électriques, ainsi que la climatisation sont inclus de série. La seule omission majeure est le chargeur à induction, mais les prises USB de 60 W sont largement suffisantes.

Les principaux changements concernent la fiche technique : si la Dolphin Surf peut recevoir un moteur de 156 ch alimenté par une batterie de 43,2 kWh, offrant ainsi une autonomie prometteuse de 322 km selon le cycle WLTP, ma version d’entrée de gamme doit se contenter d’un moteur de 88 ch et d’une batterie de 30 kWh brut.
En conséquence, les performances sont affectées. Le 0 à 100 km/h reste très correct (11,1 secondes), mais l’autonomie est réduite à… 220 km WLTP. Ce n’est pas très engageant pour les longs trajets.
Une voiture adaptée au quotidien, mais un sens pratique limité
Comme un poisson dans l’eau
La première partie de l’essai se déroule en région parisienne, où la praticité et la maniabilité sont essentielles, loin des préoccupations de performance ou d’autonomie. Un contexte où la fiche technique « light » de la Dolphin Surf ne pose pas de problème.

Le moteur s’avère suffisant pour les accélérations et les relances, même sur autoroutes urbaines, tandis que le confort est agréablement bon – j’avais souvenir d’une voiture plus rigide au printemps ; les petites roues y contribuent sans doute.
Lors des manœuvres, le diamètre de braquage très serré (9,90 mètres) et la direction très légère facilitent grandement les choses, surtout que la largeur réduite de la BYD permet de se faufiler partout.
Une note sur l’intensité du freinage régénératif, qui, même au maximum, n’est pas très forte, ce qui oblige à utiliser la pédale de frein presque systématiquement. C’est un trait commun aux voitures électriques chinoises. Heureusement, le ressenti reste naturel.

Côté consommation, l’absence d’informations claires sur la capacité réelle de la batterie des BYD, conjuguée à la fiabilité limitée de l’ordinateur de bord, rend les calculs difficiles. Je peux toutefois indiquer une autonomie moyenne de 286 km en région parisienne, compte tenu de la batterie consommée sur une distance donnée.
Ce chiffre est plus que suffisant, et la recharge ne pose pas de problème : BYD a doté cette Dolphin Surf « à petite batterie » d’un généreux chargeur de 11 kW, permettant une recharge complète en seulement 3h30 sur une wallbox.
Des omissions parfois regrettables
En termes de dynamique, la voiture s’en sort bien. Toutefois, dans un usage quotidien, cette Dolphin Surf « de base » peut manquer de certains éléments pratiques.
Par exemple, les sièges ne sont pas réglables en hauteur, ce qui peut rendre la position de conduite compliquée pour les personnes de stature plus grande ou plus petite que la moyenne – il faudra se tourner vers les versions supérieures pour bénéficier de ce réglage.


En ce qui concerne la praticité, il est dommage qu’il n’y ait presque aucun espace de rangement fermé : seulement la (petite) boîte à gants… et c’est tout. La console centrale est en revanche bien fournie avec un bac, deux porte-gobelets, un support pour smartphone et un rangement surprenant à l’arrière, mais il faudra penser à prendre toutes ses affaires avant de partir.
Le coffre, quant à lui, est de taille honnête (304 litres) avec un espace idéal pour les câbles, mais il n’y a ni éclairage (ce qui est regrettable de nuit) ni cache-bagages. La lunette arrière est surteintée, ce qui rend presque impossible de voir ce qui s’y cache.

Enfin, l’infodivertissement peut être difficile à gérer avec ses nombreux menus et sous-menus, ainsi que par les aides à la conduite qui deviennent rapidement envahissantes et qu’il faut souvent désactiver.
Pour désactiver l’alerte de surveillance du conducteur (qui émet un bip et affiche un message « veuillez concentrer votre attention » dès que le regard s’éloigne de la route), il faut passer par… cinq clics successifs, et cela doit être fait à chaque démarrage.
Les grands trajets : oui, mais avec des contraintes
Des départementales parcourues sans soucis
La Dolphin Surf se montre dynamique sur les routes départementales, où elle prouve que le gros moteur n’est pas nécessaire.

Le comportement est satisfaisant ; même si la petite BYD ne se positionne pas en tant que voiture sportive, je ne me suis jamais senti en danger, même sur les petites routes humides du bocage normand.
D’un point de vue autonomie, j’ai calculé une autonomie moyenne de 245 km par charge ; ici aussi, c’est largement suffisant pour un usage quotidien, et cela dépasse l’autonomie WLTP de cette Dolphin Surf « low cost », réputée pour ses chiffres optimistes.

Ajoutez à cela deux places arrière spacieuses et équipées de fixations Isofix, ainsi qu’un coffre pouvant accueillir les courses sans souci, et vous obtenez une voiture tout à fait viable pour un usage quotidien en milieu rural.
Une expérience sur autoroute qui varie
Il est temps d’aborder l’essentiel de l’essai : rejoindre Houlgate, sur la côte normande, en partant de Paris via l’autoroute A13.
Le départ se fait mal, avec une batterie à 82 %. Le planificateur d’itinéraire intégré au GPS indique 3 arrêts pour arriver à destination ; en fouillant dans les réglages, je découvre que le pourcentage de batterie à l’arrivée était très élevé ; en le réduisant à 10 %, la navigation n’indique alors que deux arrêts. Ceci est confirmé par des applications externes (ABRP, Chargemap).

La première section, à 110 km/h, met rapidement en évidence les inconvénients d’une suspension trop souple, d’une direction très légère et de la hauteur élevée de la Dolphin Surf : des virages trop rapides peuvent entraîner une perte d’adhérence. La solution ? Le système de conduite semi-autonome de niveau 2, qui se révèle très efficace : la BYD semble naviguer en toute autonomie.
Passer à 130 km/h est alors aisé. Les bruits d’air restent raisonnables pour la catégorie, même si la qualité du système audio, plutôt médiocre, ne couvre pas bien les sons extérieurs.

Ceci dit, le confort des sièges est satisfaisant : bien qu’ils manquent de soutien pour les cuisses et affichent une position relativement droite, je suis arrivé à destination sans tension particulière.
Des recharges fréquentes, mais dans la norme
Comme prévu par le GPS, mon premier arrêt se fera juste avant Rouen, à un Superchargeur Tesla. Pour cette Dolphin Surf à batterie réduite, BYD promet un passage de 10 à 80 % en 30 minutes, avec une puissance maximale de 65 kW.
Ma première recharge, de 21 à 80 %, a pris 27 minutes, me permettant de rejoindre le Superchargeur de Deauville avec 17 % de batterie restante ; atteindre 80 % ici nécessitera également 27 minutes. Une dernière recharge au retour m’a fait passer de 13 à 80 % en 31 minutes.

Il est bon de noter que la puissance chute dès que l’on dépasse 80 % de la batterie, tombant sous les 15 kW. La fin de la recharge devient alors très longue, ce qui est regrettable : avec une batterie aussi petite, chaque pourcentage compte pour maximiser l’autonomie.
Concernant l’autonomie à grande vitesse, il est difficile d’établir une consommation précise, mais j’ai évalué l’autonomie totale à 196 km à 110 km/h et 147 km à 130 km/h. En se concentrant sur le passage de 10 à 80 % de la batterie, les chiffres tombent à 137 km à 110 km/h et 103 km à 130 km/h.

En d’autres termes : sur autoroute, prévoyez 30 minutes de recharge pour une heure de conduite. Ce ratio est peu compétitif par rapport aux leaders des voitures électriques, mais reste cohérent avec la taille de la batterie et les attentes de cette voiture.
Une concurrence qui s’étoffe
Les autres voitures électriques à 20 000 euros ne font guère mieux. La Dacia Spring commence à 16 900 euros avec 225 km d’autonomie, mais la version avec chargeur rapide coûte au minimum 20 200 euros. La Leapmotor T03 coûte également 16 900 euros avec 265 km WLTP et un chargeur rapide, mais la recharge prend 36 minutes pour passer de 30 à 80 %.

Quant à la Citroën ë-C3 dans sa version « autonomie urbaine » ? Elle est proposée à 19 990 euros, pour 200 km d’autonomie, avec un chargeur rapide en option et un équipement minimal – son éligibilité au bonus écologique permet de compenser partiellement ces limitations.
À noter que 2026 s’annonce prometteuse. D’une part, la Dolphin Surf sera produite en Europe, dans une usine hongroise que BYD finalise actuellement, ce qui lui ouvrira potentiellement l’accès au bonus écologique français.

D’autre part, la Renault Twingo E-Tech, une concurrente de choix, sera lancée avec un design attrayant, une autonomie de 263 km, un prix annoncé sous les 20 000 euros et éligible au bonus, sans oublier une fonction de charge rapide en option.
En somme, l’histoire n’est pas encore finie.
Bilan : certes pas un mauvais choix
Il est évident que ces 600 km effectués en BYD Dolphin Surf d’entrée de gamme m’ont permis de tester la voiture électrique dans diverses conditions.
Au quotidien, la petite BYD se montre efficace. Spacieuse et confortable, elle dispose d’une autonomie suffisante (à condition de pouvoir la charger à domicile ou sur le lieu de travail) pour être considérée comme une option honorable – cela m’a même poussé à reconsidérer l’intérêt d’opter pour la version à grande batterie, d’autant plus que le design pratique (position de conduite, peu de rangements fermés, absence d’éclairage dans le coffre) sera similaire.

D’autre part, les performances sur les routes départementales s’avèrent satisfaisantes, tant en termes de comportement que d’autonomie : une utilisation en milieu rural paraît ici adaptée – surtout que les maisons individuelles facilitent la recharge par rapport à la vie urbaine.
Évidemment, la question de l’autoroute demeure. La polyvalence de la Dolphin Surf est limitée, mais qu’attendre d’une voiture avec une batterie de 30 kWh ? Cela dit, la recharge se déroule comme prévu, avec l’avantage d’un chargeur rapide inclus de série. Au final, il est possible de faire ce type de trajets, à condition d’être conscient des temps de voyage.

La concurrence ne fait pas mieux pour l’instant, ce qui positionne cette Dolphin Surf parmi les meilleures options dans le segment des voitures électriques à moins de 20 000 euros. L’année 2026 pourrait redessiner le paysage avec l’arrivée de la Twingo électrique et la possibilité que la BYD soit éligible au bonus écologique.
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