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« Wallace & Gromit », un duo de vieux garçons anglais face à la technologie

Netflix poursuit joyeusement sa collaboration avec les studios anglais Aardman, producteurs de Chicken Run 2. Wallace & Gromit : La palme de la vengeance de Nick Park et Merlin Crossingham est un régal disponible sur la plateforme le 3 janvier. L’humour typiquement britannique qui préside aux aventures de l’inventeur maladroit et de son chien résigné à réparer les bêtises de son maître est toujours aussi irrésistible.

« Nous ne sommes pas Wallace et Gromit ! », s’exclament d’une même voix Nick Park et Merlin Crossingham au Festival d’Annecy qui ont signé le film ensemble. Le premier, âgé de 66 ans, a créé Wallace et Gromit en 1989. Le second a rejoint les studios Aardamn en 1996. Tous deux reprennent le flambeau avec une nouvelle invention terrible de Wallace : un nain de jardin perfectionné qui pourrait remplacer Gromit tant il apprend vite à effectuer les besognes quotidiennes !

Un ennemi du passé

« Nous pensons bien évidemment aux dangers que peuvent représenter la technologie et notamment l’IA, déclare Nick Park. Mais notre position n’a rien de passéiste. Nous disons juste que, comme toutes les inventions, elle doit être contrôlée pour qu’on en tire que des bénéfices. Wallace a toujours été le symbole de cette notion : il est imaginatif mais a besoin de Gromit pour le canaliser ». La Palme de la vengeance, récit farfelu, n’est pas rétrograde. Il célèbre l’ingéniosité humaine comme l’amitié sincère en confrontant de nouveau le duo à un ennemi du passé. Leur complicité va être mise à rude épreuve dans l’adversité.

« Wallace et Gromit sont un vieux couple de colocataires, insiste Merlin Crossingham. Leur dynamique comique fonctionne sur leur complémentarité comme sur la tendresse que le spectateur ressent pour eux. Gromit supporte Wallace ce qui le rend très attachant »

Construire en dur

Le scientifique n’a pas inventé la poudre mais il n’est jamais à court d’idées. Cela se confirme quand Wallace offre à Gromit, chien muet et expressif, un robot qui est activé par la voix. « Le côté absurde de nos films se base sur leur relation mais aussi sur des archétypes anglais comme le décor de la villa des héros et leur goût pour le thé, s’amuse Nick Park. Le fait que ce soit des marionnettes et que tout soit construit en dur les rend encore plus vivants ». On admire autant l’intérieur du duo que des extérieurs rendant justice à la campagne anglaise au cours de poursuites échevelées.

En guerre contre le crime

Ces « vieux garçons » maniaques continuent à combattre le crime avec beaucoup d’ardeur (Wallace) et de débrouillardise (Gromit). « Les machines ne pourront jamais remplacer l’intelligence humaine, insiste Nick Park. Je sais de quoi je parle : je suis animateur. Vous voyez un robot donner vie à Wallace et Gromit ? Ce n’est pas demain la veille. » Effectivement, on imagine mal comment un ordinateur –, aussi performant soit-il – pourrait prendre la place de l’homme (et de son chien) pour faire imaginer le joyeux délire de La Palme de la vengeance.